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Nicolas Maury Militant PCF Istres






 



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Espace hellénique (Grèce, Chypre)

Le gouvernement Samaras a échoué à faire élire le Président de la République hellénique par 
le Parlement. Des élections législatives anticipées ont été convoqué pour le 25 janvier prochain. SYRIZA (gauche progressiste membre du PGE) part favori, et l'espoir semble revenir en Grèce, comme dans le reste de l'Europe


La Grèce à l'aube d'une nouvelle ère ?
SYRIZA (Synaspismós Rizospastikís Aristerás) est une coalition de partis communistes réformés (comprendre comme Eurocommuniste) et de mouvements progressistes devenu parti en 2012. Ce parti est membre du Parti de la gauche européenne et conduit par Aléxis Tsípras dont on ne présente plus le personnage. On peut dire que ce parti est l'ennemi numéro 1 du KKE (Parti communiste grec), en effet en 1991 les partisans de la ligne "Eurocommuniste" sont exclus du KKE et fondent le Synaspismós (SYN) qui donnera naissance à SYRIZA.

SYRIZA le nouvel espoir pour la Grèce et pour l'Europe ?

Les scores électoraux de SYRIZA sont depuis 2012 porteur d'espoir pour les militants politiques qui refusent les fausses solutions libérales des partis sociaux-démocrates et conservateurs, qui refusent l'option nationaliste. Ils sont pour les communistes non sectaires aussi un atout qui nous permettent de reprendre espoir.

La Grèce à l'aube d'une nouvelle ère ?
Depuis les élections de mai 2012 jusqu'aux élections européennes de 2014, SYRIZA s'approche de la victoire et le 25 janvier 2015 pourrait être un jour faste pour les communistes et les progressistes en Grèce et en Europe. Rappelons que la croissance électorale de SYRIZA semble continue :

- Mai 2012 : 16,78% des voix lors des législatives
- Juin 2012 : 26,89% des voix lors des législatives
- Mai 2014 : 26,57% des voix pour les élections européennes. Pour la première fois dans l'histoire grecque la gauche progressiste arrive en tête des élections. Les élections locales qui se déroulaient le même mois confirmait la percée de SYRIZA et la conquête d'une périphérie 'région) celle de l'Attique (Athènes).

Les sondages pour le 25 janvier 2015 montrent que SYRIZA remporterait les élections législatives anticipées avec un score compris entre 32,2% et 35,5% des voix. Ces résultats seraient historiques car la gauche progressiste (hors KKE) recueillerait entre 135 et 153 sièges.

Tsipras veut faire de la Grèce un "exemple positif de progressisme en Europe" tablant aux élections du 25 janvier sur la fin d'un "vieux monde politique", celui des conservateurs de la Nouvelle Démocratie et des socialistes du PASOK actuellement au pouvoir au sein d'une coalition.

Un espoir est à portée de main. Les grecs peuvent offrir aux européens la possibilité de faire une politique progressiste.

La Grèce à l'aube d'une nouvelle ère ?
L'Union européenne en campagne contre SYRIZA. Des sociaux-démocrates aux conservateurs, tous refusent la possibilité d'une autre politique

Une victoire de Syriza aux élections législatives de janvier en Grèce marquerait l'amorce d'un "changement nécessaire" en Europe qui entraînerait notamment l'Espagne et l'Irlande dans la même direction, affirmait Alexis Tsipras. C'est une réalité qui inquiète les marchés financiers, les dirigeants de l'UE et des partis politiques responsables de l'austérité.

Pierre Moscovici, commissaire européen et ex-ministre français de l’Économie (et accessoirement adhérent du Parti socialiste), à Athènes a tenté d’empêcher la tenue d'élections législatives anticipées, il a tenté de rappeler à l'ordre ceux qui souhaitent refuser les mémorandums de la troïka (UE/BCE/FMI).

Le FMI n’a pas hésité à suspendre « son aide » à Athènes "jusqu’à la constitution d’un nouveau gouvernement".

La Grèce à l'aube d'une nouvelle ère ?
Le Président de la Commission, Jean-Claude Juncker, a fait part de ses "profondes réserves" à l’idée d’une arrivée au pouvoir de SYRIZA.

