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International

Et voila notre bon professeur menacé de mort par les pères de la vertu islamiste, objet d’une fatwa vengeresse, contraint de fuir et de se cacher, lui et toute sa famille, protégé par quelques policiers et par le tollé frileux de l’intelligentsia française et la montée au créneau de circonstance des politiques embarrassés.


Robert Redeker est ce professeur de philosophie qui se crut libre d’écrire dans Le Figaro une tribune bien-nommée « libre » sur l’attitude du monde dit « libre » face aux provocations islamistes. Certain de la protection démocratique de sa liberté d’expression, inscrite dans le marbre des textes constitutionnels de notre République, le malheureux professeur avait tout simplement oublié qu’il vivait à l’ère de l’hypermonde sans frontières. Et que sa liberté fondamentale allait entrer en collision, à la vitesse d’un clic de souris, avec un autre monde que le sien, une autre civilisation, une autre culture, une autre morale. D’autres sensibilités exacerbées, si ce n’est manipulées.

Et voila notre bon professeur menacé de mort par les pères de la vertu islamiste, objet d’une fatwa vengeresse, contraint de fuir et de se cacher, lui et toute sa famille, protégé par quelques policiers et par le tollé frileux de l’intelligentsia française et la montée au créneau de circonstance des politiques embarrassés.

Quasi simultanément, les représentations de l’Idoménée de Mozart sont annulées au Deutsche Oper de Berlin. Le metteur en scène, M. Neuenfels s’était cru libre de libertés avec Jésus, Bouddha et, malheureusement pour lui, Mahomet. Certes on ne coupa pas la tête du téméraire metteur en scène, mais on lui coupa la chique.

Ces deux exemples nous interrogent sur le sort de la sacro-sainte liberté d’expression dans un monde sans frontières, baigné des flux de l’hyper-information. Cette liberté est inscrite dans la loi mais les lois sont celles des États et les États sont dilués dans l’hypermonde souverain.

La liberté d’expression est-elle, elle aussi, diluée, désintégrée dans le chaos des multiples espaces du monde ? Sommes-nous dorénavant condamnés à écrire, mettre en scène, en bref, créer, avec toute la menace du monde posée au-dessus de nos têtes comme une immense épée de Damoclès ?

Ou sommes-nous tout simplement en train de vivre un des plus récents avatars du terrorisme hypermondial qui vise désormais les plis de notre intelligence ? Qui nourrit insidieusement nos peurs et nos (mauvaises) consciences. Sommes-nous ainsi entrés subrepticement dans la guerre de la passion contre la raison, de la violence contre l’idée, de la bêtise contre la pensée ? De la lumière contre la nuit.
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Article publié et commenté sur AGORAVOX.fr


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La Grande Confusion
La grande confusion, c’est la remise en question de nos plans de lecture et l’incapacité à percevoir notre situation réelle, à maîtriser notre espace-temps, à comprendre notre destin individuel et collectif, à nous situer dans notre propre histoire, à envisager notre futur, à élucider les paradoxes de nos sociétés.
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International

"A chaque fois que les rebelles attaquent, nous sommes directement mis en cause par Idriss Déby", s'insurge un haut responsable soudanais.


Tchad/France/Soudan: Le jeu de cache-cache
Profitant du Sommet Afro-européen qui se tient à Lisbonne du 8 au 9 décembre, les présidents tchadien et soudanais se sont entretenus sur les dossiers qui les préoccupent. Cette rencontre intervient deux jours après les échanges des correspondances entre les deux chefs d’Etat, dont le contenu n'a pas été divulgué. Le message du Président Idriss Déby a été remis à son homologue soudanais lors de la visite à Khartoum d'une forte délégation tchadienne avant le sommet de Lisbonne.

"A chaque fois que les rebelles attaquent, nous sommes directement mis en cause par Idriss Déby", s'insurge un haut responsable soudanais. Le Président soudanais Oumar Elbéchir a demandé à son homologue tchadien de privilégier le dialogue avant de recourir au tapage médiatique contre le Soudan. Il faut rappeler qu’il y a quelques jours, le Premier Ministre tchadien, Nouradine Kassiré Coumakoye disait que "le président soudanais Omar Hassan Elbéchir perd le sommeil et veut empêcher cette force de venir parce qu'il pense qu'elle constitue un danger pour lui." Une accusation rejetée par le Soudan qui appelle, pour la première fois, gouvernement et mouvements rebelles tchadiens à respecter l'accord signé en Libye et d’œuvrer pour la recherche d'une paix durable au Tchad. "Ce qui se passe au Tchad, est une affaire intérieure avec laquelle le Soudan n'a rien à voir" a souligné à cet égard le Ministère Soudanais des Affaires Etrangères dans une déclaration.

