Twitter
Facebook
Google+
Nicolas Maury Militant PCF Istres






 



RSS ATOM RSS comment PODCAST Mobile

Socialisme et communisme en Amérique Latine

DISCOURS DU MINISTRE DES RELATIONS EXTERIEURES, BRUNO RODRIGUEZ PARRILLA, A LA SESSION DE L’ASSEMBLEE GENÉRALE DES NATIONS UNIES SUR LE THEME « NECESSITE DE LEVER LE BLOCUS ECONOMIQUE, COMMERCIAL ET FINANCIER IMPOSE A CUBA PAR LES ETATS-UNIS D’AMERIQUE»


Cuba : Le blocus est un acte hostile et unilatéral qui doit être levé unilatéralement
Monsieur le Président,

De graves dangers, des dangers imminents, menacent l’existence de notre espèce. Pour préserver la vie humaine, il faut préserver la paix. Rien que l’utilisation d’une partie minime de l’énorme arsenal nucléaire mondial serait la fin de l’espèce. La seule garantie que les armes nucléaires ne soient jamais employées par des Etats ni par qui que ce soit, c’est leur destruction et la non-fabrication d’armes classiques mises au point ces derniers temps et tout aussi meurtrières. La seule solution est le désarmement.

Pour survivre, il est absolument indispensable que se produise une prise de conscience de l’humanité, qui ne pourra intervenir qu’avec la diffusion d’une information véridique sur ces thèmes que la plupart des hommes politiques occultent ou ignorent, que la presse passe sous silence et qui, pour les gens, est si effroyable qu’ils préfèrent ne pas y croire.

Nous vivons une nouvelle époque et, à notre sens, il incombe de toute urgence à cette Assemblée générale, comme ne cesse de le réclamer Fidel Castro, de mener une mobilisation mondiale visant à exiger le respect du droit des êtres humains et des peuples à la vie.

Bâtissons un autre ordre mondial ; fondons une éthique collective de solidarité humaine et de justice ; réglons les conflits par le dialogue et la coopération ; mettons un terme à l’égoïsme et au pillage qui conduisent à la guerre et au recours à la force. Face à ce danger sérieux, écartons ce qui nous oppose ou nous divise et unissons-nous pour sauver la paix, la planète et la vie des générations futures.

Monsieur le Président,

La politique des Etats-Unis contre Cuba ne repose, surtout en de pareilles circonstances, sur aucun fondement moral ou légal, n’est pas crédible et ne bénéficie d’aucun appui. Ainsi le démontrent les plus de 180 voix qui, ces dernières années, ont réclamé dans le cadre de cette Assemblée Générale des Nations Unies la levée du blocus économique, commercial et financier.

Dans le rapport du Secrétaire général mis à notre disposition, plus de 180 pays et agences spécialisées du système des Nations Unies exposent les raisons pour lesquelles ils s’opposent à cette politique.

L’Amérique latine et la Caraïbe opposent un « non » énergique et unanime à cette mesure. Le Sommet de l’unité tenu à Cancun en février 2010 l’a exprimé résolument. Les leaders de la région l’ont directement communiqué à l’actuel président nord-américain. Nous pouvons affirmer que le refus du blocus comme de la Loi Helms-Burton identifie, comme peu de thèmes, le patrimoine politique de la région.

Se sont prononcés dans le même sens, et sans équivoque, le Mouvement des pays non alignés, les Sommets ibéro-américains, les Sommets de l’Amérique latine et la Caraïbe avec l’Union Européenne, l’Union africaine, le Sommet du Groupe ACP et pratiquement tout ensemble de nations s’étant prononcé en faveur du droit international et du respect des objectifs et des principes de la Charte des Nations Unies.

Le consensus contre le blocus et en faveur d’un changement de politique envers Cuba est large et croissant dans la société nord-américaine et parmi l’émigration cubaine dans ce pays. Des sondages récents démontrent que 71% des Etasuniens préconisent la normalisation des relations entre Cuba et les États-Unis tandis que 64% des citoyens de ce pays et une proportion semblable de Cubains résidant dans le sud de la Floride s’opposent à l’interdiction de voyager à Cuba qui déroge aux droits de l’individu.

Monsieur le Président,

Comme dans d’autres domaines, deux ans après que le président des Etats-Unis a proclamé « un nouveau début avec Cuba », les faits confirment que rien n’a changé. Il n’a pas utilisé ses prérogatives étendues pour assouplir le blocus.
Les sanctions contre Cuba demeurent intactes et sont appliquées avec une extrême rigueur.

