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Mercredi 27 Juin 2007 - 12:45


Le fauteuil roula dans l'allée. L'hiver touchait à sa fin. Timidement, quelques bourgeons commençaient à faire éclater l'écorce encore noire des branches. Le ciel de fin d'après-midi étalait des nuages presque blancs, ourlés de rose à l'ouest. Un tapis de feuilles mortes recouvrait l'allée; quelques-unes unes se coinçaient parfois dans les roues du fauteuil.


le Parc
le Parc

- J'ai besoin de votre aide, Monsieur. Quel est votre prénom?"
- Pour vous ce sera Bastard, comme désormais pour les autres. " Il lui tendit son unique main. Elle lui donna la sienne, qu'il serra très fort, la retenant rudement, chuchotant:
- Donnez-moi le carnet bleu."
Elle ne dit rien. Comme il relâchait sa pression, elle finit par se dégager, se lever, se diriger vers le coin cuisine.
- Ca sent mauvais." En se retournant, elle vit qu'il se grattait énergiquement la tête.
- J'me lave jamais, c'est ça qui pue."


Le parc
Le parc
- Non, ce sont ces oiseaux qui cuisent avec leurs plumes. "
Il rit.
- Je les attrape avec de la glu, là, sur le rebord de la fenêtre. "
- Pourquoi n'avez vous jamais fait confiance à mon père? "
Il fit tournoyer élégamment son fauteuil. Deux fois, trois fois, de plus en plus vite, le freina, fit face à la jeune femme:
- Je ne savais pas qu'il était votre père. "
Elle posa les mains sur les genoux de Bastard, s'agenouilla :
- Il y a les oiseaux, c'est vrai. Mais ce n'est pas la bonne méthode. Il faut aussi la croix et le reste, ce que mon père ne connaissait pas."
- Et Bébé? "
- Il n'en sait rien. Depuis son baptême, il a perdu la capacité de passer. "
- L'Eglise est toujours bien informée, hein? "
Marie Ange se leva. Avec souplesse remarqua-t-il en laissant s'attarder son regard sur les hanches de la jeune femme.
- Vous êtes belle, Angela. Que savez-vous au juste? "
Elle vint dans son dos, poussa le fauteuil vers la porte.
- Et vous, que cherchez-vous? "
- Mon fils, seulement mon fils. Vous me l'avez enlevé. Mais je ne cherche plus. "

Le fauteuil roula dans l'allée. L'hiver touchait à sa fin. Timidement, quelques bourgeons commençaient à faire éclater l'écorce encore noire des branches. Le ciel de fin d'après-midi étalait des nuages presque blancs, ourlés de rose à l'ouest. Un tapis de feuilles mortes recouvrait l'allée; quelques-unes unes se coinçaient parfois dans les roues du fauteuil.

- Bébé ne va pas bien, fit Angela. Il a besoin de vous, de nous tous. "
Bastard leva son moignon en signe d'impuissance:
- L'administration a décidé de me garder dans cette maison de repos. "
De son bras, il décrivit un grand demi-cercle autour de lui.
- Une prison dorée, Angela, comme vous le voyez. "
- Cela ne tiendrait qu'à vous... "
Bastard fit pivoter son fauteuil. Angela, qui le poussait, en eut mal aux poignets.
- Ecoutez moi bien! Ses yeux lançaient des éclairs. Puis il se ravisa: Excusez-moi, ma soeur." Lire la suite en ouvrant la pièce jointe ci dessous:


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