Twitter
Facebook
Google+
Nicolas Maury Militant PCF Istres






 



RSS ATOM RSS comment PODCAST Mobile

Belgique, Pays Bas et Luxembourg

Sous pression des États-Unis, le gouvernement fédéral veut étendre l’intervention militaire belge à la Syrie et même la Libye, même sans mandat des Nations unies. Le choix des bombardements est inefficace contre le terrorisme et, dans le contexte chaotique syrien, il est en plus très dangereux. Le député fédéral PTB Raoul Hedebouw a interpellé le Premier ministre ce jeudi au Parlement


Le choix des bombes en Syrie ne peut que renforcer le chaos (PTB)
Le ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders (MR), pourtant en mission dans un pays (le Liban) qui accueille plus d’un million de réfugiés, ne semble pas au courant que des millions de réfugiés fuient la guerre. Tandis que l’aide humanitaire pour l’accueil des réfugiés est largement insuffisante, Reynders veut dépenser l’argent du contribuable dans des guerres sans fin.

Pour le PTB, il est impossible de résoudre la crise des réfugiés sans analyser les causes et faire le bilan des interventions militaires de l’OTAN et cie depuis 15 ans. Ce n’est en effet pas une coïncidence qu’actuellement, une grande partie des réfugiés viennent du Moyen-Orient. C’est précisément leurs pays d’origine, l’Afghanistan, la Libye, l’Irak ou la Syrie que nos ingérences ont détruits. La seule solution durable pour s’en prendre aux causes de la crise des réfugiés est la paix, pas davantage de bombes et de chaos.

Une approche contreproductive contre le terrorisme

Selon le gouvernement, il est impératif de bombarder non seulement l’Irak, mais aussi la Syrie parce que des groupes terroristes franchissent la frontière. Ce raisonnement est extrêmement dangereux. Si Washington juge que des groupes terroristes ont franchi la frontière de la Turquie, du Liban, etc. verra-t-on l’armée américaine bombarder ces autres pays ?

Qui plus est, le ministre de la Défense britannique Michael Fallon, pourtant très favorable aux interventions occidentales, vient d’avouer que les frappes britanniques contre Daech ne fonctionnent pas en Syrie. Et quand bien même de telles frappes pourraient annihiler un groupe terroriste, elles en font immédiatement naître d’autres. Le PTB note qu’on a marqué récemment les 25 ans du début de la première intervention en Irak. Un quart de siècle de guerres au Moyen-Orient après, le résultat est catastrophique. Dominique de Villepin, ancien Premier ministre français, a souligné que les interventions militaires créent plus de groupes terroristes : « Il y avait en 2001 un foyer de crise terroriste central. Aujourd’hui, il y en a près d’une quinzaine. C’est dire que nous les avons multipliés. »

Didier Reynders affirmait en novembre 2015 ne pas vouloir envoyer des troupes belges au sol en Syrie, car « cela serait vraisemblablement perçu comme une croisade ». Une telle « perception » augmenterait le risque d’attentats terroristes en Belgique. Apparemment, Didier Reynders ne s’imagine pas qu’une croisade aérienne peut avoir le même effet.

La Belgique aux ordres américains

L’initiative de Reynders semble motivée par une lettre d’Ashton Carter, ministre de la Défense des États-Unis, demandant à la Belgique de s’investir davantage. En automne 2015, l’ambassadrice américaine en Belgique, Denise Bauer, s’était déjà immiscée dans les affaires belges en demandant que la Belgique achète davantage de matériel militaire.

