Des CRS protégeant un commissariat de police en construction. Face à eux environ 300 jeunes, dont certains munis de portières de voiture, dérobées chez un concessionnaire, en guise de boucliers. C’était une des images fortes, hier vers 22 heures, à Villiers-le-Bel (Val-d’Oise), qui semblaient entamer une deuxième nuit de violences.
Promesse. Plus de 60 policiers ont été blessés par des tirs de grenailles dans le Val-d'Oise, selon un bilan de la police, mardi matin. Cinq d'entre eux restaient dans un état grave. Une trentaine de voitures auraient été brûlées, ainsi qu'une bibliothèque et des bâtiments publics. Des incidents ont éclaté dans cinq autres communes du Val-d’Oise, dont Goussainville, Sarcelles et Garges-lès-Gonesse. La soirée semblait confirmer la promesse d’une inscription écrite sur l’autoroute A1 hier matin : «Vengeance pour Villiers-le-Bel.»
A 11 heures, à l’entrée de la ville, des policiers, en nombre. La première chose remarquable, c’est une concession et quarante voitures, calcinées la veille. Son responsable veut déménager les derniers véhicules en prévision. «Apparemment, ça va recommencer», croit-il savoir. «C’est inadmissible, c’est grave, de la violence gratuite», commente Djamel, venu en voisin. Mohamed lui rétorque : «Ça dégénère parce qu’ils ont tué des jeunes. C’est à la police de prendre ses responsabilités.»
Depuis une voiture, des jeunes crient, à l’attention des journalistes présents, dont TV3 (espagnole) et ETB (basque) : «C’est que le début, bâtards !» Devant la mairie, la presse piétine. Mourad, élève de BEP, dit que les gens sont en colère. «Des amis à vous se font tuer par des policiers, vous allez pas aimer.» Il assure avoir vu la course-poursuite, dit que la voiture a «traîné la petite moto». Mais, ce qui l’énerve le plus, c’est que les policiers «ont fait le massage cardiaque et qu’ils sont partis». Laissant les jeunes par terre, tout seuls. Une version qu’ici beaucoup répètent
«Meurtre». A Villiers-le-Bel, il n’y a personne pour trouver l’accident «normal». Ali, 35 ans, dit qu’en voyant l’avant de la voiture tout le monde a compris. «D’habitude, ils mettent un coup de portière, mais là ils ont foncé dessus.» Serge, 32 ans, parle carrément de «meurtre». «Vous comprenez bien qu’ils n’ont pas voulu les arrêter.» Il pense que, si les autorités «tournent l’histoire en banal accident de la circulation», cela va «complètement brûler Villiers-le-Bel».
13 heures. Dans la mairie, la ministre de l’Intérieur, Michèle Alliot-Marie, rappelle que la «violence et l’agitation ne font pas avancer les choses et ne servent à rien». Elle voudrait que les «médias» tiennent leur «rôle, important dans ce contexte, dans un moment où il faut de la sérénité et un retour au calme». Elle fait état d’une situation «tendue que certains peuvent utiliser pour entraîner d’autres personnes». Après son intervention, les «médias» resteront bloqués à la mairie, pour éviter qu’ils ne la suivent dans sa visite des familles.
14 h 30. Une marche silencieuse rassemblant 300 personnes s’ébranle. Un journaliste de France 3 se fait voler sa caméra. Un homme lance : «Depuis hier, ils [les médias, ndlr] disent que des mensonges.» Avant de menacer : «On va te casser ta bouche.» En tête du cortège, des jeunes tiennent les photos de Larami et Moushin, avec la légende «Mort pour rien». Devant, accompagné d’un enfant, le frère de Moushin confie que cette action est «pour faire entendre la vérité». Ce qu’il en pense ? «C’est volontaire de la part des policiers. Avec un choc comme cela, ce ne peut être accidentel.»
Devant un chantier, les organisateurs demandent aux ouvriers de s’arrêter de travailler. Dans le cortège, on entend ceci : «Les keufs, ils ont tous les droits. Ils sont couverts maintenant.» Puis cela : «Il faut les venger, ils sont partis [les policiers, ndlr] comme s’ils venaient d’écraser un pigeon.» Devant la gare, de nombreuses vitrines ont sauté, remplacées par des panneaux de bois. L
16 h 30. Salle Jacques Brel. Mouloud Aounit, le responsable du Mrap, a organisé une conférence de presse avec les parents des victimes. Il briefe le père de Larami. Juste avant, il évoquait le «syndrome de Clichy». «Au moment où il y a une exigence de vérité, dire que la police n’y est pour rien, c’est vouloir éteindre un incendie avec un bidon d’essence». Ce quinquagénaire a passé la nuit à se battre pour calmer les jeunes et s’avoue «désolé» que les policiers lui aient dit : «Rentrez chez vous, espèces de cons.»
