A Marseille, environ 20.000 personnes ont manifesté pour un défilé en effet plus social que politique. "Cela lui donne un parfum particulier, mais nous ne mettons pas pour autant nos exigences revendicatives dans la poche", a affirmé la déléguée départementale de la CGT, Mireille Chessa. Les salariés de Fralib, qui depuis presque deux ans s'opposent à la fermeture du dernier site en France à fabriquer les tisanes L'éléphant, ont ouvert le cortège.

A Marseille, les slogans directement hostiles à Nicolas Sarkozy ont été peu nombreux : "Les jeunes en galère, les vieux dans la misère, de cette société-là on n'en veut pas".. Seules quelques pancartes disséminées dans le cortège ont ouvertement demandé son départ sur un ton autoritaire - "Sarko, les drapeaux rouges te disent dégage !"

Mais dans les autres grandes villes, la politique était bien présente dans des défilés plus fournis que les autres années. A Toulouse, ils étaient 40.000 selon les organisateurs, plus que les années précédentes.

A Lyon, la mobilisation a également été d'une ampleur inédite, rassemblant 20.000 personnes environ avec ces mots d'ordre : "Les vrais travailleurs sont dans la rue", "VRAI travailleur, VRAI manifestant, VRAI mécontent, VRAI votant" !

Les salariés de Cofinoga et de Ford manifestaient à Bordeaux - où le cortège comptait plus de 12.000 personnes. Les Petroplus et Neo Sécurité étaient eux à Rouen avec 6000 manifestants.

Une mobilisation exceptionelle dans toute la France

Environ 1.500 personnes ont défilé à Mulhouse et 4.500 à Strasbourg, selon un constat fait sur place par Reuters, une participation importante pour l'Alsace, alors que la région est au mitan des vacances de printemps et que la CFDT ne participait pas, en tant qu'organisation, à la manifestation.

A Strasbourg, où les salariés du fabricant de chariots Caddie, en redressement judiciaire, ouvraient le défilé, seuls quelques slogans rappelaient directement l'élection présidentielle, comme ce "Si t'es contre Sarkozy, tape dans tes mains", entonné par l'orchestre de la CGT.

Ils étaient près de 10.000 manifestants à Nancy, 4.000 à Lille et autant à Orléans, entre 3.000 et 5.000 à Montpellier (contre 800 personnes en 2011), 3.000 à Toulon et 4.000 au Havre. Dans le grand ouest, ce 1er mai a réuni à Nantes 15.000 manifestants, près de 10.000 à Rennes, et environ 9000 au Mans. A Périgeux, 2.400 personnes ont manifesté, soit cinq fois le chiffre de 2011. A Limoges, le cortège a rassemblé entre 2.500 et 10.000 personnes, et à Amiens environ 3.000.