Notes Philosophiques ou Voyage en Anachronie -

L'Histoire

Dimanche 9 Octobre 2005
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1861-1865

LE RECENSEMENT DU QUOTIDIEN

 

 

Le Second Empire gouverne de façon scientifique. Avant tout, il recense les forces du pays et découvre en cette année 1861 celles très particulières du Comté de Nice.

 

Ces chiffres ont été publiés et sont une mine de renseignements sur le quotidien de l'arrondissement de Nice dont fait partie Eze.

 

Au lendemain du Rattachement, les activités du village sont agricoles et artisanales entre la culture de la terre et la confection des outils pour ce faire. Mais il y a bien d'autres activités que les visiteurs venus de Paris ont détaillé avec minutie.

 

Nombreux sont ceux des Ezasques qui allaient chercher à Nice un emploi. Le recensement national de 1861-1865 nous brosse le paysage professionnel de Nice et de sa région.

 

Les fonderies

 

Le chiffre est impressionnant. Deux fonderies à Nice! Douze hommes y travaillent ainsi que ... deux enfants. Ces derniers touchent 0,60 francs, les adultes eux 3 francs. Sans commentaire.

 

Les jarres

 

En revanche, une seule fabrique de jarres n'employant que six personnes : trois femmes, trois hommes. Le salaire n'est que guère inférieur à celui des fondeurs mais le personnel produit quatre cents trentes jarres par an ce qui semble considérable.

 

Le temps - et pas seulement lui - a fait disparaître la plupart des hautes jarres qui ornaient maisons et rues d'Eze. Il en reste malgré tout quelques unes et il convient d'assurer leur conservation.

 

Le Bâtiment

 

Une fabrique de plâtre, une fabrique de chaux. Il s'agit d'établissements commerciaux et non comme ici à Eze de ces fours individuels qui produisaient d'importantes quantités de chaux destinées à la construction et surtout l'entretien de nos maisons.

 

Elles emploient trente-six personnes dont cinq enfants. Imaginons l'épreuve d'une seule journée de travail! Leur salaire est celui des fondeurs et ils produisent par an  deux mille deux cent quarante mètres cubes de chaux. Impressionnant!

 

L'éclairage

 

Nice s'éclaire au gaz. Il est confectionné dans une seule usine composée de douze ouvriers qui travaillent à partir de la houille. Mais il convient de mentionner également les chandelles. Une seule fabrique de même et qui n'en produit que trois cents vingt kilos. Il est vrai que beaucoup achetaient leurs bougies en Italie qui, grâce à la "technologie" des cierges d'église, produisait une lumière de plus longue durée et avec moins de fumée.

Photo Jean GillettaGazomètre de Nice

 

Archives photographiques (Médiathèque du Patrimoine) (c) Caisse nationale des Monuments historiques

 

L'alimentation

 

Il constitue le poste le plus important en quantité d'établissements. Dix-huit au total et il s'agit de fabriques de vermicelles. Cent vingt et un ouvriers y assurent la fabrication d'une production d'une valeur annuelle de cinq mille francs.  Par ailleurs, une chocolaterie où seulement trois hommes travaillent.

 

Habillement et Toilette

 

Nice est peuplée de six parfumeries et distilleries d'essence. Elles emploient vingt-deux ouvriers et travaillent sur trente-trois machines. Aspect intéressant et permanent : la durée du chômage dans cette branche est évaluée à huit mois! Il s'agit là et à cette époque, de la période estivale où Niçois et hivernants quittent la région. Ce chiffre considérable est le plus important de toutes les évaluations des précédents postes et il indique, s'il le fallait, que la question clé du tourisme était et demeure celle de la "saisonnalité". Les administrateurs de 1861 semblaient davantage s'en soucier qu'aujourd'hui.


Xavier Cottier
Rédigé par Xavier Cottier le Dimanche 9 Octobre 2005 à 21:27
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