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Histoire du mouvement social et communiste

Malgré une protestation d’ampleur mondiale, le 19 juin 1953, Ethel et Julius Rosenberg -accusés d’avoir « livré aux Soviétiques le secret de fabrication de la bombe atomique »- étaient exécutés, dans l’État de New York


5 avril 1951, Ethel et Julius Rosenberg sont condamnés à mort
Le contexte

1945 (6 et 9 août) : Les Etats-Unis larguent les deux premières bombes atomiques sur les villes japonaises de Hiroshima et Nagasaki. Ils sont persuadés de s’être assuré la maîtrise du monde pour les 20 ans à venir.

1946 : Face à une très puissante vague de grèves, Edgar Hoover, chef du FBI, lance l’anathème sur « les 100 000 communistes américains (...) et leurs alliés prétendument progressistes ».

1947 : Doctrine Truman (« endiguement du communisme »). Décret présidentiel sur le « loyalisme » des fonctionnaires, qui aboutira - un peu plus tard - à la mise en place, par le sénateur McCarthy, de Commissions des activités anti-américaines.

1949 : L’URSS possède à son tour la bombe A. Proclamation de la République Populaire de Chine. Signes annonciateurs de la guerre de Corée. Les pacifistes se mobilisent. Le gouvernement déchaîne une violente campagne de presse contre « les espions américains qui ont volé le secret atomique pour le donner aux Russes. »

1950 (25 juin) : Début de la guerre de Corée.

1953 (27 juillet) : Signature de l’armistice à Panmunjon.

La tragédie des Rosenberg va coïncider avec cette guerre et l’apogée du maccarthysme. Retour Haut de page

Origine de l’affaire

Le FBI a dressé une liste comportant une centaine de « suspects » (communistes, progressistes, pacifistes, juifs) et d’organisations « subversives ».

1950 (février) : Klaus Fuchs, physicien de haut niveau, réfugié de l’Allemagne nazie, est arrêté à Londres. Il a participé, à Los Alamos (Nouveau Mexique), au « Projet Manhattan » (réalisation de la bombe atomique américaine). II reconnaît avoir transmis des informations à ses confrères soviétiques, pour donner le maximum de chances au camp antinazi et à la paix. (14 ans de prison). Dans le courant de la même année, le FBI va successivement arrêter : le 22 mai, Harry Gold, qui se présente comme l’agent de liaison de Fuchs (ce que ce dernier dément) ; le 15 juin, David Greenglass (frère d’Ethel Rosenberg), qui a travaillé à Los Alamos, comme mécanicien ; puis, le 17 juillet, l’ingénieur-électricien Julius Rosenberg, en tant que « chef d’un réseau d’espionnage au profit de l’Union soviétique » : juif, communiste, scientifique, il représente l’espion idéal. Comme il refuse de donner des « complices », on arrête, le 11 août, pour le faire céder, sa femme Ethel. Et, le 18 août, un de ses amis, le physicien Morton Sobell.
Une parodie de justice

Le 21 septembre 50, quelques semaines après l’arrestation des Rosenberg, promulgation de la loi Mac Carran, désignant comme agents de l’URSS les communistes et leurs sympathisants. Bien que le Président Truman l’ait déclarée anticonstitutionnelle, le Congrès est passé outre. Le 8 février 51, un mois avant le début du procès, au cours d’une réunion secrète , des représentants du ministère de la justice, des députés, des sénateurs décident de la tactique à suivre : il faut, pour le faire plier, menacer Julius de la chaise électrique. Même condamnation à mort... pour Morton Sobell ? Non. Plutôt 30 ans de prison pour Ethel (dont le dossier est vide)(*).

Le procès va s’ouvrir le 6 mars 1951.

Pour être chargé de ce procès, le juge Kaufman s’est engagé à prononcer la peine capitale contre Julius. Tout au long des débats, en dehors du tribunal, le procureur-adjoint, Roy Cohn - bras droit de McCarthy- va faire pression sur lui et obtenir la condamnation à mort d’Ethel, contre promesse d’un siège à la Cour Suprême. La loi retenue est celle de 1917 « sur l’espionnage en temps de guerre ». Or, en 1944-45, à l’époque des faits incriminés, l’URSS était l’alliée des Etats-Unis.

Du jury ont été écartés les communistes, les progressistes, les juifs.

