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Nicolas Maury Militant PCF Istres






 



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Marxisme-Léninisme, socialisme, communisme

La question de "l'antisionisme" vu comme une "forme moderne d'antisémitisme" est au cœur de l'actualité française. Qu'en pensent nos camarades du Parti Communiste d'Israël (MKI) ?

Article et traduction Nico Maury



Le Parti Communiste d'Israël (MAKI) est une organisation communiste ouverte et composée à la fois de juifs-juives et d'arabes. Les principes idéologiques de ce Parti communiste sont ceux du Socialisme ("changement social révolutionnaire qui remplace le capitalisme") et de l'internationalisme. 

Sur la question du sionisme, voilà que dit le MKI :

"Nous rejetons les fondements idéologiques et les pratiques du sionisme, qui engendrent le racisme et sapent l'égalité et la démocratie. Notre approche est celle du combat de classe et du combat internationaliste. Pour nous, la division ne se fait pas entre les Juifs-juives et Arabes, mais entre ceux qui ont un intérêt à maintenir le système de classes existant et ceux qui ont intérêt à le changer. Par conséquent, nous proposons une politique judéo-arabe au lieu d'une politique pour les juifs-juives et une politique pour les Arabes". 

C'est dans ce sens que le Parti communiste a fondé en 1977 le Front démocratique pour la paix et l’égalité (Hadash), une plate-forme politique pour sortir de la crise actuelle et s'engager sur la voie de la paix et de l'égalité. 

Internationaliste avant tout

Le Parti communiste s'oppose à l'idée d'un État unique où à la disparition d'Israël. Sa ligne est celle de deux États, l'un Palestinien avec Jérusalem-Est pour capitale, aux côtés de l'État d'Israël, la solution du problème des réfugié.e.s palestinien.ne.s sur la base des résolutions des Nations unies. 

Le Maki se bat pour un Israël indépendant, politiquement et économiquement, rejetant ainsi sa dépendance aux entreprises américaines et internationales. Pour les communistes, l'intégration d'Israël doit se faire dans la région et en coopération avec les peuples. 

Sur la question religieuse, Le Parti communiste veut garantir le droit à toutes les personnes de choisir librement un mode de vie laïque ou religieux.
Le Parti Communiste d'Israël (MAKI) et la question du sionisme

Petite histoire (rapide) sur les origines sionistes du Parti Communiste d'Israël

Un point d'histoire, assez bref, est nécessaire pour comprendre la complexité du sionisme et de l'antisionisme. Avec cette histoire du mouvement communiste juif, nous devons apprendre une histoire trop méconnue et ainsi revenir sur l'origine des mots et de certains concepts.

1906-1920 : À l'origine, le Poale Zion

Le Parti communiste en Palestine est fondé en 1920. Il est issu d'une scission du parti marxiste, ouvrier et sioniste "Poale Zion" (qui est une structure internationale implantée aussi en Europe et en Russie).

Le Poale Zion (Travailleurs de Sion) est fondé en réaction aux vagues antisémites qui touchent l'Europe et en réaction aux nationalismes qui s'inscrivent fortement dans les états de l'Europe centrale et orientale.

Le "Poale Zion" veut que le Prolétariat juif s'établisse sur la terre d'Israël pour construire un état socialiste (1906) avec une société juive progressiste organisée autour de kibboutzim et moshavim rural et un prolétariat juif urbain. Cette vision de la société juive installée en Palestine s'oppose à celle du "sioniste" de Theodor Herzl. C'est cette vision qui s'impose dans la société juive européenne et relègue le "sionisme" de Theodor Herzl à un statut minoritaire et bourgeois.

Comme le Poale Zion est une organisation ouvrière, la révolution d'octobre provoque une division du mouvement, une scission entre la droite et la gauche est provoquée. L'aile droite du Poale Zion crée le "sionisme travailliste" avec David Ben Gourion comme l'un des chefs de fil, elle intègre l'Internationale ouvrière socialiste.

Son aile gauche soutiendra la révolution bolchevique et appuiera les révolutionnaires russes. Elle reste attachée aux principes marxistes et communistes et demanda de manière répétée son adhésion à l'Internationale communiste (les juifs "non sionistes" - comme Léon Trotski - refuseront son adhésion, car ils rejetèrent le caractère nationaliste du projet sioniste). Le Poale Zion (de gauche) fut cependant intégré au Parti Communiste de l'Union Soviétique en 1928.

