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Selon l’ONU, 200 000 déplacés ont fui les massacres à la suite de la percée de l’État islamique (EI) au cœur de l’Irak. Ces populations dépendent à court terme des envois humanitaires de l’Occident. Mais une solution politique en interne et avec les pays de la région devra être trouvée pour éviter une guerre opposant Kurdes et djihadistes


Irak : le massacre de trop qui bouleverse le monde
De la guerre civile à l’horreur, il n’y a qu’un fil ténu que l’État islamique semble avoir coupé hier en Irak. D’après Mohamed Chia Al Soudani, ministre irakien des Droits de l’homme, les extrémistes sunnites auraient tué 500 membres de la communauté yezidie, certains parmi eux ayant même été enterrés vivants, dont des femmes et des enfants. 300 femmes auraient également été enlevées par les islamistes pour en faire des esclaves. C’est donc bien une guerre de religion aux accents médiévaux dans laquelle les Irakiens se retrouvent plongés. Dans le sillage finalement d’un certain George W. Bush qui, au début des années 2000, partait en croisade contre Saddam Hussein, « le bien contre le mal » à la bouche. Pourtant, c’est du ciel qu’arrive depuis quelques heures sinon le salut du moins un espoir précaire pour les 200 000 chrétiens, kurdes et yezidis (minorité kurdophone d’obédience zoroastrienne) ayant fui les villes et les villages occupés. Espoir sur le plan humanitaire tout d’abord. Depuis jeudi, des avions américains ont largué quelque 150 000 colis de nourriture au-dessus des monts entourant la ville de Sinjar, prise la semaine dernière par les islamistes et située entre Mossoul et la frontière syrienne. C’est dans ces montagnes escarpées que des dizaines de milliers de yezidis se sont réfugiés.

Samedi, deux Hercules C 130 de l’armée britannique ont parachuté de l’eau et des vivres sur la même zone, mais aussi des tentes, des filtres à eau et des lampes solaires. La France a également évoqué des livraisons « dans les prochaines heures ». Hier matin, depuis Bagdad, Laurent Fabius a même assuré qu’il superviserait prochainement « la livraison d’une aide humanitaire française » depuis Erbil, capitale du Kurdistan irakien. Autant d’actions d’urgence nécessaires dans une région où la température monte en cette saison à 45 degrés en journée et où nourriture et eau sont des denrées rares.

Des alliances inattendues

Autre éclaircie – toute relative –venu du ciel : l’appui militaire aérien offert par ­Washington. Les États-Unis, qui se sont retirés d’Irak depuis trois ans après avoir laissé le pays dans un état de fragilité politique très dangereux, ont effectué depuis vendredi quatre frappes aériennes pour défendre cette même zone de Sinjar. Une bonne nouvelle pour les peshmergas, les combattants kurdes irakiens, qui depuis la cuisante défaite de l’armée irakienne en juin dernier et la perte de Mossoul, deuxième ville du pays, se retrouvent quasiment seuls sur la ligne de front pour lutter contre les islamistes. Seuls ? Pas tout à fait. Car depuis la prise de Sinjar, la guerre civile provoque des alliances inattendues. Les combattants kurdes du PKK turc (Parti des travailleurs du Kurdistan) et du PYD syrien (Parti de l’union démocratique) ont décidé de rejoindre les peshmergas irakiens pour leur prêter main-forte. « Nous devons joindre nos forces contre l’EI (…). Formons un commandement uni ! » a appelé de ses vœux Murat Karayilan, chef militaire du PKK turc, seul mouvement politique kurde défendant la création d’un Grand Kurdistan tandis que les autres partis ont opté pour un objectif d’autonomie dans le cadre des États existants. L’ennemi commun que représente l’EI rapproche donc – au moins pour un temps – l’ensemble de ces composantes kurdes et permet une nouvelle stratégie sur le terrain. « Les Kurdes de Syrie et de Turquie sont chargés de combattre les djihadistes dans la région de Rabia et Sinjar, à l’ouest de Mossoul », a ainsi déclaré en milieu de semaine dernière Hallo Penjweny, haut responsable de l’UPK (union patriotique du Kurdistan). « Nous autres (peshmergas) nous nous occupons de Zoumar et du reste du secteur nord à l’est de Mossoul », a-t-il précisé. Cette alliance a eu pour effet d’accélérer une autre alliance, plus surprenante celle-ci : celle entre Bagdad et les peshmergas. Aussi un avion de transport du gouvernement irakien a-t-il acheminé vendredi des munitions à Erbil. Une coopération militaire sans précédent entre le pouvoir central de Bagdad et le gouvernement régional du Kurdistan irakien, dont les relations jusqu’à présent tendues étaient dictées par les velléités indépendantistes du président de la région autonome, Massoud Barzani.

Le premier ministre Nouri Al Maliki, qui a remporté les élections législatives le 30 avril dernier et qui vise un troisième mandat, reste toutefois vivement critiqué pour son autoritarisme et son choix de marginalisation de la minorité sunnite, qui aujourd’hui peut se reconnaître dans l’EI. Ce geste d’ouverture fait sur le plan militaire pourra peut-être faire changer d’avis les Occidentaux à son égard. Hier encore, Laurent Fabius à peine débarqué sur le tarmac conseillait vivement aux parlementaires irakiens de nommer au plus vite un premier ministre capable de dépasser les divisions confessionnelles.

Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a également appelé à « respecter le calendrier constitutionnel » et à « former un gouvernement élargi acceptable par toutes les composantes de la société irakienne ». Reste que cette nouvelle guerre entre chiites et sunnites ne pourra certainement pas se résoudre sans l’appui des acteurs clés de la région : le Qatar, l’Arabie saoudite et le Koweït. Pour ce faire, ceux-ci devront cesser une bonne fois de financer l’État islamique, ce qu’ils ne cessent de faire depuis le début de la guerre en Syrie, source de toute la déstabilisation régionale.

Stéphane Aubouard
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