Dans cette association lyonnaise d’insertion professionnelle qui a pour objectif de favoriser l’emploi, les conversations ne tournent plus qu’autour de l’embauche au 1er juillet d’un nouvel employé en CDI. Ce dernier est formateur-tuteur.

Ce qui gêne en premier lieu, c’est le fait que ce poste créé spécialement pour lui n’ait pas été proposé en interne aux employés. D’autant que Médialys, financée par l’Etat, le Sytral, la Métropole de Lyon, Keolis et l’Union européenne, souffre d’une baisse des subventions de l’Etat, à hauteur de 40 000 euros selon nos informations, et qu’aucune augmentation des salaires n’est acceptée ces derniers mois.

Enfin, ce formateur-tuteur provoquerait l’ire de ses collègues qui pointent du doigt son incompétence dans des rapports restés sans suite auprès de la direction. "On nous fait comprendre que les décisions sont prises par la directrice et la présidente et qu’on n’a pas notre mot à dire", nous révèle cette salariée qui souhaite garder l’anonymat.

Mais ce qui a mis véritablement le feu aux poudres, c’est la découverte de la proximité de ce nouvel employé avec la présidente de l’association, la députée-maire PS de Vaulx-en-Velin Hélène Geoffroy. Il n’est autre que le mari de Nassima Kaouah, adjointe de la maire déléguée aux quartiers Vaulx Sud La Côte et Vaulx Sud Dumas-Genas.

En outre, il avait fait partie de son comité de soutien pour les législatives 2012 et a activement participé à la dernière campagne municipale en 2014. Des photos de lui et d’Hélène Geoffroy en train de tracter sur les marchés sont encore présentes sur les réseaux sociaux.
L’ancienne protégée de Jean-Jack Queyranne le décrit même sur son Facebook comme "un véritable militant, l'engagement chevillé au corps de ses valeurs, la pertinence alliée à l'impertinence !"

"Faire un débat sur les ressources humaines, je n’en vois pas l’intérêt"

Alors ce poste rémunéré avec de l’argent public pose des questions. Renvoi d’ascenseur ou simple coïncidence ?
Pour Hélène Geoffroy que LyonMag a contacté, "s’il a été recruté c’est qu’il en a les compétences". La présidente bénévole de Médialys assure qu’il "n’y a aucun lien, ni fonctionnel, ni financier, avec la ville de Vaulx-en-Velin" et donc pas de conflit d’intérêt.

Et lorsqu’on lui demande si cette nomination est le fruit du hasard, la députée-maire élude le fait qu’il s’agit du mari de son adjointe et répond simplement : "Ce n’est pas la question. (…) Faire un débat sur les ressources humaines, je n’en vois pas l’intérêt. Moi je ne recrute pas, je n’ai pas ce pouvoir-là".

Hélène Geoffroy renvoie ainsi la balle à la directrice de Médialys. Or cette dernière quittera l’association lyonnaise fin août pour un poste… à la mairie de Vaulx-en-Velin.

Déjà récemment embourbée dans l’affaire Chekhab, Hélène Geoffroy fait face avant les vacances d’été à un nouveau couac.
L’élue socialiste s’était pourtant prévenue de ce risque conflictuel : cette présidence de Médialys, elle ne s'en cachait pas. Dans sa déclaration de revenus remplie comme tous les autres parlementaires français, elle la fait figurer dans la catégorie "Les fonctions bénévoles susceptibles de faire naître un conflit d'intérêts"…

http://www.lyonmag.com/article/74240/affaire-medialys-helene-geoffroy-impliquee-dans-un-conflit-d-interets