Ce qu'il est important de noter, c'est que le Poale Zion (de gauche) promeut l'utilisation et le développement du yiddish et de la culture yiddish, langue de la classe ouvrière juive, alors que le Poale Zion (de droite) s'inscrit dans la résurgence de l'hébreu, langue de la liturgie et des élites.

1919-1923 : En Palestine, le Poale Zion (de gauche) fonde le Parti communiste juif

En octobre 1919, une fraction de la Gauche Poale Zion fonda le Mifleget Poalim Sozialistiim (Parti des travailleurs socialistes), rebaptisé en 1921 Parti communiste juif. Les premiers débats au sein de ce parti vont porter sur la question du sionisme et de son rejet. L'autre faction fondera le Mapam (Parti unifié des ouvriers), un parti marxiste dont la base est celle des kibboutzim et qui donnera naissance au Meretz en 1992.

En 1922, à côté du Parti communiste juif (Mopsim) se divise sur la question du sionisme, le Mopsim devient le Parti communiste palestinien, à côté de lui se crée le Parti Communiste de Palestine qui développe une orientation assez antisioniste.

En 1923, le Parti Communiste Palestinien est créé par la fusion du PC "Juif" et du PC "de Palestine" et ce nouveau parti adopte une motion en faveur du mouvement nationaliste arabe, "opposé à l'impérialisme britannique" et critiquant le sionisme en tant qu' "émanation de la bourgeoisie juive alliée à l'impérialisme britannique." 

À cette époque, il milite pour un État judéo-arabe unitaire en Palestine mandataire. La plupart des formations issues du Poale Zion (de gauche) portent ce projet politique d'un état judéo-arabe uni. Mais il n'est pas le projet du "sionisme".

1948 - aujourd'hui : Fondation du Parti Communiste d'Israël

Avec la création d'Israël en 1948, le Parti Communiste Palestinien va se scinder en fonction des zones : Le Parti Communiste d'Israël dans les frontières du nouvel État et le Parti du Peuple Palestinien (je passe très vite sur son histoire) du côté qui aurait dû être celui de l’État de Palestine. 

Dès 1949, le Parti Communiste d'Israël évolue vers une position "antisioniste" rejetant la construction de l'État d'Israël comme État juif exclusif tout en rejetant les appels à la destruction d'Israël. En 1989, le Parti Communiste d'Israël, tel que nous le connaissons (après quelques scissions), adopte sa ligne politique définitive : Acceptation d'Israël, non-sioniste, revendication d'un État judéo-arabe en Israël aux côtés de la Palestine, le tout anticapitaliste. 
Affiche du Parti communiste (1948) "Soldat! Ouvrier! Colon! Votez pour nous."
Affiche du Parti communiste (1948) "Soldat! Ouvrier! Colon! Votez pour nous."

Quelle conclusion peut-on tirer de cette analyse ?

Que pour dénoncer la politique de Benyamin Netanyahou, on n’a pas besoin de parler forcément d’antisionisme. Car le combat réel repose sur les combats engagés par les communistes contre un gouvernement d'extrême droite, raciste, qui pratique l’apartheid contre les arabes-israéliens, les palestinien.ne.s et certains juifs-juives (cf les populations issues de l’Éthiopie et ayant immigré en Israël). 

Que le combat reste celui de l'internationalisme et de la lutte contre le capitalisme. À mon sens, le sionisme est une idéologie qui n'existe plus dans son fondement originel (du moins depuis 1948) et qu'aujourd'hui la question du sionisme sert aux forces réactionnaires à justifier des divisions provoquées par le capitalisme et l'impérialisme.

Que nier l’existence, où le droit d'exister, d'Israël aujourd'hui est une position d'extrême droite, rejetant le combat des communistes juifs pour construire un état socialiste et mettant en danger les partis, souvent communistes, qui se battent pour la solution à deux états et pour faire reconnaître les droits des arabes-israéliens.

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[Fr] Perspective communiste, blog francophone ayant pour vocation le partage d’informations nationales et internationales. De proposer des analyses marxistes de l’actualité et du débat d’idée. Ainsi que de parler de l’actualité du Parti Communiste Français et du Mouvement des Jeunes Communistes de France.

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