C’est évidemment pour mieux pouvoir les assister dans leurs guerres que les États-Unis veulent que la Belgique investisse plus de 9 milliards dans l’armée. Dans un contexte de tensions entre la Russie et l’OTAN, cette obéissance aveugle à Washington pourrait nous entrainer dans un chaos dangereux. Rik Coolsaet, professeur gantois en relations internationales, déconseille l’intervention belge : « Nous arrivons dans un jeu de pouvoir complexe avec toutes sortes de pays qui veulent avoir raison et l’objectif final n’est pas clair. Les risques d’une participation belge sont donc grands. Nous risquons de contribuer plus au problème qu’à la solution. »

Coolsaet a raison. Une quinzaine de pays sont actuellement impliqués dans les raids aériens en Syrie. Et pas toujours du même côté. Récemment, un avion turc a même abattu un avion russe. Israël a déjà effectué des frappes aériennes contre les soutiens du gouvernement syrien, bien que celui-ci se batte contre Daech. Des dictatures autoritaires comme le Qatar, l’Arabie saoudite ou les Émirats arabes unis font partie de la coalition « pro-occidentale ». La Belgique n’a décidément rien à chercher dans ce chaos.

Vers une solution durable : rendre aux gens les clés de leur pays

Des alliés belges, telle l’Arabie saoudite, soutiennent aussi des groupes rebelles, souvent des groupes fondamentalistes violents. C’est une ingérence directe dans les affaires intérieures d’un pays. Ainsi, pendant que l’Arabie saoudite combat officiellement Daech, le soi-disant État islamique, Riad est aussi en lien avec des groupes armés ayant comme objectif l’établissement par la force d’un tel État islamique. Ne serait-il pas temps d’exiger la fin de leurs ingérences plutôt que d’y ajouter une énième intervention étrangère ?

Une solution durable devra passer par un accord de paix entre Syriens, mais aussi par un regain de souveraineté. Une Syrie souveraine impliquera que ce seront aux Syriens eux-mêmes de décider de leur sort sans ingérence étrangère. Ce seront aussi les Syriens qui seront les mieux placés pour en finir avec le terrorisme sur le terrain. Toute intervention étrangère éloigne davantage une telle perspective. Et ce tandis qu’un processus de négociations et de cessez-le-feu est en cours. La Belgique devrait essayer de contribuer à ce genre de dynamiques, plutôt que d’obéir aveuglément aux ordres des États-Unis.

http://ptb.be/articles/le-choix-des-bombes-en-syrie-ne-peut-que-renforcer-le-chaos#.VthVmjuDnrd.facebook

Perspective communiste
Facebook Twitter LinkedIn Digg Google Tape-moi Reddit Meneame Viadeo Pinterest


Perspective COMMUNISTE
Perspective communiste
Nicolas Maury
[Fr] Perspective communiste, blog francophone ayant pour vocation le partage d’informations nationales et internationales. De proposer des analyses marxistes de l’actualité et du débat d’idée. Ainsi que de parler de l’actualité du Parti Communiste Français et du Mouvement des Jeunes Communistes de France.

[Cat] Perspectiva comunista, bloc francòfon dedicat a compartir informació nacional i internacional. Oferir anàlisis marxistes d’actualitat i debat d’idees. A més de parlar de les notícies del Partit Comunista Francès i del Moviment de Joves Comunistes de França.

[Esp] Perspectiva comunista, blog francófono dedicado a compartir información nacional e internacional. Ofrecer análisis marxistas de los asuntos actuales y el debate de ideas. Además de hablar sobre las noticias del Partido Comunista Francés y el Movimiento de Jóvenes Comunistas de Francia.

[Eng] Communist perspective, French-speaking blog dedicated to sharing national and international informations. To offer Marxist analyzes of current affairs and the debate of ideas. As well as talking about the news of the French Communist Party and the Movement of Young Communists of France.

[All] Kommunistische Perspektive, französischsprachiger Blog zum Austausch nationaler und internationaler Informationen. Marxistische Analysen der aktuellen Angelegenheiten und der Debatte über Ideen anbieten. Sowie über die Nachrichten der Kommunistischen Partei Frankreichs und die Bewegung der jungen Kommunisten Frankreichs.

[RUS] Коммунистическая перспектива, франкоязычный блог, посвященный обмену национальной и международной информацией. Предложить марксистские анализы текущих дел и дебаты идей. А также говорить о новостях французской коммунистической партии и движения молодых коммунистов Франции.

Rubriques

Recherche