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Afrique/Tchad

En laissant la situation pourrir, toute la région sera embrasée et il nous sera impossible de résoudre cette crise. Alors pourquoi ne nous attaquons pas dès maintenant à la crise pour la juguler avant qu’elle ne déborde ?


27.6.2007 par Ahmat Yacoub

Je ne suis pas d’accord avec la sirène qui laisse entendre que la crise du Darfour commence à affecter le Tchad et la Centrafrique. Je suis de ceux qui croient que c’est la situaton au Tchad qui a contribué à l’instabilité dans le Darfour et la Rca. Aujourd’hui je suppose que le mal est déjà fait; les populations du Tchad, du Soudan et de la Centrafrique paient un lourd tribut. Alors, il n’est pas normal de tourner en rond dans la recherche de solution. Il est temps de trouver des solutions.

En laissant la situation pourrir, toute la région sera embrasée et il nous sera impossible de résoudre cette crise. Alors pourquoi ne nous attaquons pas dès maintenant à la crise pour la juguler avant qu’elle ne déborde ? C’est dans cet esprit que depuis quatre ans nous sommes arrivés avec quelques amis à une réflexion selon laquelle la recherche de la paix au Tchad est inéluctable. Cela étant, la résolution de la crise politique tchadienne passe par un dialogue sans exclusive. Elle nécessite l’intervention du de l’Union africaine, de l’Onu, surtout des Doyens africains. Puisqu’il s’agit d’exercer des pressions sur toutes les parties à savoir le Président tchadien qui demeure intransigeant et incapable d’amorcer une solution définitive négociée. Le régime de Ndjamena rejète tout dialogue sérieux et cherche des ralliements purement et simplement. Il n’a aucune vision de ce qui peut être la réconciliation nationale et ceci depuis 17 ans au pouvoir. Par sa politique désastreuse, il a crée une situation ingérable pour le pays. Une situation où on voit des multitudes de mouvements réels ou fictifs, tous ayant une ambition politique quelquefois démesurée. La multitude de mouvements à caractères claniques est devenue un handicap pour la paix au Tchad. Chaque jour, il y a un mouvement qui se crée. je me rappelle avoir lu en un seul jour la naissance de trois mouvements. Face à cette situation, je me suis souvent posé lla question suivante: “La solution quelle solution au Tchad”?

Depuis 2002, je me suis rendu compte qu’il faut se battre pour la paix. J’ai initié la première conférence de l’opposition tchadienne à Paris en 2005, laquelle a provoqué la tenue d’une deuxième en octobre 2006. J’ai compris qu’il manque une chose aux tchadiens, le Dialogue. Aujourd’hui, il y a déjà une expérience exploitable pour préparer la paix.


Quelle solution au Tchad?

En effet, depuis son indépendance, on n’a jamais connu de changement pacifique à la tête de l’état. En dehors du régime François Tombalbaye, tous ceux qui ont dirigé le Tchad, sont arrivés au pouvoir par un coup d’Etat ou une guerre civile. Cela démontre l’importance de revoir la forme de l’état. C’est à dire que nous devons désormais réfléchir à décentraliser les pouvoirs, à l’adopter à un système moderne à l’instar des pays réellement démocratiques, où le premier ministre dispose du pouvoir exécutif malgré qu’il existe un président ou une reine. Une telle démarche évitera au pays de sombrer dans l’anarchie, en même temps elle empêchera les seigneurs de guerre de s’emparer par la force du pouvoir pour instaurer un régime clanique, sanguinaire ou corrompu. C’est là où on peut parler de la possibilité d’une transition politique pacifique pour briser ce cycle infernal qui n’est pas une fatalité. Une telle transition se heurtera sans aucun doute à ceux qui ont l’ambition de gérer le Tchad dans un cadre purement clanique ou tribaliste. Cette démarche est une des solutions qui évitera au pays de tomber encore plus dans l’anarchie et l’instabilité endémique.

Quelle démarche pour aboutir à la paix au Tchad?

En clair, il est temps pour que les personnes ayant une grande expérience, anciens seigneurs de guerre, se convertissent dans le processus de recherche de la paix. Ceux là, peuvent par leur âge expérience, influence, créer un haut organe de paix comme par exemple un Conseil supérieur de la recherche de la paix (CSRP). Une telle structure peut faciliter le contact et préparer le dialogue tant attendu. Il est donc possible désormais de compter sur des personnalités ayant une grande expérience politique, capables par leur sagesse de jouer un rôle important non seulement dans les préparatifs d’une rencontre mais également dans le rapprochement des points de vue des uns et des autres à condition qu’ils se débarassent totalement de toute ambition politique et de se sacrifier pour la paix.

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