La proposition de base commune alternative se nomme "l'Urgence de communisme, ensemble pour des victoires populaires". Elle est assez courte (33 pages) afin de "permettre la participation la plus large à son élaboration, en s’enrichissant de la diversité des points de vue" et se divise en 8 chapitres.

Le gros point fort de ce texte, c'est la liste des premiers signataires

On retrouve les animateurs du courant des refondateurs (Printemps du communisme lors du dernier congrès), des élus nationaux et locaux (Marie-Hélène Aimable, Stéphane Peu, Elsa Faucillon, Patrice Leclerc, Nicolas Sansu, etc.), des dirigeants actuels du PCF (Pierre Laurent, Patrick Le Hyaric, Lydia Samarbakhsh, etc.), des tenants idéologiques du "communisme déjà là " (Bernard Friot, Bernard Vasseur), des gens brillants (Hugo Pompougnac) et aussi des personnes au parcours politique qui tournent en fonction du sens du vent comme François Jacquart.

Lorsque l'on lit le projet de base alternative, on est confronté à une pauvreté idéologique. Il n'y a rien de nouveau, rien d'affirmé, rien de clivant qui pourrait permettre de mener aussi un débat de fond. Par exemple, la base commune présentée par le Conseil national du PCF et celle-ci partagent le rejet du socialisme (phase immature du communisme) et rejettent catégoriquement les expériences du Socialisme Réel. Il n'y a rien sur la lutte des classes, rien sur l'affrontement entre les blocs impérialistes et les résistances populaires dans le monde, rien de nouveau sur l'Union européenne et les institutions internationales (BCE, FMI, BM).

On distingue cependant trois nuances avec la base commune du Conseil national du PCF

La base alternative rejette la Sécurité Emploi formation (SEF) et se positionne en faveur du salaire à vie de Bernard Friot.

La base alternative développe l'idée d'une planification démocratique et ce qui les place, dans une certaine mesure, en contradiction avec la dénonciation de l'étatisme de l'URSS.

La base alternative se positionne plus positivement sur la question de l'intersectionnalité. Le débat doit être mené sur cette question, car si l'expression politique des intersectionnels pose un vrai problème, les combats qu'ils sont censés menés doivent trouver un débouché politique.

Le clivage porte en réalité sur la NUPES et sur une guerre des chefs

Le projet alternatif va se concentrer sur la question du rassemblement dans lequel le PCF doit se fondre. La NUPES doit "devenir le levier de construction d’une dynamique populaire majoritaire" et passer d'un cartel électoral a un creuset politique. Vu les dernières positions et affaires de LFI, je doute que les communistes aient envie de donner les clefs du PCF à Jean-Luc Mélenchon ou Sandrine Rousseau. D'un côté, la tentation hégémonique et de l'autre, la dérive petite-bourgeoise. Mais la partie sur les élections reste assez floue pour qu'on puisse lui faire dire tout et son contraire. Le seul devenir du PCF passera, selon eux, dans ce rassemblement.

La liste des signataires démontre très clairement que l'objectif est de rassembler la carpe et le lapin pour faire la peau à Fabien Roussel et à une partie de l'actuelle direction. Ne cherchez pas de clivage idéologique, il n'y en a pas, recherchez juste une volonté pour les uns de revanche à la suite du 38ᵉ congrès et pour les autres, de faire la peau à celui qui a osé se présenter à la présidentielle contre Jean-Luc Mélenchon.

Ce projet alternatif aurait pu facilement mettre en difficulté le texte de base commune présenté par le CN. Mais il est au final aussi vide que ce dernier et sans aucune ambition communiste.