Députés et sénateurs communistes (CR et CRC ont consacré leur journée parlementaire de mercredi à affûter leurs armes contre le projet de privatisation de GDF dont l'examen débute jeudi à l'Assemblée, et à réclamer la présence d'un candidat communiste à la présidentielle de 2007. Organisée à Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis) à la veille de l'ouverture de la session extraordinaire du Parlement, la réunion, à laquelle participaient une quarantaine de parlementaires, a été marquée par le débat sur le texte controversé de Thierry Breton visant à permettre la fusion Suez-GDF.

"Nous allons livrer une bataille de fond, sans concession, pour dénoncer les dangers de ce texte", a annoncé le chef de file des députés PCF, Alain Bocquet. Selon lui, les quelques 90.000 amendements communistes "ne sont pas des amendements d'obstruction" comme l'affirme la droite (UMP), mais "des amendements de résistance pour que le débat de fond ait lieu".

Interrogé sur la proposition de Jean-Louis Debré de prolonger la discussion générale en échange d'un retrait d'une partie des 137.000 amendements de la gauche, M. Bocquet a répondu: "oui à la prolongation de la discussion générale, mais oui aussi à l'examen des amendements". Le député du Nord, comme Marie-George Buffet, se sont indignés de la décision de M. Debré de se faire photographier au milieu des piles d'amendements dans l'hémicycle, qualifiée avec ironie de "mise en scène au perchoir" par M. Bocquet et de "clownerie" par la secrétaire nationale du PCF.

L'ensemble des orateurs, à l'instar des députés Daniel Paul (porte-parole du groupe sur ce texte) et Jean-Pierre Brard, ont dénoncé le "dénigrement" par la droite des amendements PCF, et rejeté l'expression de "bataille de procédure d'obstruction" utilisée par l'UMP.

A huit mois de la présidentielle, la réunion a été aussi l'occasion pour des élus PCF d'appeler à la candidature de Mme Buffet pour 2007. Le Parti communiste milite actuellement pour une candidature unitaire de rassemblement pour 2007, tout en affirmant que sa secrétaire nationale serait la mieux placée pour l'incarner.

"Tout indique que nous serons présents avec Marie-George (Buffet) comme candidate, et je m'en félicite", a déclaré M. Bocquet, traduisant l'aspiration quasi-générale des élus présents. "Nous savons tous que la présidentielle c'est difficile, mais la peur n'évite pas le danger. Et le danger c'est aussi de ne pas assurer la présence d'un groupe communiste à l'Assemblée", a-t-il averti.

Pour Jacques Bruhnes, "il est impensable de ne pas avoir un ou une candidat (e) qui porte les valeurs communistes". "Je ne crois pas en la vertu rassembleuse de José Bové ou de tout candidat issu des Collectifs", a déclaré le député des Hauts-de-Seine.
Le député de la Somme Maxime Gremetz a lui aussi réclamé la présence d'un communiste dans la course, qualifiant de "processus suicidaire" la recherche d'une "candidature de rassemblement".

Face à ces impatiences, Mme Buffet a rappelé que "l'objectif des communistes" était "d'empêcher la droite de garder le pouvoir", et qu'il fallait "aller jusqu'au bout de la démarche de rassemblement". "Nous ne voulons pas imposer une candidature, mais nous ne devons pas laisser dire que nos propositions seraient un obstacle au rassemblement", a-t-alle dit, ajoutant: "J'ai envie d'argumenter par rapport au fait que cette candidature peut être une candidature issue du Parti communiste".