A travers une campagne de presse hystérique, juge, procureur et FBI vont chauffer à blanc l’opinion publique. L’inculpation réelle, autour de laquelle se déroulent les audiences : « Y a-t-il eu complot en vue de transmettre des informations secrètes à une puissance étrangère ? » est devenue dans les médias : « Oui ou non, les Rosenberg ont-ils remis aux Russes le secret de la bombe A, provoquant ainsi l’agression communiste en Corée et des dizaines de milliers de morts américains ? ». Quand les jurés déclareront les accusés « coupables » (d’avoir conspiré en vue de), le pays entendra « Coupables d’avoir livré à l’ennemi la bombe qui pourrait anéantir l’Amérique » .

Le procès se terminera, le 5 avril, sur 2 sentences de mort (Ethel et Julius). Morton Sobell : 30 ans de prison. David Greenglass : 15 ans (qui seront réduits à 10).

De 1952 à 1953, toutes les demandes de réexamen de la procédure, toutes les requêtes seront systématiquement rejetées. Ainsi, lorsque des faits nouveaux interviendront, tels que la lettre de Greenglass expliquant comment le FBI l’a incité à faire un faux-témoignage(*), ou encore lorsqu’est retrouvée la banale petite console, achetée dans un grand magasin new-yorkais (qui avait été présentée comme « une table à double fond, offerte par les Russes, pour filmer des documents secrets »), le juge Kaufman osera déclarer : « Pour des raisons aussi puériles, on ne peut accorder une réouverture du procès (...). J’ai dit qu’ils iront sur la chaise électrique. »

La Cour d’appel ne jugera pas utile de reconsidérer la valeur des témoignages - un sursis accordé par la Cour Suprême sera annulé.

La protestation mondiale s’amplifiant de jour en jour, les autorités considèrent que l’exécution ne sera plus possible si on attend trop longtemps : le Président Eisenhower décide de hâter l’exécution

(*) Ces révélations proviennent des documents américains tombés dans le domaine public en 1975.
Les témoins

Sur les 118 témoins annoncés -parmi lesquels devaient figurer certains des savants atomistes qui avaient dirigé la fabrication de la première bombe A - comparaissent 8 témoins à charge, dont 5 seulement connaissent les Rosenberg. Seuls 2 d’entre eux (les Greenglass) vont les accuser formellement.

Anatoly Yakovlev (Yatskov), (ancien responsable de l’espionnage atomique aux USA pour le compte de l’Union soviétique) - il est présenté comme « co-accusé en fuite », alors qu’il a regagné normalement son pays, après la guerre, en 1946. A part lui, dont on attendait qu’il confirme ses relations avec Julius, tous les autres, pour se concilier la clémence du tribunal, ont accepté de coopérer avec le FBI.

Harry Gold, espion professionnel, déjà condamné par ailleurs à 30 ans. Il n’a jamais eu affaire aux Rosenberg. Toutefois, début juin 1945, il a rencontré, à Albuquerque (près de Los Alamos), David Greenglass, qui lui a remis des informations secrètes à transmettre aux Soviétiques. Le mot de passe ? Il « ne s’en souvient plus » au moment du procès. Pourtant, dans la troisième ou quatrième de ses déclarations préalables, il avait transformé « Je viens de la part de Ben de Brooklyn » en « Je viens de la part de Julius »(*) (Le nom en clair !). Le FBI lui avait donné la possibilité de cette « mise au point » en l’enfermant toute une journée dans la même pièce que Greenglass.

Elizabeth Bentley, « espionne communiste », rétribuée par le FBI depuis 1945. Elle a déposé dans 80 procès sur le thème : « Tout communiste est un espion à la solde de l’URSS » . Entre 1942 et 43, elle aurait reçu des appels téléphoniques d’un correspondant, qui se présentait ainsi : « Ici Julius ». (Encore sous son vrai nom !)

Max Elitcher, ancien camarade d’études de Julius et de Sobell. Pour se disculper d’avoir nié son appartenance au parti communiste en 1947, il affirme que les Rosenberg l’ont harcelé pour obtenir de lui des renseignements militaires.

James Weinstein, menacé en tant qu’ancien communiste, déclare que Julius faisait de fréquents voyages pour rencontrer ses « contacts ».

Georges Bernhardt (médecin des Rosenberg), admet avoir fait de faux certificats de vaccination pour assurer le départ des Greenglass, à qui Julius aurait conseillé la fuite au Mexique.

Ben Schneider, photographe, petit fournisseur de l’administration. Il aurait fait, pour les Rosenberg, des photos d’identité (que les enquêteurs n’ont jamais retrouvées, pas plus que les passeports qui auraient dû leur permettre de s’enfuir). Afin qu’il puisse bien « reconnaître » les accusés, on l’a introduit secrètement dans la salle d’audience, la veille de sa comparution. - Il reviendra sur son témoignage en 1952.

