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Un prototype de voiture « superécolo » créé en 2001 par General Motors. Plusieurs véhicules de démonstration (AUTOnomy, Hy-Wyre, CARousel et Sequel) ont inspiré des étudiants à lancer le programme VDS Vision


Des étudiants de divers pays cherchent à mettre au point une voiture « superécolo »
Ils souhaitent aussi changer les modes de production, de vente et d'utilisation des automobiles.

Un prototype de voiture « superécolo » créé en 2001 par General Motors. Plusieurs véhicules de démonstration (AUTOnomy, Hy-Wyre, CARousel et Sequel) ont inspiré des étudiants à lancer le programme VDS Vision.

Un prototype de voiture « superécolo » créé en 2001 par General Motors. (© AP Images)Par Andrzej Zwaniecki Rédacteur de l'USINFO



Washington - Amy Jaffe est surprise que seuls quelques rares interlocuteurs pensent que ses collègues et elle ont un grain de folie. Ce que cette étudiante de l'Institut de technologie du Massachusetts (MIT), 400 autres étudiants et 30 professeurs du monde entier font n'est pourtant pas un mince exploit. Ils envisagent de construire, en trois ans, une voiture à quatre ou six places, dénommée la VDS Vision, dont la fabrication et l'utilisation exigeront 95 % de moins d'énergie et de matériaux toxiques pendant sa durée de vie utile qu'une voiture ordinaire.

Selon des articles parus dans la presse, une telle voiture révolutionnerait l'industrie de l'automobile dans le monde entier.

Amy Jaffe considère que le mot révolutionner est trop fort. « Notre champ d'action n'est pas trop petit », a-t-elle dit lors d'une interview, mais les participants à ce projet souhaitent tirer partir de l'expérience de l'industrie automobile, de ses dirigeants et de ses novateurs et non pas l'envoyer à sa ruine.

Ce projet a pour origine un programme (le Vehicle Design Summit ou VDS), qu'Amy Jaffe et une autre étudiante du MIT, Robyn Allen, ont organisé pendant l'été 2006 et dans le cadre duquel des équipes d'étudiants de divers pays ont construit quatre prototypes d'automobile consommant très peu de carburant, dont une voiture électrique et une voiture à hydrogène.

Les participants ont aussi mis sur pied un groupe dont la tâche est de concevoir les plans de la VDS Vision, de la construire et de la mettre sur le marché. Ce groupe comprend des équipes d'étudiants et de professeurs de 55 universités situés dans 16 pays. Les équipes, qui jouissent souvent de l'aide de spécialistes du secteur automobile, communiquent entre elles principalement au moyen de l'Internet et elles se réunissent périodiquement dans différents pays du monde.

Les étudiants comptent mettre au point leur prototype à la fin de l'été 2008. Ils espèrent terminer les essais du nouveau véhicule, en préparer la production et trouver des acquéreurs à la fin de septembre 2009.

Selon Adrian Chernoff, qui leur sert de guide et de conseiller, il s'agit là d'une gageure. « Pouvez-vous imaginer la complexité de la tâche consistant à mettre ensemble un aussi grand nombre de pièces, de dispositifs, de matériaux, de logiciels, etc. qui dépendent les uns des autres ? », a-t-il demandé lors d'une interview.

Inventeur éminent, M. Chernoff sait de quoi il parle. En sa qualité de chef et de principal inventeur du programme de réinvention de l'automobile de la société General Motor's en 2001, il a contribué à la naissance de plusieurs véhicules de démonstration (AUTOnomy, Hy-Wyre, CARousel et Sequel).

Les nombreuses équipes, qui sont réparties à travers le monde, auront selon lui des difficultés à œuvrer de concert et avec efficacité en raison de leur éloignement géographique. En fin de compte, a-t-il dit, ce sont les contacts professionnels, la collaboration et le travail d'équipe qui importent le plus.

Toutefois, les participants à ce projet ont l'avantage qu'un grand nombre d'entre eux vont regarder tous les mécanismes d'un nouvel oeil ; ils pourront peut-être trouver les moyens d'améliorer le rendement énergétique ou tout au moins montrer que des étudiants peuvent créer un véhicule novateur qui fonctionne.

Selon Amy Jaffe, le but des membres de son groupe est plus ambitieux que cela : ils veulent aussi changer les méthodes de production des voitures et la façon dont on utilise celles-ci. Ils comptent mettre dans le domaine public leurs plans afin que des constructeurs d'automobiles puissent s'en servir pour mettre au point d'autres véhicules et que des spécialistes, des enthousiastes et des conducteurs puissent les perfectionner.

Les étudiants souhaitent aussi que leur voiture ait de multiples fonctions, en particulier en Inde, en Chine et dans d'autres pays en développement. Par exemple, a dit Amy Jaffe, une voiture utilisée par une personne ou par un groupe de personnes pour se rendre au travail peut servir pendant la journée de taxi ou de véhicule de livraison au lieu de rester dans un parc de stationnement.

Ce projet, a-t-elle indiqué, est financé en partie par le secteur automobile, mais reçoit surtout un grand soutien offert à titre individuel par des spécialistes de ce secteur.

Pour sa part, M. Chernoff a indiqué que l'industrie automobile ne prêtera attention à ce projet que si les étudiants réussissaient à créer un véhicule revêtant un très grand intérêt pour leurs clients et que si ce véhicule était conforme à l'avenir de ce secteur.

Quels que soient les résultats de ce projet, a-t-il fait remarquer, l'expérience acquise par les étudiants leur sera très utile pour leur future carrière professionnelle.

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