L’assassinat du docker havrais de 39 ans retrouvé mort mutilé le 12 juin sur un parking près du Havre avait suscité une vive émotion sur le port. L’évocation de source policière d’un règlement de comptes en toile de fond de trafic de cocaïne avait conduit le syndicat CGT des dockers à protester par communiqué, dès le 12 juin contre « l’amalgame inacceptable à l’encontre de notre camarade, ainsi que par le détail des actes de torture qu’il a subis communiqué par des sources judiciaires et relayé par la presse ».

Le syndicat CGT a précisé : « Notre camarade Allan n’a jamais été condamné pour le moindre fait concernant le trafic de drogue et pour quoi que ce soit d’autre d’ailleurs. À l’inverse, il a toujours été au front pour combattre ce fléau pour le Port du Havre et donc pour les ouvriers dockers. »

« Risques des salariés face aux trafics »

Samedi 13 juin, un arrêt de travail de 24 heures avait déjà entraîné l’interruption des opérations de manutention sur les terminaux du Port du Havre, jusqu’au lendemain à 6 h. Ce nouvel appel à la mobilisation, cette fois-ci nationale, vise à « se faire entendre, commente un délégué syndical CGT. Cela fait plusieurs années que nous alertons l’ensemble des pouvoirs publics des risques pour les salariés des ports face à ces trafics ».

« Il n’y a pas de mots suffisamment forts pour qualifier un acte aussi barbare, reconnaît du côté de la fédération patronale, le président de l’Union maritime et portuaire du Havre (Umep), Michel Segain. Nous ne pouvons que nous incliner devant la douleur de la famille et partager l’émotion de ses collègues et de la communauté portuaire. » Il rappelle : « La justice doit faire son travail et une fois passé le temps du recueillement, il est important dans cette période difficile que le travail reprenne. »

Ouest France