Enfin David et Ruth Greenglass, qui parlent d’une seule voix. Affecté à Los Alamos comme sergent-mécanicien, entre 1944 et 46, David a volé, pour le revendre, du petit matériel de l’armée et subtilisé un échantillon d’uranium. Terrorisés par la menace d’une lourde condamnation, tous les deux « avouent » qu’ils font partie d’un réseau d’espionnage dirigé par Julius. C’est Ruth qui, dix jours avant l’ouverture du procès, va « se rappeler » qu’Ethel (dont le dossier reste désespérément vide) tapait à la machine les informations transmises par David. Il lui a fallu six mois et plusieurs séances avec le FBI pour mettre au point sa déposition(*). Curieusement, elle se tirera de cette affaire sans être condamnée ni même poursuivie. David, lui aussi, malgré quelques scrupules, finit par impliquer sa soeur Ethel : on lui a fait miroiter qu’il s’en tirerait avec seulement trois ans de prison... Tout en « sauvant leur tête », les deux Greenglass ont du même coup, sordidement, réglé une affaire d’argent qui les opposait à Julius, dont David avait été 1’associé.
Les « preuves »

Dérisoires ou entièrement fabriquées :


des horaires de chemin de fer, un appareil pour prendre des photos et un matériel d’amateur pour les développer, une machine à écrire (Ethel est sténo-dactylo), un tronc ayant servi à collecter des fonds au profit des enfants de républicains espagnols.

une fiche d’hôtel (une « photocopie ») matérialisant le passage de Harry Gold à Albuquerque : elle porte en clair le nom de Gold (alors qu’il était espion, donc clandestin, et changeait constamment d’identité). De plus, les dates portées au recto et au verso ne concordent pas(*).

des montres : souvenirs de famille, baptisés « cadeaux des Russes »

de même qu’ une petite table, une console - introuvable au moment du procès - que l’on déclare équipée d’un double fond pour pouvoir lire des microfilms et photographier des documents. « Cadeau des Russes » également.

les cartons de « Jell ’ o » : Julius aurait déchiré en deux le couvercle d’une boîte de gélatine aux fruits. Il en aurait gardé un morceau (qui aurait abouti chez Harry Gold) et donné l’autre à Ruth comme signe de reconnaissance. (Là aussi, il s’agit de « reproductions »).

et enfin les croquis de Greenglass : refaits six ans après, « de mémoire », par David, en dehors du tribunal, ils n’ont été montrés à aucun savant atomiste au cours du procès. Des années après l’exécution des Rosenberg, Ph. Morrison et H. Linschitz - qui avaient supervisé l’assemblage de la bombe à implosion - ont jugé ces schémas infantiles, lamentables, inutilisables, caricaturaux. C’est également l’avis du Général Leslie Groves, responsable pour l’armée, à Los Alamos du « Projet Manhattan ». Lors d’une enquête, ouverte en 1954, sur le « loyalisme » de Robert Oppenheimer - un des plus grands physiciens de l’atome, lui aussi soupçonné un moment d’avoir aidé les Soviétiques - il avait déclaré, à huis-clos, que ces croquis ne présentaient qu’un « intérêt mineur ». Il avait suggéré toutefois de tenir sa déposition secrète, car elle allait à l’encontre du verdict prononcé au procès Rosenberg(*). (Elle ne sera connue que 26 ans plus tard !)

Rappelons que le secret atomique n’était pas une formule magique : avant la guerre, tous les physiciens atomistes travaillaient sur la fission nucléaire. Ils échangeaient leurs informations d’un pays à l’autre. Dès 1937, les Soviétiques avaient réalisé le premier cyclotron : ils n’étaient donc pas à la traîne. Comment Greenglass, simple mécanicien, sans réelle formation scientifique, aurait-il pu transmettre - en trois heures de temps, sur douze pages de cahier d’écolier ! - « une assez bonne description de la bombe atomique » ? Et des listes de scientifiques acceptant d’espionner au profit de l’Union soviétique, alors qu’à Los Alamos tous portaient des pseudonymes, et que les différents secteurs étaient hermétiquement cloisonnés, surveillés ? Comment Julius, électricien de formation, simple ingénieur de fabrication, aurait-il pu donner à son beau-frère des éléments valables sur la première bombe A, pour aiguiller ses recherches ?
L’Affaire n’est pas close

1975 : En vertu de la loi sur la « Transparence de l’Information » (Freedom of Information Act) Michaël et Robert Meeropol, les fils d’Ethel et Julius Rosenberg, ont obtenu du FBI une série de documents tombés dans le domaine public. (Ils ont dû collecter une forte somme pour les faire reproduire)(*).

