En définitive, je m'étais posé la question suivante : en quoi les hétéros étaient-ils concernés par le mariage ou le non mariage des gays et lesbiennes ? En tout cas, lorsque mes voisins se marient, je ne m'interroge pas sur leur genre et, pour tout dire, je m'en fiche complètement. Je me contente de bouffer les dragées pour défier mon diabète et de boire un verre quand on me l'offre. J'ai en effet toujours eu du mal à penser que la république ou l’Église ont quelque chose à voir avec nos affaires privées (j'ai bien écrit affaires privées et non pas affaires de cul, n'allez pas m'en faire un histoire). Passons.
Les dessins du petit Aylan, que la mort a jeté sur la plage, ne m'ont pas fait rire. Je n'ai pas cherché non plus de raison d'être scandalisé. Je n'ai en effet pas l'intention d'enfermer quelque support de presse que ce soit dans l'objectif de faire rire au contraire de ceux qui font pleurer.
Quelle est cette contrainte qu'on lui imposerait de rester dans la ligne d'une république réduite à une manifestation fourre-tout ou beaucoup de ceux qui se prétendaient Charlie n'ont jamais eu le journal en main ? C'est quoi, cette mainf, qu'on pourrait résumer par le fameux je t'aime moi non plus ?
Charlie Hebdo n'a pas vocation à être un symbole. C'est juste une équipe de copains qui savent gérer leur deuil et continuer leur chemin. Alors tout le monde peut récupérer. Tout le monde peut se montrer exigeant, parce que Charlie Hebdo, ne serait-ce que par l'argent qu'il a reçu, peut finalement être atteint dans son indépendance et sa liberté d'expression. Nous pouvons pleurer le petit Aylan mais nous pouvons aussi agir pour que jamais plus un enfant ne subisse son sort.
Notre époque est dangereuse, clivante. Nous souffrons de repli identitaire. Beaucoup d'entre nous sont discriminés d'une manière ou d'une autre. La guerre est à notre porte. Et le fait que Charlie Hebdo ait mis cela entre parenthèses me semble positif. Il démontre que la peur n'exclut pas le danger. Laissez-moi donc pleurer en paix sur tous les enfants (y compris ceux du Darfour et d'ailleurs qu'on oublie souvent) qui, pour une raison ou une autre, crèvent de l'égoïsme ambiant, sur les jeunes filles enlevées par Boco Haram et vendues comme esclaves, sur Ilan Halimi, sur les peuples qui, sur notre planète, sont affamés sans même le savoir.
Les dessins du petit Aylan, que la mort a jeté sur la plage, ne m'ont pas fait rire. Je n'ai pas cherché non plus de raison d'être scandalisé. Je n'ai en effet pas l'intention d'enfermer quelque support de presse que ce soit dans l'objectif de faire rire au contraire de ceux qui font pleurer.
Quelle est cette contrainte qu'on lui imposerait de rester dans la ligne d'une république réduite à une manifestation fourre-tout ou beaucoup de ceux qui se prétendaient Charlie n'ont jamais eu le journal en main ? C'est quoi, cette mainf, qu'on pourrait résumer par le fameux je t'aime moi non plus ?
Charlie Hebdo n'a pas vocation à être un symbole. C'est juste une équipe de copains qui savent gérer leur deuil et continuer leur chemin. Alors tout le monde peut récupérer. Tout le monde peut se montrer exigeant, parce que Charlie Hebdo, ne serait-ce que par l'argent qu'il a reçu, peut finalement être atteint dans son indépendance et sa liberté d'expression. Nous pouvons pleurer le petit Aylan mais nous pouvons aussi agir pour que jamais plus un enfant ne subisse son sort.
Notre époque est dangereuse, clivante. Nous souffrons de repli identitaire. Beaucoup d'entre nous sont discriminés d'une manière ou d'une autre. La guerre est à notre porte. Et le fait que Charlie Hebdo ait mis cela entre parenthèses me semble positif. Il démontre que la peur n'exclut pas le danger. Laissez-moi donc pleurer en paix sur tous les enfants (y compris ceux du Darfour et d'ailleurs qu'on oublie souvent) qui, pour une raison ou une autre, crèvent de l'égoïsme ambiant, sur les jeunes filles enlevées par Boco Haram et vendues comme esclaves, sur Ilan Halimi, sur les peuples qui, sur notre planète, sont affamés sans même le savoir.