En 2010 le blocus économique s’est durci et son impact quotidien demeure présent tous les aspects de la vie à Cuba. Il entraîne des conséquences sérieuses notamment dans des domaines aussi sensibles pour la population que ceux de la santé et l’alimentation.

Les services ophtalmologiques cubains ne peuvent pas avoir recours à la thérapie thermique trans-pupillaire au moyen d’un microscope chirurgical pour le traitement des enfants présentant une tumeur rétinoblastome, c’est-à-dire un cancer de la rétine, parce qu’ils leur est impossible d’acquérir l’équipement nécessaire à ce traitement. Ces équipements ne peuvent être achetés qu’à la compagnie nord-américaine Iris Medical Instruments. En l’absence de cette technologie, il est impossible de traiter la tumeur de la rétine et de permettre à l’enfant de conserver son oeil.

Les enfants cubains n’ont pas à leur disposition le médicament Sevofluorane, le plus avancé et efficace des anesthésiques par inhalation, parce qu’il est interdit à son fabricant, la compagnie nord-américaine Abbot, de le vendre à Cuba.

Il nous est également impossible d’acheter le scanner à cohérence optique pour étude de la rétine et du nerf optique de la firme allemande Carl Zeiss parce qu’il contient des composantes fournies par la compagnie nord-américaine Humphrey.

Les conditions onéreuses et discriminatoires prévalant pour l’achat de denrées alimentaires aux Etats-Unis, prétendument dans le cadre d’une exception humanitaire alors qu’elles transgressent toutes les règles du commerce international, ont eu pour conséquence la diminution radicale des opérations pour l’année dernière. Réalité qui porte préjudice non seulement à notre peuple mais aussi aux agriculteurs nord-américains. Si quelqu’un dans cette salle qualifiait à nouveau de « partenaire commercial » un pays auquel Cuba ne peut vendre ni une seule dose de médicament ni un gramme de nickel, il manquerait à la vérité.

Bien que Washington ait autorisé de manière sélective certains échanges culturels, universitaires et scientifiques, ils sont toujours soumis à des restrictions sévères. De nombreux projets de ce type ont avorté faute de visas, de licences et d’autres autorisations. On ignore trop souvent qu’il est interdit aux artistes cubains de percevoir des rémunérations au titre de leurs prestations dans ce pays.

La chasse aux biens et aux avoirs cubains, aux transferts de capitaux depuis et vers Cuba impliquant des institutions ou des personnes résidant dans notre pays s’est intensifiée.
Les amendes imposées au cours cette dernière année par le département du Trésor et le département de la Justice à des entités étasuniennes ou européennes pour cause de transactions avec Cuba ou d’autres Etats ont dépassé le montant de 800 millions de dollars.

L’escalade répressive est évidente puisque le gouvernement nord-américain s’est aussi approprié de transferts réalisés en monnaies de pays-tiers, comme l’euro. La confiscation d’un transfert s’élevant à plus de 107 000 euros appartenant à la compagnie Cubana de Aviacion, réalisé à travers Banco Popular Español depuis Madrid vers Moscou, constitue un vol qualifié.
Le dommage économique direct causé au peuple cubain par l’application du blocus ces cinquante dernières années dépasse les 751 milliards de dollars, chiffre calculé à partir de la valeur actuelle de cette monnaie.

Monsieur le Président,

Malgré la condamnation universelle de cette politique, des hauts fonctionnaires de ce gouvernement ont réitéré qu’elle demeurera invariable. Le 2 septembre dernier, le président Obama lui-même a ratifié les sanctions contre Cuba, évoquant le prétendu « intérêt national » des États-Unis. Pourtant, il est connu de tous que la Maison-Blanche continue de faire davantage attention aux « intérêts spéciaux », généreusement financés, d’une minorité qui a fait de la politique contre Cuba une affaire très lucrative.

Il est évident que les USA n’ont pas la moindre intention d’éliminer le blocus. On n’entrevoit pas le moindre signe de volonté de ce gouvernement de démanteler les aspects les plus irrationnels de ce qui constitue déjà l’ensemble de sanctions et de mesures économiques coercitives le plus complexe et prolongé jamais mis en place contre un pays.

Au long de l’histoire, chaque fois que les prétextes invoqués comme obstacles à la levée du blocus contre Cuba s’effondrent, ils sont remplacés par d’autres pour justifier le maintien d’une politique insoutenable à tous points de vue.

Tout récemment et selon plusieurs agences de presse, le 19 octobre, le président Obama a qualifié d’insuffisants les processus qui ont lieu à présent à Cuba. Il a conditionné toute nouvelle avancée à la mise en place de changements intérieurs que les Etats-Unis souhaiteraient voir dans notre pays.