1983 : A partir de cette date, en réponse aux inquiétudes et aux doutes soulevés dans l’opinion publique, plusieurs ouvrages vont paraître, qui se font l’écho de la nouvelle thèse officieusement propagée par le FBI : Ethel était vraisemblablement innocente mais Julius avait transmis des informations, au moins industrielles. Il s’est même trouvé d’anciens notables du KGB prêts à monnayer contre des dollars la rédaction de livres confortant la thèse des Rosenberg-espions. Quant à la bande magnétique, dans laquelle Khrouchtchev « remercie les Rosenberg » (elle correspond au tome 111 de ses mémoires), de l’avis de certains experts, elle semble avoir été l’objet de manipulations (interpolations). De toute façon, la phrase est pour le moins ambiguë.

1986 : Dans une autobiographie, parue après sa mort, Roy Cohn, l’ancien bras droit de McCarthy, adjoint du procureur Saypol, a avoué les pressions qu’il a exercées sur le juge Kaufman, tout au long du procès, pour obtenir la condamnation à mort d’Ethel.

1992 : Anatoly Yatskov (Yakovlev) qui dirigeait l’espionnage soviétique aux Etats-Unis, pendant la guerre 39-45, déclare : « Je ne connais pas les Rosenberg ». Ce que corroborent d’autres témoignages d’agents et de scientifiques soviétiques.

1993 : l’Association des Juristes américains (ABA) refait le procès en remettant à plat tous les éléments, anciens et nouvellement connus (*), et déclare les Rosenberg non-coupables.

1995 : Pour contrecarrer l’effet de ces révélations, la CIA et la NSA (National Security Agency) produisent, au cours d’une conférence de presse, le document Venona, présenté comme le « décryptage » effectué en 1946, par les services secrets américains, de messages échangés par les agents du KGB à New York avec leurs supérieurs de Moscou. Ces textes, où sont caviardés presque tous les noms propres - qui sont d’ailleurs des pseudonymes - laissent curieusement apparaître en clair le nom de Ruth Greenglass : ce qui permet d’identifier Julius et Ethel ! (Comment expliquer que ce document, déclaré décrypté dès 1946 - et « retenu pour ne pas alerter les Russes » - n’ait pas été produit au procès de 1951, alors que la guerre était terminée ?)

1997 : Interrogé par des journalistes, Theodore Hall, jeune et brillant atomiste américain, confirme implicitement avoir transmis aux alliés soviétiques, lorsqu’il travaillait à Los Alamos, les données concernant une nouvelle méthode pour libérer la puissance de l’atome.

En définitive :

Jamais une Cour civile américaine n’a prononcé de peine de mort dans des affaires dites d’espionnage.

Les Rosenberg ont été exécutés pour des crimes qui n’ont pas été évoqués au cours des audiences.

Quant à l’inculpation de trahison, elle ne peut être invoquée que pour services rendus à un ennemi en temps de guerre ; or, à l’époque des faits incriminés, les Russes étaient des alliés.

Aucune preuve matérielle. Des déclarations mensongères extorquées contre des promesses d’indulgence. Un seul témoin à charge David Greenglass (doublé par sa femme).

S’ajoutent à ces distorsions :
les multiples rencontres entre Roy Cohn et le juge Kaufman ;
le procès reconstitué en 93 par l’Association des Juristes américains (Verdict : Non-coupables), qui met en lumière les monstrueuses « anomalies » du procès de 1951 ;
les aveux de Greenglass au journaliste Sam Roberts (« The Brother ») et, le 5 décembre 2001, dans une interview télévisée à CBS : il a menti au procès

Jeunes, épris de justice, désireux de vivre avec leurs enfants dans un monde en paix, Julius et Ethel Rosenberg, issus de familles modestes d’immigrants juifs, ont accepté d’aller au supplice, pour ne pas commettre l’infamie de dénoncer - d’inventer - la centaine de « complices » que le FBI leur demandait. Ils ont compris qu’au fil des jours ils étaient devenus des symboles, qu’ils tenaient dans leurs mains la sécurité, le courage, l’avenir des progressistes américains. Ils ont refusé de céder au chantage proposé jusqu’au pied de la chaise électrique et qui, à lui seul, est révélateur de la machination :

« Si vous vous avouez coupables, vous serez graciés. Si vous persistez à vous dire innocents, vous serez exécutés. »

Jusqu’au bout, ils ont lutté pour la dignité humaine. Et c’est ce qui fait leur grandeur.

Association pour le réexamen de l’Affaire Rosenberg

Nicolas Maury
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