Après le départ de l'aile Wagenknecht, et l'échec du BSW, dont la ligne tend à se rapprocher de l'AfD, les conflits internes se sont calmés, même s'il y a encore des discussions. L'un des buts de cette conférence, est de trouver une réponse politique aux tensions qui ont longtemps agité Die Linke.

1- Améliorer les capacités militantes du Parti

La moitié des quelque 112.000 membres du Parti de gauche n’ont adhéré qu’au cours des neuf derniers mois. La codirigeante du parti, Ines Schwerdtner, estime qu'il y a un gros travail de formation à mener pour que Die Linke retrouve sa position de "parti de classe". Die Linke doit donc fournir un gros travail de formation, d'organisation et de diffusion du marxisme.

2- Reconquérir l'ex-RDA

Le Parti de gauche veut se consacrer à la lutte contre la droite et à la défense des habitants de l'Allemagne de l'Est. "Nous ne laisserons pas l'Est aux nazis", déclare le député Sören Pellmann.

Contrairement à ce qu'il prétend être, l'AfD n'est pas un parti du peuple, "mais un parti des riches". Ils font de la politique avec la peur, et quiconque, explique Pellmann "fait de la politique par peur, approfondit cette peur".

3- Faire front contre le "bloc brun" et le gouvernement réactionnaire CDU/SPD

Après une crise profonde, Die Linke est renforcée. Mais elle est également confrontée à des défis considérables : Faire face à un gouvernement fédéral CDU/SPD, qui a fortement viré à droite, et le bloc brun de l’AfD.

Si l'essor de Die Linke ces derniers mois ne doit pas être qu'un feu de paille, et si l'objectif d'un parti de classe ne doit pas rester un fantôme, alors cette gauche a besoin d'au moins un grand projet commun. Il pourrait s’agir de campagnes pour un plafonnement des loyers à l’échelle nationale – un sujet qui, dans le meilleur sens du terme, est adapté à la vie quotidienne – et, comme condition préalable à cela, de formation et d’éducation.

Il reste encore beaucoup de chemin à parcourir, mais si la dynamique demeure et les positions sont celles annoncées lors du congrès, Die Linke pourrait redevenir un grand parti d'opposition, présent dans les quartiers, dans les usines et dans les parlements locaux, régionaux et nationaux.

Mais Die Linke doit aussi se positionner sur d'autres enjeux : La paix en Ukraine et en Palestine.

Die Linke a trouvé un consensus sur la position de la paix en Ukraine. Die Linke dit non au réarmement de l'Allemagne et à la militarisation de la société (amendement porté par la plateforme communiste). La motion réaffirme que les élus de Die Linke sur cette question ne peuvent se détacher de la position du parti.

Die Linke a adopté la déclaration de Jérusalem sur l'antisémitisme. Les accusations d’antisémitisme sont instrumentalisées par les politiciens et les institutions pour faire taire les personnes qui dénoncent les crimes de guerre israéliens. Les délégués ont adopté une résolution sur le sujet (213 pour, 181 contre et 48 se sont abstenus).

Le congrès du parti s’oppose ainsi à la définition de l’antisémitisme défini par l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (IHRA), qui applique le terme d’antisémitisme à de nombreuses déclarations critiques à l’égard d’Israël. Cette décision a été saluée par les communistes israéliens du Hadash. Le Hadashr appelle que "la lutte contre l’antisémitisme est essentielle, mais elle ne doit pas être utilisée pour faire taire les critiques nécessaires de la gauche à l’égard d’Israël et de ses politiques violentes".

We support the decision by @dieLinke to adopt the Jerusalem Declaration on Antisemitism, and encourage other parties to do the same.
The fight against antisemitism is critical, but it must not be used to silence necessary left criticism of Israel and its violent policies.

— חד״ש Hadash (@Hadash_org) May 12, 2025