Wolfgang Schäuble, ministre des Finances allemand, déclarant que "les difficiles réformes ont porté leurs fruits", "elles sont sans aucune alternative. (…) Les nouvelles élections ne changent rien aux accords passés avec le gouvernement grec."

La chancelière allemande Angela Merkel, réelle dirigeante de l'UE, menaçait la Grèce et déclarait "Le gouvernement allemand juge quasiment inévitable une sortie (de la Grèce) de la zone euro, si le chef de l'opposition Alexis Tsipras dirige le gouvernement après les élections (législatives), abandonne la ligne de rigueur budgétaire et ne rembourse plus les dettes du pays".

La Bourse d’Athènes a décroché de plus de 10 % au moment de l’annonce des législatives anticipées. Et les autres places financières ont été très fébriles tout au long de la journée. Ces mêmes marchés ont fait donner leurs bazookas électoraux : les taux d’intérêt des bons du Trésor grecs à dix ans ont grimpé à 9,55 %, contre 8,5 % la semaine dernière.

La Grèce à l'aube d'une nouvelle ère ?
La fin de la sociale-démocratie en Grèce, la disparition du PASOK

Le PASOK (Mouvement Socialiste Panhellénique), responsable de l'austérité en Grèce, c'est Georges Papandréou (premier ministre du PASOK de l'époque) qui lance une politique d'austérité en juin 2011. C'est le PASOK qui a lancé la Grèce et son peuple dans l'abîme. Depuis 2012 le PASOK subit d'importants reculs électoraux (13,18% en mai 2012, 12,28% en juin 2012, 8,02 % aux européennes de 2014).

Le PASOK, en coalition avec la Nouvelle démocratie, risque bien de sortir du parlement en janvier. Les sondages ne lui sont pas favorables. Le dernier sondage (3 janvier) le crédite seulement de 2,2% des voix, un score insuffisant pour entrer au parlement (3%). Il est concurrencé par le parti centriste "La Rivière" (to Potámi) et par la récente scission conduite par Georges Papandréou (actuel président de l' Internationale socialiste)qui a fondé le "Mouvement des socialistes démocrates" (Kinima). Ce parti recueillerait, selon un sondage, 4,8% des voix.

La sociale démocratie subirait encore un recul électoral, elle n'est plus créditée que de 7% des voix (PASOK+Kinima).

Le programme de SYRIZA : La fin de l'austérité et une nouvelle politique (et ses limites)

Alexis Tsipras a présenté un programme de gouvernement "qui ne créera pas de nouveaux déficits", basé sur quatre "piliers" et une cinquantaine de mesures concrètes.

L'une des propositions phare de SYRIZA reste "l'effacement de la majeure partie de la valeur nominale de la dette" grecque (177% du PIB prévu pour 2014), à l'origine de la crise en 2009 et qui n'est toujours "pas viable", selon Alexis Tsipras. Cet effacement de la dette détenue en majeure partie par les banques centrales européennes passerait par une négociation "dans le cadre de l'Union européenne et des institutions européennes" et serait "sans dommage pour les peuples d'Europe".

La Grèce à l'aube d'une nouvelle ère ?
SYRIZA souhaite également une période de "moratoire" sur le remboursement de la dette pour pouvoir d'abord consacrer des dépenses à la relance de l'économie du pays.

Les quatre piliers du programme mettent l'accent sur "la lutte contre la crise humanitaire", "la relance de l'économie", "la reconquête du travail", "la réforme de l'Etat".

Parmi les mesures envisagées figurent la relèvement du salaire minimum de 580 à 751 euros, électricité gratuite et bons de ravitaillement pour 300.000 ménages, une réforme fiscale, une loi sur les arriérés d'impôts et les prêts non remboursés, une révision du programme de privatisation, un gouvernement resserré de dix ministres, une réforme et un renforcement de la brigade financière, des réformes des procédures en vigueur dans la fonction publique pour lutter contre la corruption.

Ce programme est malgré tout limité dans sa portée par deux facteurs : l'Union européenne et la faible des projets de renationalisations. En aucun cas SYRIZA n'envisage de dépasser les blocages que constituent les institutions européennes (dont l'Euro est le symbole). Le programme veut se dérouler sous l'auspice de l'UE et de ses traités libéraux et austérités. En réalité SYRIZA s'engage juste à rétablir la Grèce avant l'arrivée de Papandréou et agir pour améliorer la vie des grecs.