Promesse. Plus de 60 policiers ont été blessés par des tirs de grenailles dans le Val-d'Oise, selon un bilan de la police, mardi matin. Cinq d'entre eux restaient dans un état grave. Une trentaine de voitures auraient été brûlées, ainsi qu'une bibliothèque et des bâtiments publics. Des incidents ont éclaté dans cinq autres communes du Val-d’Oise, dont Goussainville, Sarcelles et Garges-lès-Gonesse. La soirée semblait confirmer la promesse d’une inscription écrite sur l’autoroute A1 hier matin : «Vengeance pour Villiers-le-Bel.»
A 11 heures, à l’entrée de la ville, des policiers, en nombre. La première chose remarquable, c’est une concession et quarante voitures, calcinées la veille. Son responsable veut déménager les derniers véhicules en prévision. «Apparemment, ça va recommencer», croit-il savoir. «C’est inadmissible, c’est grave, de la violence gratuite», commente Djamel, venu en voisin. Mohamed lui rétorque : «Ça dégénère parce qu’ils ont tué des jeunes. C’est à la police de prendre ses responsabilités.»
Depuis une voiture, des jeunes crient, à l’attention des journalistes présents, dont TV3 (espagnole) et ETB (basque) : «C’est que le début, bâtards !» Devant la mairie, la presse piétine. Mourad, élève de BEP, dit que les gens sont en colère. «Des amis à vous se font tuer par des policiers, vous allez pas aimer.» Il assure avoir vu la course-poursuite, dit que la voiture a «traîné la petite moto». Mais, ce qui l’énerve le plus, c’est que les policiers «ont fait le massage cardiaque et qu’ils sont partis». Laissant les jeunes par terre, tout seuls. Une version qu’ici beaucoup répètent
«Meurtre». A Villiers-le-Bel, il n’y a personne pour trouver l’accident «normal». Ali, 35 ans, dit qu’en voyant l’avant de la voiture tout le monde a compris. «D’habitude, ils mettent un coup de portière, mais là ils ont foncé dessus.» Serge, 32 ans, parle carrément de «meurtre». «Vous comprenez bien qu’ils n’ont pas voulu les arrêter.» Il pense que, si les autorités «tournent l’histoire en banal accident de la circulation», cela va «complètement brûler Villiers-le-Bel».
13 heures. Dans la mairie, la ministre de l’Intérieur, Michèle Alliot-Marie, rappelle que la «violence et l’agitation ne font pas avancer les choses et ne servent à rien». Elle voudrait que les «médias» tiennent leur «rôle, important dans ce contexte, dans un moment où il faut de la sérénité et un retour au calme». Elle fait état d’une situation «tendue que certains peuvent utiliser pour entraîner d’autres personnes». Après son intervention, les «médias» resteront bloqués à la mairie, pour éviter qu’ils ne la suivent dans sa visite des familles.
14 h 30. Une marche silencieuse rassemblant 300 personnes s’ébranle. Un journaliste de France 3 se fait voler sa caméra. Un homme lance : «Depuis hier, ils [les médias, ndlr] disent que des mensonges.» Avant de menacer : «On va te casser ta bouche.» En tête du cortège, des jeunes tiennent les photos de Larami et Moushin, avec la légende «Mort pour rien». Devant, accompagné d’un enfant, le frère de Moushin confie que cette action est «pour faire entendre la vérité». Ce qu’il en pense ? «C’est volontaire de la part des policiers. Avec un choc comme cela, ce ne peut être accidentel.»
Devant un chantier, les organisateurs demandent aux ouvriers de s’arrêter de travailler. Dans le cortège, on entend ceci : «Les keufs, ils ont tous les droits. Ils sont couverts maintenant.» Puis cela : «Il faut les venger, ils sont partis [les policiers, ndlr] comme s’ils venaient d’écraser un pigeon.» Devant la gare, de nombreuses vitrines ont sauté, remplacées par des panneaux de bois. L
16 h 30. Salle Jacques Brel. Mouloud Aounit, le responsable du Mrap, a organisé une conférence de presse avec les parents des victimes. Il briefe le père de Larami. Juste avant, il évoquait le «syndrome de Clichy». «Au moment où il y a une exigence de vérité, dire que la police n’y est pour rien, c’est vouloir éteindre un incendie avec un bidon d’essence». Ce quinquagénaire a passé la nuit à se battre pour calmer les jeunes et s’avoue «désolé» que les policiers lui aient dit : «Rentrez chez vous, espèces de cons.»
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