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Nicolas Maury Militant PCF Istres






 



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65e anniversaire de la victoire sur le fascisme : Perdre la mémoire historique conduit aux pires naufrages
On ne peut que s’inquiéter, aux Etats-Unis, du retour en force des idéologies extrémistes, sous le couvert d’organisations xénophobes comme Tea Party, qui criminalise les immigrés ou pratique le racisme contre les afro-nord-américains ou les hispanos. Ceux-ci pensaient que Barack Obama était leur premier représentant à la tête des Etats-Unis, mais voilà qu’il s’avère un homme fidèle au système et non aux minorités.

L’Europe vit en ce moment des expériences similaires. En Hongrie, et pas seulement en Hongrie, les juifs ou quiconque n’aurait pas le type « magyar » sont de nouveau stigmatisés. Le retour de la Garde Hongroise, semblable aux paramilitaires qui avaient collaboré avec les nazis, montre de manière irréfutable comment les monstres d’antan pourraient réapparaître en cette période incertaine qui permet l’existence légale de partis extrémistes sur quasiment tout le Vieux Continent et qui laisse les circonstances économiques aggraver une crise sociale qui touche aussi l’éthique et manipule l’amnésie historique.

Des événements comme ceux de février derniers, survenus lors de la commémoration pour le moins polémique des bombardements qui détruisirent Dresde, en Allemagne, donnent à réfléchir. Des groupes néo-fascistes ont revendiqué les bombardements auxquels procéda l’aviation des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne sur une ville dépourvue de toute valeur logistique, ce qui entraîna la mort de 25.000 personnes, pour en faire un symbole de valeur douteuse.

Heureusement, une contremarche condamna la récupération des symboles et tout autre tentative de « voler » des événements intervenus il y a 65 ans, comme tenter de dénaturer les procès de Nuremberg au cours desquels une partie des principaux coupables de la barbarie ont été jugés.

« Nous condamnons énergiquement toute tentative de falsifier l’histoire sous prétexte de lutter contre le stalinisme et de faire ainsi porter à la Russie la faute de tous les péchés de la politique européenne », a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères, Serguei Lavrov, devant l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe, en avril, à Strasbourg, au nom du président Dimitri Medvedev et de son gouvernement.

Peu de temps avant, le chef de la Chambre haute du Parlement russe, Serguei Mironov, avait lui aussi dénoncé les tentatives visant à dénaturer la vérité historique, justifiant les actions agressive de l’Allemagne fascistes et contribuant à ce que les nazis et leurs complices apparaissent comme des héros. « Nous sommes obligés d’ajouter à la législation pénale des normes contre ceux qui tentent de réhabiliter le nazisme, de déformer de façon préméditée les résultats de la Seconde Guerre Mondiale, de présenter l’Union Soviétique comme un pays agresseur et de passer l’éponge sur le nazisme allemand ».

Mépriser les leçons héritées du passé est dangereux, car cela revient à déposer les armes les plus redoutables entre les mains des nouvelles générations, déboussolées par les changements traumatisants de ces vingt dernières années. Les pays impliqués dans des opérations comme celle de Dresde n’ont jamais reconnu leur erreur et les groupes d’extrême droite profitent aujourd’hui de l’indignation logique que suscite une telle action pour la canaliser au profit d’intentions pernicieuses.

Quelque chose de semblable se passe en Espagne, qui compte encore 143.353 disparus, probablement enterrés dans des fosses communes. Parce que, là encore, on a refusé de clore comme il se doit ce chapitre douloureux de l’histoire, les ultraconservateurs font obstacle à toute enquête sérieuse sur les crimes du franquisme. La démocratie meurt là-même où naissent les intérêts qui agissent en son nom.

Dans les anciens pays socialistes, certains envisagent de transformer en héros plusieurs criminels et traîtres à leur peuple, ce qui revient à aider, volontairement ou non, les efforts occidentaux visant à diminuer l’extraordinaire contribution de l’URSS à la défaite du néofascisme. Pourtant, les faits sont là, et comment les nier ? Comment nier que l’Armée Rouge a perdu 8.644.000 millions soldats au cours de la guerre, que 28 millions de Soviétiques sont morts entre juin 1941 et mai 1945, lorsque le drapeau soviétique fut hissé sur le Reichstag de Berlin ?

« La 2e Armée blindée de la Garde se voit confier une tâche historique : être la première à entrer dans Berlin et hisser le drapeau de la Liberté. Envoyez de chaque corps la meilleure brigade à Berlin avec la mission suivante : au plus tard à 4 heures du matin du 21 avril, et coûte que coûte, faire irruption dans les environs de Berlin, et l’annoncer immédiatement pour le rapport au camarade Staline » (Tiré des Mémoires du maréchal Georgui Joukov).

« Notre mission et notre devoir sont d’en finir avec l’ennemi, de le contraindre à déposer les armes et à une capitulation inconditionnelle. Cette tâche et ce devoir envers notre peuple envers tous les peuples épris de liberté seront accomplis par l’Armée Rouge jusqu’à la fin ». (Joseph Staline, discours radiodiffusé du 27 avril 1945).

