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Israël : Le Hadash rejette une fusion avec le Meretz et le Parti travailliste

Perspective communiste

La gauche sociale-démocrate israélienne (Meretz et Parti travailliste) est sortie laminée des élections législatives du 9 avril 2019. Face à cette situation, la cheffe de file du Meretz, Tamar Zandberg, a appelé à la fusion des partis de gauche et du Hadash pour contrer la droite et l'extrême droite - article et traduction Nico Maury

Avec 4,44% des voix pour le Parti travailliste (HaAvoda) et 3,63% pour le parti Meretz*, la sociale démocratie israélienne est sortie laminée des élections législatives du 9 avril 2019. Laminée au point de se voir reléguée derrière le Hadash-Ta'al (4,49%).

La cheffe du Meretz, Tamar Zandberg, face à cette déroute historique, estime qu'une fusion avec les travaillistes est une condition impérative pour faire survivre la "gauche sioniste*" israélienne. Dans l’optique de renforcer "le camp de la paix", la leader du parti socialiste, a appelé le Hadash (dirigée par le Parti communiste) a les rejoindre.

"Le Hadash ne réfléchit à aucune alliance avec le Meretz ou avec un autre parti. Nous nous concentrons sur le fait de renforcer la formation et d’élargir sa base en tant que premier et plus grand parti politique au sein de la communauté arabe-israélienne" commente le député communiste Yousef Jabareen. "les résultats électoraux placent sur nous la lourde responsabilité de continuer à diriger la lutte pour la pleine égalité civile et nationale".

Mais voilà, pour les communistes israéliens, par la voix du sociologue Avishai Ehrlich (membre du parti Communiste et du Hadash), le Parti travailliste n'est qu'un "Likoud soft" (parti de Benyamin Netanyahou) qui s'est rallié "à l'ostracisme raciste des arabes-israélien.ne.s". Concernant le Meretz, il apparaît comme un "parti sioniste comprenant de nombreux arabes. Mais qui n'est pas, dans sa plate-forme et son organisation, un parti judéo-arabe".

"Il sera difficile de voir une alliance entre le Meretz et le Hadash. Car le Hadash ne cherche pas un alignement sur les partis sionistes, mais cherche à construire un bloc historique d'opposition démocratique juive et arabe" conclut le sociologue communiste.

Quelques informations pour éviter les raccourcis idéologiques :

Dès que l'on emploie le mot "sioniste", dans notre imaginaire collectif, on pense à la colonisation, à l’apartheid et aux massacres des palestinien.ne.s. Attention de ne pas tout mélanger tant le terme peut prêter à confusion.

Un petit rappel s'impose : Le Parti Communiste d'Israël (MAKI) et la question du sionisme

* gauche sioniste : A l'origine c'est un courant de pensée qui voulait la création d'un État socialiste juif opposée au sionisme de Theodor Herzl. Selon cette idéologie, un État juif ne peut être créé que grâce aux efforts de la colonisation juive de la classe ouvrière en Palestine et par la construction d'un État par l'unité des kibboutzim (villages collectivistes), des moshavim (les communautés agricoles coopératives) et du prolétariat juif urbain.

*Meretz : Parti politique social-démocrate (membre de l'Internationale socialiste), laïc, partisan de la solution à deux Etats. Fondé en 1990, il est le parti de référence du mouvement Hachomer Hatzaïr (sorte de mélange de scoutisme et de pionnier) et du Kibboutz Artzi (fédération des Kibboutz). Ce parti est l’hérité du MAPAM (Parti unifié des ouvriers) qui trouve ses origines dans le Poale Zion (marxiste et qui est aussi à l'origine du Parti Communiste) et dans les mouvements cités ci dessus.


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