A quelques jours du début de la concertation sur les retraites, patronat et syndicats vont tenter mardi 25 mars de sauver la négociation sur la pénibilité au travail, lors d'une réunion qui s'annonce pour les syndicats comme celle de la dernière chance.
Une négociation qui s'enlise
En effet, trois ans après son lancement, la négociation semble s'enliser et même effectuer "un retour en arrière" selon les syndicats. La dernière proposition patronale a consisté à entamer un état des lieux des salariés susceptibles d'être concernés par la mise en place d'un dispositif de départ anticipé à la retraite, s'ils ont été exposés à de trop fortes pénibilités (charges lourdes, environnement agressif, etc).
"On n'a plus le droit d'être optimiste dans une négociation qui a pris cette trajectoire et ce rythme", reconnaît Jean-Louis Malys (CFDT), mais "on y va avec entêtement et volontarisme".
Théoriquement, une seule et dernière réunion est prévue le 21 avril, mais certains syndicats n'excluent pas de poursuivre, si la réunion de mardi "s'engage sur la bonne trajectoire. Sinon, le 21 avril sera l'enterrement de cette négociation", explique la CFDT.
Critères de pénibilité
Lors de la réunion de mardi, les partenaires sociaux doivent notamment essayer de se mettre d'accord sur les critères de pénibilité. Concrètement, ils doivent déterminer par exemple à partir de quels degrés de décibels et de quelle durée, une nuisance sonore peut être considérée comme pénible, et donc permettre peut-être une cessation d'activité précoce.
Les critères de pénibilité sont regroupés en trois groupes : contraintes physiques (charges, postures, vibration), environnement (toxiques, températures extrêmes, bruits, poussières et fumées, intempéries), rythmes de travail (travail de nuit, en alternance, déplacements fréquents).
Statistiquement, un ouvrier, plus exposé à ces nuisances, connaît une espérance de vie plus courte que les autres catégories professionnelles.
"On va voir si le patronat fait des propositions qui vont dans le bon sens", précise Jean-Louis Malys, qui souhaite notamment que le Medef "indique explicitement qu'il y aura une cessation anticipée d'activité" pour les salariés exposés à de fortes pénibilités.
Le patronat a en effet changé d'avis à plusieurs reprises sur la question. Après en avoir accepté le principe, il avait proposé début février un mi-temps en fin de carrière, dénoncé par les syndicats comme "un recul".
"Problème de crédibilité"
Lors de la dernière réunion, début mars, le chef de file du Medef, François-Xavier Clédat, avait finalement évoqué trois dispositifs possibles, en fonction des pénibilités subies : "allègement de la charge de travail" (mi-temps ou temps partiels), départ anticipé (mais seulement pour une "fraction" de salariés), ou un mélange des deux.
Michelle Biaggi, de FO estime qu'il est "urgent qu'on avance" et "qu'on n'a pas fait grand-chose en trois ans". Pour elle, "si le patronat revient avec un accord de cessation anticipée d'activité et qu'il est acceptable pour tout le monde, on peut signer tout de suite".
A deux jours du début de la concertation sur les retraites entre le gouvernement et les partenaires sociaux, Danièle Karniewicz (CFE-CGC) se dit elle aussi "un peu sceptique à l'heure actuelle" sur la suite de la négociation, jugeant que "tous les facteurs sont là pour que l'Etat s'en mêle".
De son côté Jean-Christophe Le Duigou (CGT) se demande "si le Medef utilise cette négociation comme moyen de contourner l'exigence de la mise en place d'un système "pénibilité", ou s'il veut vraiment aboutir".
Il y a selon lui "un problème de crédibilité vis-à-vis des salariés", et les partenaires sociaux doivent accélérer, en se réunissant par exemple "une fois par semaine, de manière à pouvoir présenter un projet au gouvernement".
nouvelobs.com
Une négociation qui s'enlise
En effet, trois ans après son lancement, la négociation semble s'enliser et même effectuer "un retour en arrière" selon les syndicats. La dernière proposition patronale a consisté à entamer un état des lieux des salariés susceptibles d'être concernés par la mise en place d'un dispositif de départ anticipé à la retraite, s'ils ont été exposés à de trop fortes pénibilités (charges lourdes, environnement agressif, etc).
"On n'a plus le droit d'être optimiste dans une négociation qui a pris cette trajectoire et ce rythme", reconnaît Jean-Louis Malys (CFDT), mais "on y va avec entêtement et volontarisme".
Théoriquement, une seule et dernière réunion est prévue le 21 avril, mais certains syndicats n'excluent pas de poursuivre, si la réunion de mardi "s'engage sur la bonne trajectoire. Sinon, le 21 avril sera l'enterrement de cette négociation", explique la CFDT.
Critères de pénibilité
Lors de la réunion de mardi, les partenaires sociaux doivent notamment essayer de se mettre d'accord sur les critères de pénibilité. Concrètement, ils doivent déterminer par exemple à partir de quels degrés de décibels et de quelle durée, une nuisance sonore peut être considérée comme pénible, et donc permettre peut-être une cessation d'activité précoce.
Les critères de pénibilité sont regroupés en trois groupes : contraintes physiques (charges, postures, vibration), environnement (toxiques, températures extrêmes, bruits, poussières et fumées, intempéries), rythmes de travail (travail de nuit, en alternance, déplacements fréquents).
Statistiquement, un ouvrier, plus exposé à ces nuisances, connaît une espérance de vie plus courte que les autres catégories professionnelles.
"On va voir si le patronat fait des propositions qui vont dans le bon sens", précise Jean-Louis Malys, qui souhaite notamment que le Medef "indique explicitement qu'il y aura une cessation anticipée d'activité" pour les salariés exposés à de fortes pénibilités.
Le patronat a en effet changé d'avis à plusieurs reprises sur la question. Après en avoir accepté le principe, il avait proposé début février un mi-temps en fin de carrière, dénoncé par les syndicats comme "un recul".
"Problème de crédibilité"
Lors de la dernière réunion, début mars, le chef de file du Medef, François-Xavier Clédat, avait finalement évoqué trois dispositifs possibles, en fonction des pénibilités subies : "allègement de la charge de travail" (mi-temps ou temps partiels), départ anticipé (mais seulement pour une "fraction" de salariés), ou un mélange des deux.
Michelle Biaggi, de FO estime qu'il est "urgent qu'on avance" et "qu'on n'a pas fait grand-chose en trois ans". Pour elle, "si le patronat revient avec un accord de cessation anticipée d'activité et qu'il est acceptable pour tout le monde, on peut signer tout de suite".
A deux jours du début de la concertation sur les retraites entre le gouvernement et les partenaires sociaux, Danièle Karniewicz (CFE-CGC) se dit elle aussi "un peu sceptique à l'heure actuelle" sur la suite de la négociation, jugeant que "tous les facteurs sont là pour que l'Etat s'en mêle".
De son côté Jean-Christophe Le Duigou (CGT) se demande "si le Medef utilise cette négociation comme moyen de contourner l'exigence de la mise en place d'un système "pénibilité", ou s'il veut vraiment aboutir".
Il y a selon lui "un problème de crédibilité vis-à-vis des salariés", et les partenaires sociaux doivent accélérer, en se réunissant par exemple "une fois par semaine, de manière à pouvoir présenter un projet au gouvernement".
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