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Casamance:Quand l’appel à la paix de Macky Sall tombe dans l’oreille de sourds


Rédigé le Lundi 8 Janvier 2018 à 17:12 | Lu 118 fois | 0 commentaire(s)



«Nous voulons en Casamance une paix sans vainqueur, ni vaincu». Ainsi s’exprimait, le 31 décembre, Macky Sall. Mais, moins dune semaine après, le chef de l’État s’est rendu compte, dans le sillage de la libération de deux membres du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc), que son appel est encore très loin d’avoir un écho favorable auprès de ses destinataires. «Je me réjouis de nos acquis dans la quête d’une paix durable en région naturelle de Casamance. Cette dynamique positive sera résolument confortée par la mise en uvre intégrale des politiques et mesures d’accompagnement en cours d’éxécution». Cest ce que disait, dans son message du 31 décembre, Macky Sall. Moins dune semaine après, il appert que la réalité, sur le terrain, est toute autre. En effet, des sources militaires révèlent que 13 personnes ont tuées et 9 autres grièvement blessées, acheminées à l’hôpital régional de Ziguinchor, par des hommes armés. La scène sest déroulée à 10 kilomètres de Ziguinchor. Les victimes, des jeunes, étaient parties couper du bois à Bofa, un village de la commune de Boutoupa Camaracounda, dans l’arrondissement de Niaguiss. L’armée s’est déployée dans la forêt pour retrouver les meurtriers. Cette nouvelle survient quelques heures après lannonce par les autorités sénégalaises de la libération, le 1er janvier, de deux combattants du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc). Ce, à la suite d’un accord signé à Rome, en décembre dernier, entre l’État du Sénégal, les indépendantistes du Mfdc et la communauté de Sant’Egidio. Arrêtés par l’armée et supposés proches de Salif Sadio, leader de l’un des groupes rivaux du Mfdc, ils étaient détenus dans un cantonnement militaire. Un acte similaire à celui de ce samedi a été perpétré en 2011 à Diagnon, un village de la région de Ziguinchor. Onze personnes, parties chercher du bois, furent exécutées par des individus armés. Pourtant, le président du Groupe de réflexion pour la paix en Casamance (Grpc), lancien ministre et maire de Ziguinchor Robert Sagna, saluait, récemment, une «évolution dans le bon sens» du conflit casamançais. Conseil de sécurité À limpossible nul nétant tenu, le chef de lÉtat na pas tardé à convoquer, dans la soirée du samedi, au palais de la République, le Conseil national de sécurité au palais. Macky Sall, en sa qualité de chef suprême des forces armées, a convié les différents chefs dEtat-Major et tous les ministres et autres autorités impliqués dans la défense nationale pour définir la riposte appropriée. Notre source renseigne que le président est entré dans une colère noire suite au massacre de Niaguiss. Le Président Sall a même échangé, nous dit-on, avec les autorités de Bissau. Ces dernières ont donné leur feu vert pour soutenir toute initiative du Sénégal dans cette affaire. Ainsi, il faut sattendre à une vive réaction de lEtat dans les heures, voire les jours qui suivent. En effet, trois personnes de nationalité bissau-guinéenne font partie des 13 personnes tuées dans l’attaque de Borofaye survenue samedi dans la forêt classée de Boffa Baillote, dans l’arrondissement Nyassia, a-t-on appris dimanche de source consulaire. « Effectivement, nous avons dénombré trois personnes parmi les 13 corps. Ces personnes sont de nationalité bissau-guinéenne. Nous sommes en train de prendre langue avec leurs parents pour les besoins de leur évacuation à Bissau », a confié le vice-consul de la Guinée Bissau à Ziguinchor, Louis Corréa. Enquête et autopsie « Nous avons déjà identifié ces personnes. Il s’agit d’Abdoulaye Baldé, âgé de 29 ans et père de deux enfants, d’Ibrahima Diallo, âgé de 35 ans et père de trois enfant, et d’un jeune répondant au nom d’Ousmane Baldé, âgé de 26 ans », a-t-il précisé. « Les corps de ces trois Bissau-guinéens sont entre les mains de la gendarmerie sénégalaise pour les besoins de l’enquête et les opérations d’autopsie. Mais, nous sommes en train de travailler avec les autorités sénégalaises pour l’évacuation de ces corps dès que possible », a souligné Louis Corréa. « Nous sommes en train de travailler avec les services consulaires de la Guinée Bissau dans le but de remettre ces corps à leurs familles », a confirmé le gouverneur de Ziguinchor, Guédj Diouf. De son côté, le préfet de Ziguinchor, Ibra Fall, déclare : « Nous sommes en train de prendre toutes les mesures possibles pour nous s’occuper de ces corps. Nous travaillons avec la mairie de Ziguinchor pour faciliter leur évacuation. » Informé de l’existence de victimes bissau-guinéennes, le maire de Ziguinchor Abdoulaye Baldé se dit « prêt à mettre à disposition un corbillard et une ambulance pour aider les parents bissau-guinéens à transporter leurs dépouilles [vers] leur pays ». C’est dire à quel point les prochains jours seront décisifs pour la résolution de ce dossier qui tarde, 35 ans après, à trouver une solution définitive. Senbusinet avec Papa Souleymane Kandji 24 heures





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