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les boulangers sont conscients que la FNBS ne prend pas en charge leurs préoccupations…


Rédigé le Jeudi 23 Novembre 2017 à 11:28 | Lu 155 fois | 0 commentaire(s)


Dans un entretien accordé à 24 heures monsieur Malick Fall membre de la fédération nationale des boulangers du senegal revient sur les difficultés du secteur dans un contexte de concurrence accrue qui a vu prés de 500 boulangeries dans le le pays mettre les clés sous le paillasson.


les boulangers sont conscients que la FNBS ne prend pas en charge leurs préoccupations…
Malick Fall fait partie des derniers rescapés de « l’opération maîtrisards » initiée à partir de 1982 sous le règne du président Abdou Diouf, à toujours se battre pour exister…

– Monsieur Malick Fall pouvez vous nous lister les problèmes qui sont en train de plomber le secteur de la boulangerie

Merci de l’occasion que vous m’offrez pour parler d’un secteur d’activité aujourd’hui à l’agonie. Je dirais qu’il existe 2 sortes de problèmes de la branche activité boulangerie. 1/Les problèmes structurels liés à la situation informelle aussi bien de la création que de l’exercice de beaucoup de boulangeries.On assiste ainsi à un dysfonctionnement d'un marché où se cotoient des entreprises légalement constituées et celles qui à mon avis relèvent de l’informel. La résolution de ces problèmes nécessite des journées de réflexions pour la réorganisation de la branche. Cela passera par la relecture (contextualisation)des textes déjà existants qui réglementent l activité. 2/les problèmes conjoncturels qu’il urge de régler. Il sont liés exclusivement à la forte hausse du prix de la farine causée par une entente entre meuniers et le ministre du commerce alors que les cours mondiaux du blé n’ont pas augmentés et en dehors d un conseil national sur la consommation,lieu adéquat pour déterminer les prix homologués. – Mais n’est ce pas là une vieille revendication des boulangers? Absolument,et celle ci consistait à demander une homologation du prix de la farine. Parce qu’on avait pensé qu’il était injuste d’homologuer le prix du pain et de laisser libre celui de son principal intrant.

– Finalement qu’est ce qui avait été retenu?

En 2013 le gouvernement du 1er ministre ABDOU MBAYE avait accedè à notre requête et avait fixé un prix PLAFOND(le plus grand prix possible) à 18500f pour le sac de 50kg de farine. Dans une économie de marché, les mécanismes de celui ci,permettront de déterminer un prix d équilibre qui sera celui pratiqué. C’est pour cette raison que le prix de la farine fluctuait entre 16000f et 14000f.C est une situation tout à fait normale dans un marché de concurrence.

– Quelle a été la position des meuniers?

A maintes reprises les meuniers ont essayé de s’entendre NDLR « ce qui est puni par la loi »,mais puisque les mécanismes du marché étaient déterminés à imposer un prix d’équilibre,toutes leurs tentatives avaient échoué. – Il semble que ce n’est plus le cas… C’est Le comble,une véritable déception à moins d’un semaine du début du mois béni du ramadan,c’est le ministre du commerce qui aide à relever fortement le prix de la farine en remplaçant le prix PLAFOND de 18500 francs par un prix PLANCHER (plus petit prix possible) à 17200 francs, empêchant ainsi toute fluctuation à la baisse et tout en faisant fi des régles de la concurrence.

– Donc les prix homologués ont remis en cause par le ministre du commerce Alioune Sarr...

Vous voyez juste. Pendant que le ministre continuait de clamer qu’il avait procédé à la diminution du prix de la farine,les boulangeries étaient en train de fermer une à une Sur les raisons fallacieuses évoquées par le ministre,notez ceci. 1/ le ministre dit vouloir sauver la branche activité minoterie où « les meuniers se font une concurrence sauvage ». Ce qui selon sa perception va créer une crise de surproduction qui menacerait la survie de ces entreprises. Je voudrais rappeler au ministre que s’il y a un secteur qui a véritablement besoin d une réorganisation c’est bien celui des boulangers qui se comptent par centaines et qui s’il ne le sait pas relèvent de son département;Non 7 à 8 minoteries qui dépendent du département de l’Industrie. Encore que je lui demanderais de nous expliquer ce qu’il appelle par concurrence sauvage en ce 21 ème siècle ? Comment en ce 21ème siècle a t’il pu nous ramener au scénario des année 30, en évoquant une crise de surproduction?

– En fait de surproduction, expliquez nous comment ces meuniers qui sont censés utiliser des outils de gestion modernes puissent produire ce qu’ils ne peuvent vendre?

C’est à mon avis c’est une question à laquelle,il doit répondre. Pour lui sauver une ou deux minoteries vaut mieux que laisser des centaines de boulangeries fermer.

– Venons en à la deuxième raison…

2/le ministre a évoqué une baisse des recettes pour expliquer sa décision,alors qu’il oublie que les recettes sont des prévisions qui tiennent compte des fluctuations du prix de la farine. Dès lors que veut dire « baisse de recette »?

-A votre avis quelles étaient les principales motivations du ministre au delà de ce que vous d’expliquer?

L’acte posé par le ministre visait deux objectifs: 1/utiliser des subtilités pour supprimer l’homologation du prix de la farine à laquelle les meuniers n avaient pas adhéré. Ce qui restaure les positions de monopoles au détriment de la concurrence que des entreprises comme Grands Moulins ont toujours vécu au Senegal. 2/il y avait des minoteries qui cherchaient repreneurs depuis des années. Stabiliser le prix de la farine pourrait entretenir des espoirs auprès des acquéreurs quant à la rentabilité de ces entreprises. D’ailleurs il semblerait que ce système de quotas d’importation de blé utilisé comme levier pour cette politique d entente disparaitra en fin d année.

–Mais quelle est la position de la Federation nationale des Boulangers du Senegal FNBS dans tout celà?

La position majoritaire de la fédération FNBS à l issue de notre AG du 26 Octobre,c est d abord la baisse du prix de la farine.Et à ce titre un ultimatum du 14 Nov était donné. Mais malheureusement le président Amadou Gaye et le ministre privilégient la tenue des assises auxquelles beaucoup n assisteront pas du fait de cette cascade de fermeture de boulangeries. Ce n est pas surprenant de la part de Mr Amadou Gaye qui comme le ministre clamait qu il n y avait pas de hausse du prix de la farine. – C’est donc ce qui explique la scission en votre sein? Effectivement cette position a abouti pour ce qui nous concerne ici à Mbour à une rébellion où les boulangeries avaient fait 3 jours d arrêt de production.et une crise qui menée vers la scission de la fédération avec la création du regroupement des boulangers du Senegal RBS dirigé par Modou Gueye. Ils sont nombreux ces membres de la fédération à partager les idées de Modou Guèye et Cie mais rejettent la démarche utilisée.Pour eux la lutte doit se faire en interne. auquel on assiste actuellement pour réclamer une AG de renouvellement du bureau que la direction actuelle prépare avec des ventes nous dit elle de cartes de membre BIOMETRIQUES.

– Votre dernier mot?

Je constate pour le regretter, que nous sommes loin de sortir du bout du tunnel,tout ce que nous souhaitons aujourd’hui c’est de voir les autorités prendre conscience des nombreuses pertes d’emplois dues à une déstructuration de notre secteur d’activité,les boulangers éprouvent d’énormes difficultés à s’en sortir. Beaucoup d’entre nous sont actuellement à l’agonie…





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