Pour mémoire, le lundi 26 novembre, forces gouvernementales et rebelles de l’Union des forces pour la démocratie et le développement (UFDD) s’étaient violemment affrontés. Ces affrontements avaient ainsi mis fin au cessez-le-feu instauré suite aux accords de paix conclus un mois plus tôt à Syrte en Libye. Les combats auraient fait dans les deux camps des milliers de morts. Dès le premier jour des affrontements, le régime tchadien avait accusé les soudanais d'avoir armé les rebelles tchadiens dans le but de bloquer le déploiement à l'est du Tchad de la force de maintien de la paix européenne chargée par les Nations unies de protéger les réfugiés (Eufor). Il apparait qu’une telle déclaration visait à gagner la sympathie de la communauté internationale, plus précisément de la France, allié historique du Tchad.

Même si la France était réservée au départ, la "bêtise" des rebelles de l'UFDD de considérer qu'ils sont officiellement en état de belligérance avec la France, a poussé le Président français Nicolas Sarkozy à confirmer le déploiement de l'EUFOR au Tchad.

"Dorénavant, l'UFDD se considère en état de belligérance contre l'armée française ou toutes autres forces étrangères sur le territoire national", avait affirmé l’UFDD dans un communiqué signé Mahamat Hassane Boulmaye, porte-parole du mouvement. Cette information fut relayée par le secrétaire général du mouvement, Dr. Abakar Tollimi sur RFI, Dr. Mahamat Cherif Jako, chargé de la communication arabe de l'UFDD, sur la chaine de télévision Aljazeera, tandis que le Docteur Albissaty Allazam appelait à une Intifada anti-française.

"Si on décide d'envoyer d'un côté de la frontière une force européenne, de l'autre côté une force mixte, c'est bien qu'il y a des problèmes, des affrontements, des difficultés", a dit devant la presse lors du 26e sommet franco-italien à Nice le Président Français. Certes, la sortie du Président Sarkozy reste pour l'instant une simple déclaration d'intention puisque l'Union Européenne peine à déployer ses soldats (environ 4.000 hommes). Des retards sont en effet constatés et les observateurs pensent que cette force européenne ne pourra pas se déployer avant janvier voire février 2008 surtout qu'il s'agit aussi de mettre à sa disposition des moyens de transport aérien (hélicoptères, avions) en plus des équipements de communication sophistiqués et de matériels médicaux.

Pourtant, ce ne sont pas ces moyens logistiques qui font défaut aux pays européens. Il faut dire qu’aller investir de tels moyens, sans contrepartie, dans un pays pauvre comme le Tchad n’est pas très attrayant. Et puis le Tchad n'est pas l'Irak où tous les occidentaux se sont bousculés pour se partager la manne pétrolière.

Par ailleurs, l’autre souci européen demeure l'implication militaire de la France au Tchad. Celle-ci laisse en effet les alliés européens perplexes. Les autrichiens se disent inquiets de l'implication de la France et se demandent si cela n’aurait pas de répercussions sur la mission de l'Eufor. Forte d'une présence militaire au Tchad depuis le 10 février 1986, la France ne se prive pas de défendre ses intérêts stratégiques et économiques à travers des régimes violents peu soucieux du développement du pays. Les 1.100 soldats français sont au Tchad avec pour mission prioritaire de fournir des renseignements aux forces tchadiennes sur les positions des rebelles et sur toute tentative de renversement d’un pouvoir qu'ils estiment à tort servir leurs intérêts.

Plus inquiétant est le fait que le gouvernement tchadien est incapable de proposer une voie de sortie de crise. De leur côté, les opposants ne sont pas non plus en mesure de s'unir pour proposer une vision commune claire. La France semble attendre le pourrissement total de la situation pour contribuer à la paix un peu comme ce fut le cas en Côte d'Ivoire. Aujourd'hui, on ne peut que constater que tous les accords de paix sont caducs, toutes les initiatives sont obsolètes. Cette situation n’étant pas tenable sur le long terme, les parties impliquées doivent avoir le courage d’enterrer la hache de guerre afin d'étudier ensemble et, dans le respect des uns et des autres, les voies qui pourraient conduire le Tchad vers une paix durable. Pourrions-nous, pour une fois et pour l’amour de notre pays, oublier nos intérêts égoïstes et claniques, pour ne songer qu’au devenir du Tchad dans l'intérêt des futures générations ?

Ahmat Yacoub
Ex-Directeur Général d'Alwihda
Président de Libertés Sans Frontières
Membre du COMPAS
www.dabio.net
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