L'union européenne a annoncé qu'elle ne collaborerait pas avec SYRIZA, Merkel envisage la sortie de la Grèce de l'Euro, Tsipras aura les mains liées. Il y aura que deux solutions, collaborer avec la Troïka ou sortir !

L'autre blocage vient d'une absence de cohérence dans les renationalisations annoncées. SYRIZA, dont l'héritage idéologique est celui du communisme, doit savoir que pour agir dans la durée, et pour contrer la contre-offensive des capitalistes, il faut attaquer le cœur du système en socialisant les moyens de productions et d'échanges du pays. Or le programme ne vise à mettre à bas le système qui a conduit le peuple grec dans la misère.

La Grèce à l'aube d'une nouvelle ère ?
Les communistes grecs (KKE) ont bien pointé ces contradictions, c'est pour cela qu'ils jouent sur une autre partition. Cette partition est en réalité complémentaire au programme de SYRIZA et donne des débouchés politiques très intéressants.

La place des communistes grecs (KKE) et le rôle qu'ils doivent (où auraient pu) jouer

"SYRIZA de son côté ne veut pas ni ne peut sauver le peuple et préparer la rupture révolutionnaire" déclarait Dimitris Koutsoumpas, Secrétaire général du KKE, lors des élections locales de mai 2014. L'unité entre le KKE et SYRIZA n'est pas pour demain, les communistes grecs accusent SYRIZA de proposer de fausses promesses sur le mythe d'une refondation de l'UE et que le peuple peut gagner sans résistance contre les chaînes des monopoles et de l'UE.

Pour les communistes SYRIZA n'est pas différente du PASOK, "son langage radical et ses allégeances à la gauche européenne tente de faire croire qu'il sera possible d'humaniser l'UE, or ceci implique l'acceptation des engagements de l'UE, les allégeance à l'objectif de compétitivité."

La Grèce à l'aube d'une nouvelle ère ?
La vision des communistes grecs sur l'Union européenne est une fois de plus juste, faire croire qu'il est possible de "refonder l'UE" est un mirage. Mais une fois de plus le KKE la ligne autarcique s'impose. En juin 2012, sa défaite électorale venait de son incapacité a proposer une alternative rapide donc électorale aux électeurs. SYRIZA est apparu plus utile et plus porteur d'espoir, malgré ses contradictions notamment sur l'UE.

Pourtant un soutien critique (sans participation à des exécutifs) pourrait incarner le début d'une dynamique politique qui obligerait SYRIZA a clarifier ses positions et a renoncer à son allégeance à l'UE.

D'autant plus que la place des communistes dans la nouvelle assemblée sera importante. Le KKE est crédité de 6,5% à 5% des voix pour 15 à 17 députés élus. Ces députés seront nécessaire pour permettre à SYRIZA de maintenir sa majorité (il faut 151 députés pour être majoritaire et 180 pour faire élire un Président de la République). Or sans le soutien du KKE (voir plus haut), SYRIZA sera obligée de se tourner vers sa droite pour obtenir les soutiens nécessaires.

Mais le KKE risque de prendre une mauvaise position, et de commettre une bêtise dogmatique.

Un espoir à ne pas trahir

C'est une chance historique qu'il ne faut pas trahir, c'est un vrai espoir pour beaucoup ! Les communistes et les progressistes attentent beaucoup de la victoire annoncée de SYRIZA. Cette victoire va entraîner toute la gauche progressiste en Europe (notamment Espagne, Irlande, Allemagne). Cette victoire ne doit pas se traduire par un échec !

Si SYRIZA échoue se sera la porte ouverte au grand retour des nationalistes (LAOS) et des néonazis de l'Aube Dorée encore crédité de 5 à 8,6% des voix (entre 18 et 25 députés).

Je souhaite une grande victoire aux camarades de SYRIZA et du KKE !

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[Fr] Perspective communiste, blog francophone ayant pour vocation le partage d’informations nationales et internationales. De proposer des analyses marxistes de l’actualité et du débat d’idée. Ainsi que de parler de l’actualité du Parti Communiste Français et du Mouvement des Jeunes Communistes de France.

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