Le président se trompe lorsqu’il se croit en droit de s’immiscer dans nos affaires intérieures et de juger des processus qui ont lieu aujourd’hui à Cuba. Il est regrettable qu’il soit si mal informé et si mal conseillé.

Les transformations que nous entreprenons aujourd’hui répondent aux aspirations des Cubains et aux décisions souveraines de notre peuple. Elles ont pour objectif la modernisation et l’efficacité de notre modèle économique ; il s’agit pour nous de perfectionner notre société, de renforcer notre culture et de développer notre socialisme, et pas de faire plaisir au gouvernement des USA ou de satisfaire à ses intérêts, jusqu’à présents contraires à ceux du peuple cubain.

Pour la superpuissance tout ce qui ne conduira pas à l’établissement d’un régime subordonné à ses intérêts sera toujours insuffisant. Or, il ne faut pas y compter. Beaucoup de générations de Cubains ont et consacrent leurs vies à la défense de la souveraineté et l’indépendance de Cuba.

En outre, le gouvernement nord-américain a ignoré les diverses déclarations et propositions présentées par le gouvernement cubain, en public et en privé, qui ratifient notre volonté de renouer un dialogue sérieux et constructif dans des conditions d’égalité et de total respect de notre indépendance.

Les nouveaux projets de coopération présentés en 2010 par le gouvernement cubain sont restés sans réponse. Ils visent à avancer dans des domaines d’intérêt commun comme le combat contre le trafic de stupéfiants et le terrorisme, la protection de l’environnement, la prévention de désastres naturels et même la manière d’agir face à d’éventuels accidents dans l’exploitation pétrolière dans le golfe du Mexique. Une fois de plus l’on élude l’occasion de progresser sur des terrains où les deux peuples ont tout à gagner.

Par contre, le gouvernement des USA a continué d’inclure Cuba dans des listes mensongères, y compris celle des États « sponsors » du terrorisme international. Liste fabriquée par le département d'Etat pour noter le comportement d’autres nations. Ce pays n’a pas d’autorité morale pour dresser de telles listes sur lesquelles il devrait en général figurer en tête. Et il n’existe pas la moindre raison pour inclure Cuba dans aucune de ces listes.

Le gouvernement nord-américain maintient injustement incarcérés, depuis plus de douze ans, les Cinq Cubains combattants antiterroristes dont la cause a suscité la plus vive solidarité de la communauté internationale.

Cuba, qui a été et reste victime du terrorisme d’État, réclame au gouvernement des USA de mettre fin au deux poids deux mesures et à l’impunité dont jouissent dans leur territoire les auteurs avoués d’actes terroristes, organisés sous la protection de la politique anticubaine de ce pays. Politique conçue pour nous déstabiliser, dans les années 60, et qui a inclus le sabotage, le détournement, l’assassinat et l’agression armée. Cela, oui, serait une véritable contribution à la lutte internationale contre ce fléau.

Monsieur le Président,

Il est révoltant et insolite que la politique de blocus et de subversion des États-Unis contre Cuba soit toujours guidée par la logique du mémorandum du sous-secrétaire d’État adjoint Lester D. Mallory, rédigé le 6 avril 1960, rendu public il y a peu, dont je cite ici le texte :

« La majorité des Cubains soutiennent Castro […] Il n’existe pas d’opposition politique effective […] Le seul moyen possible de lui faire perdre le soutien intérieur [au gouvernement] passe par le désenchantement et le découragement, via l’insatisfaction économique et la pénurie […] Tout moyen d’affaiblir la vie économique de Cuba doit être utilisé rapidement […] refuser de faire crédit à Cuba et de l’approvisionner pour diminuer les salaires réels et nominaux dans le but de provoquer la faim, le désespoir et le renversement du gouvernement ». Fin de citation.

Il s’agit là d’une politique d’agression cruelle et absolument contraire au Droit international, que ce gouvernement persiste à maintenir en sachant qu’elle est à l’origine de dommages, de souffrances et de violations des droits de l’homme de tout un peuple.

Ce n’est pas une question bilatérale , comme le serinent les représentants nord-américains. Son caractère franchement extraterritorial est confirmé par des lois nord-américaines. Les exemples d’application de mesures coercitives à l’encontre d’individus ou d’organismes dans des pays tiers ne manquent pas.
Compte tenu de la nature et l’ampleur du blocus, il peut être qualifié d’acte de génocide, conformément à l’article II de la Convention de Genève de 1948 pour la prévention et la répression du crime de génocide, ainsi que d’acte de guerre économique, conformément à la Déclaration relative au droit de guerre maritime adoptée en 1909.