On peut bien nier la vérité, mais tôt ou tard elle se fera jour et nous apportera les idées et les connaissances qu’il faut pour empêcher que le monde s’engage à nouveau dans le chemin de la barbarie. Le mensonge est indigne, et l’amnésie historique conduit aux naufrages.

Des faits impossibles à effacer

Le 22 juin 1941 l’Allemagne envahit l’Union Soviétique. Les mois suivants ont été marqués par des victoires importantes, mais partielles, comme par exemple la défense de Moscou. Après des défaites répétées face aux troupes hitlériennes, au cours du deuxième semestre de 1942, les usines russes réinstallées dans la profondeur du territoire, ont commencé à produire de manière accélérée, et le mouvement de résistance, qui avait débuté dès les premières attaques contre l’URSS, dispose de l’organisation et de la force capable de distraire 10% de l’armée d’occupation.

Voici quelques faits inoubliables :

En 1941, Leningrad comptait quelques 3 millions d’habitants. Lorsque le blocus est brisé, il ne restait que 800.000 personnes dans la ville fondée par Pierre 1er. Un million et demi de ses habitants étaient morts sous les bombardements et de faim. Un autre million de personnes avaient été évacuées. L’acharnement de Hitler avait un double motif : cette ville était le symbole de la culture russe et le berceau de la Révolution d’Octobre qui marqua la naissance du premier Etat socialiste de la planète. Mais d’autres intérêts sont intervenus, en effet il y avait sur place une importante usine (Kirov), qui fabriquait des tanks lourds, des voitures et des trains blindés, entre autres matériels destinés au front.

Depuis cette enclave, le haut commandement allemand avait prétendu s’emparer des pays baltes et contrôler les communications maritimes et terrestres pour pouvoir approvisionner les armées du Nord et du Centre. Ils voulaient également que Leningrad devienne le point de départ pour attaquer l’arrière garde des troupes soviétiques qui avaient jusque là défendu Moscou avec succès.

N’ayant pas réussi à vaincre les lignes de la défense, les Allemands essayèrent de réduire les habitants de Leningrad par la faim et encerclèrent la ville. Lorsque le lac Ladoga gela, le « Chemin de la Vie » permit d’évacuer les enfants et d’acheminer des vivres. Le pain n’arriva régulièrement qu’en 1942 et permit de soulager les pénuries de ceux qui se virent obligés de brûler des livres et des meubles pour lutter contre le froid, dormir sur le lieu de travail, semer dans les trous laissés par les bombes nazies.

Les jeunes de l’époque utilisèrent les techniques des alpinistes pour couvrir d’une toile de camouflage les célèbres aiguilles des anciens édifices et les dissimuler ainsi à l’aviation ennemie. Au palais de l’Hermitage, jadis Palais d’Hiver des tsars, les travailleurs mirent à l’abri les gigantesques collections du musée et protégèrent d’autres installations de la ville restée pratiquement sans électricité, transport ni chauffage.

Aujourd’hui, les survivants commémorent avec émotion l’horrible épisode qui dura presque 900 jours. En janvier 1943, le cercle fut brisé et Leningrad cessa d’être un des fronts les plus terribles de la guerre.

Le tournant

Le 17 juillet 1942 commence la bataille de Stalingrad, qui devait s’achevait deux cents jours plus tard et marquer un tournant décisif dans le déroulement de la guerre. Pour prendre cette ville construite sur les rives de la Volga, les fascistes durent déployer la 6e armée allemande dirigée par le général Von Paulus, formée par des troupes d’élite et 250 000 effectifs, environ 740 chars, 1 200 avions, 7 500 pièces d’artillerie et lance-roquette. Les batailles se sont déroulées sur 100 000 kilomètres carrés.

L’état de guerre est instauré le 15 juillet et des milices populaires sont crées pour seconder les troupes régulières. Le 23 août, l’état-major allemand ordonne les bombardements massifs qui font plus de 40 000 morts et 80 000 blessés ou brûlés, suite aux incendies.

Le combat s’est livré mètre par mètre. On en retient, pour la postérité, la résistance extraordinaire des habitants de la colline de Mamaïev Kourgan, où fut érigé par la suite un monument grandiose aux victimes et à l’héroïsme de ceux qui se sont battus quatre mois durant pour avancer vers la défaite nazie.

Les Allemands ont essuyé 700 000 pertes (morts et blessés) ; ont perdu plus de deux mille pièces d’artillerie et lance-roquette, mille chars et près de 1 400 avions. Ils ont fini par se rendre en masse, face à la défense imparable de l’Armée Rouge.

A la Conférence de Téhéran, en novembre 1943, qui réunit les chefs d’Etat des trois puissances alliées, le premier ministre de Grande Bretagne, Winston Churchill, remit à Staline l’Epée du Roi Georges VI, qui portait sur les deux faces de la lame, en anglais et en russe, l’inscription suivante : « Aux citoyens de Stalingrad, forts comme l’acier, en signe d’admiration profonde du peuple britannique ».

Elsa Claro Granma International du 16 mai 2010

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