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Europe centrale et orientale (anciennes Républiques socialistes)

Confronté aux difficultés économiques, une partie grandissante de l'électorat tchèque se tourne vers le Parti communiste, au point que les sociaux-démocrates n'excluent pas de briser le tabou d'une alliance pour s'installer au pouvoir après les élections législatives de 2014


Les communistes, force renaissante en République tchèque
Bohuslav Sobotka, chef de file du Parti social-démocrate (CSSD), envisage désormais ouvertement l'hypothèse d'un gouvernement minoritaire soutenu par les communistes.

Il ne souhaite pas revivre le scénario de 2010 lorsque sa formation était arrivée en tête des suffrages mais n'avait pas pu trouver de partenaire pour forger une majorité au Parlement, abandonnant le pouvoir à une alliance de centre droit.

Pour cela, il va devoir non seulement revenir sur le refus de toute alliance nationale avec les communistes respecté depuis 1995 par la classe politique tchèque, mais aussi surmonter les fortes réticences d'une partie de la population conservant le souvenir douloureux du régime en place avant l'effondrement du bloc soviétique à partir de 1989.

Les sociaux-démocrates, en tête dans les sondages devant les communistes, vont débattre de cette épineuse question lors de leur congrès national les 15 et 16 mars.

"Le Parti communiste continue de participer aux élections et il jouit d'un réel soutien. Nous ne pouvons pas faire comme s'il n'était pas démocratique", argumente Jiri Dienstbier Jr, l'un des vice-présidents du CSSD, qui fut actif dans la contestation du régime communiste en 1989 et dont le père fut jadis emprisonné avec Vaclav Havel pour dissidence.

Le Parti communiste de Bohême-Moravie (KSCM) a beau répéter qu'il a changé depuis l'époque du parti unique, il reste un paria dans la classe politique tchèque. Mais un paria qui recueille désormais 20% des suffrages, quasiment le double de son score des élections législatives de 2010 (11,3%).

Aux élections régionales d'octobre dernier, il a obtenu 20,4% des voix contre 12,3% seulement pour la droite libérale (ODS) du Premier ministre, Petr Necas.

L'arrivée de communistes dans les exécutifs de plusieurs des 13 régions de République tchèque a suscité une vive émotion dans le pays et elle a été accueillie par des manifestations hostiles d'étudiants et d'anciens dissidents.

NOSTALGIE

En Bohême du Sud, ce mouvement de contestation a contraint à la démission deux élus communistes, dont l'un était un ancien garde frontalier et informateur de la police secrète durant la Guerre Froide.

"Le Parti communiste est antidémocratique", affirme David Pithart, consultant en matière d'environnement dont le père, Petr, fut un célèbre dissident puis Premier ministre en 1990.

"Ce parti ne sait pas gouverner autrement", ajoute-t-il, interrogé durant une manifestation en décembre à Ceske Budejovice, en Bohême du Sud.

A 63 ans, Vaclav Sloup a en revanche refusé de plier face aux manifestants dans sa région de Karlovy Vary, où cet élu communiste s'occupe des questions d'Education.

"J'ai accompli mon devoir lorsque l'Europe était coupée en deux par un Rideau de fer et c'était conforme aux lois de cette époque", se défend cet homme jadis chargé de la formation des militaires qui avaient pour mission d'arrêter les milliers de Tchécoslovaques tentant de passer en Allemagne de l'Ouest.

"Je n'ai pas à avoir honte de quoi que ce soit."

Chez de nombreux électeurs, le souvenir des aspects les plus sombres du régime communiste s'estompe derrière la nostalgie d'un système qui garantissait la sécurité de l'emploi, un logement et une nourriture bon marché.

Cette tendance est particulièrement forte chez les retraités et les ouvriers dans un pays plongé dans sa plus longue récession depuis la chute du communisme, l'économie se contractant depuis mi-2011 sous l'effet de la politique d'austérité du gouvernement.

Une étude publiée en janvier a montré que seulement 46% des Tchèques interrogés jugeaient le système actuel préférable au régime communiste, soit le niveau le plus faible depuis 21 ans.

"Après quasiment un quart de siècle, la stigmatisation n'est plus aussi forte", se félicite Jiri Dolejs, vice-président du KSCM ayant adhéré au Parti communiste en janvier 1989.

Le KSCM a en outre été préservé des scandales de corruption ayant entaché les autres formations.

"Ils tiennent à leur image de parti incorruptible. Cela leur garantit une popularité durable", relève Rudolf Kucera, rédacteur en chef de la revue politique Stredni Evropa.

EXCUSES

Jusqu'à présent, les manifestations hostiles ont été plus motivées par la crainte de ce que les communistes pourraient entreprendre une fois au pouvoir que par un quelconque programme politique détaillé.

Assis sous un portrait de Karl Marx au siège de son parti, un bâtiment massif et sans charme installé rue des Prisonniers politiques, nom donné en hommage aux victimes de l'occupation nazie durant la Seconde Guerre mondiale, Jiri Dolejs rappelle que sa formation a présenté à plusieurs reprises des excuses pour la répression du régime communiste.

"Nous n'avons jamais été aussi proche d'une coalition depuis vingt-trois ans", assure-t-il.

Sociaux-démocrates et communistes convergent sur un certain nombre de points, comme la revalorisation des prestations sociales, la gratuité de l'enseignement supérieur ou encore l'alourdissement de la fiscalité sur les grandes entreprises.

Ensemble, ils pourraient revenir sur la politique de réductions des dépenses publiques conduite par le gouvernement de Petr Necas, notamment en matière de santé et de retraites.

Leur alliance, en brisant un tabou, pourrait offrir une stabilité politique à la République tchèque après des années de fragilité gouvernementale.

De nombreux obstacles restent toutefois à lever. C'est particulièrement le cas en matière de politique étrangère, les communistes prônant un retrait de l'Otan.

Pour le politologue Jiri Pehe, les élections de 2014 "constitueront un tournant dans la vie politique tchèque" car "les sociaux démocrates vont devoir répondre à la question" d'une alliance avec les communistes.

Bertrand Boucey pour le service français Reuters, édité par Gilles Trequesser

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