Le blocus est un acte hostile et unilatéral qui doit être levé unilatéralement.

Une fois de plus et au nom du peuple cubain, je demande aux représentants de tous les pays réunis ici de voter en faveur du projet de résolution que j’ai l’honneur de présenter sous le titre de « Nécessité de lever le blocus économique, commercial et financier imposé à Cuba par les Etats-Unis d’Amérique ».

Monsieur le Président,

Nous, Cubains, sommes fiers de notre œuvre. Si cette guerre économique engendre des privations mais ne nous coûte pas de vies humaines ni de dommages traumatiques et généralisés parmi la population, c’est grâce aux efforts et aux sacrifices des Cubains ainsi qu’à la volonté et à la persévérance de leur gouvernement.

Malgré la persécution économique, principal obstacle au développement du pays et à l’élévation du niveau de vie du peuple, Cuba a atteint des résultats incontestables dans l’élimination de la pauvreté et la faim, au niveau des indicateurs mondiaux de santé et éducation, dans la promotion de l’égalité entre les sexes ; dans la liberté et le bien-être équitable des Cubains,dans le consensus social, dans la participation démocratique des citoyens aux décisions du pays, dans la réparation des dommages causés à l’environnement et dans le développement de la coopération internationale avec une centaine de pays du tiers-monde.

Voilà quelques semaines, Cuba a pu se flatter ici même d’avoir exécuté, à un niveau élevé et exceptionnel, les Objectifs du millénaire pour le développement. Les résultats atteints par Cuba sont encore une utopie pour une grande part de la population de la planète.

Nous, Cubains, assumons notre destin historique avec optimisme, engagement et créativité. Nous sommes animés par des sentiments de paix, de justice et de solidarité, des sentiments qui caractérisent notre peuple, mais aussi par l’amitié que témoigne le monde à notre île libre et rebelle.

Cuba sera toujours prête à établir des relations de paix et de respect avec les Etats-Unis, comme celles qu’elle entretient aujourd’hui avec l’immense majorité de la communauté internationale et avec tout l’hémisphère.

Cuba ne renoncera jamais à dénoncer le blocus ni ne de réclamer le droit légitime de son peuple à vivre et à travailler pour construire son développement socio-économique dans des conditions d’égalité et dans la coopération avec le reste de nations, sans à un blocus économique ni pressions extérieures.

Cuba remercie la communauté internationale pour sa solidarité décidée avec notre peuple, dans la certitude qu’un jour justice sera faite et que cette résolution ne sera plus nécessaire.

Je vous remercie.

Nicolas Maury
Facebook Twitter LinkedIn Digg Google Tape-moi Reddit Meneame Viadeo Pinterest


Perspective COMMUNISTE
Perspective communiste
Nicolas Maury
[Fr] Perspective communiste, blog francophone ayant pour vocation le partage d’informations nationales et internationales. De proposer des analyses marxistes de l’actualité et du débat d’idée. Ainsi que de parler de l’actualité du Parti Communiste Français et du Mouvement des Jeunes Communistes de France.

[Cat] Perspectiva comunista, bloc francòfon dedicat a compartir informació nacional i internacional. Oferir anàlisis marxistes d’actualitat i debat d’idees. A més de parlar de les notícies del Partit Comunista Francès i del Moviment de Joves Comunistes de França.

[Esp] Perspectiva comunista, blog francófono dedicado a compartir información nacional e internacional. Ofrecer análisis marxistas de los asuntos actuales y el debate de ideas. Además de hablar sobre las noticias del Partido Comunista Francés y el Movimiento de Jóvenes Comunistas de Francia.

[Eng] Communist perspective, French-speaking blog dedicated to sharing national and international informations. To offer Marxist analyzes of current affairs and the debate of ideas. As well as talking about the news of the French Communist Party and the Movement of Young Communists of France.

[All] Kommunistische Perspektive, französischsprachiger Blog zum Austausch nationaler und internationaler Informationen. Marxistische Analysen der aktuellen Angelegenheiten und der Debatte über Ideen anbieten. Sowie über die Nachrichten der Kommunistischen Partei Frankreichs und die Bewegung der jungen Kommunisten Frankreichs.

[RUS] Коммунистическая перспектива, франкоязычный блог, посвященный обмену национальной и международной информацией. Предложить марксистские анализы текущих дел и дебаты идей. А также говорить о новостях французской коммунистической партии и движения молодых коммунистов Франции.

Rubriques

Recherche