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De la fondation du PCF en 1920 à son déclin électoral des dernières décennies, les banlieues franciliennes furent longtemps une terre communiste. Mais la «ceinture rouge» s’est, depuis, délitée


En Ile-de-France, la banlieue rouge se serre la ceinture
Située entre l’avenue Karl-Marx et le boulevard Lénine, la mairie de Bobigny (Seine-Saint-Denis) rappelle, jusque dans son architecture, l’influence du communisme sur cette ville d’environ 50 000 habitants. Dirigée depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale par un membre du Parti communiste français (PCF), la commune a basculé aux couleurs de l’UDI lors des municipales de 2014. Un cas loin d’être isolé en Ile-de-France, où la «banlieue rouge» s’est effritée ces dernières décennies.

Il faut remonter un siècle en arrière, lors des élections municipales de 1919 pour comprendre l’émergence du communisme en banlieue parisienne. «Une première vague rouge marque l’enracinement du socialisme municipal dans des communes de traditions industrielles et ouvrières, dont Aubervilliers ou Saint-Denis, analyse pour Libération Emmanuel Bellanger, directeur du Centre d’histoire sociale des mondes contemporains et auteur d’Ivry banlieue rouge, capitale du communisme français, XXe siècle (Ed. Creaphis). Un an après, ces villes rejoindront le Parti communiste nouvellement créé (alors baptisé Section française de l’Internationale communiste (SFIC)). Puis, aux élections municipales de 1935, une seconde vague communiste remporte 26 mairies.

«Les premières crises urbaines renforcent l’assise de cette banlieue rouge. On estime que 800 000 banlieusards vivaient dans des lotissements défectueux et non raccordés aux commodités. Les municipalités communistes vont alors promouvoir des politiques sociales, avec la création de nombreuses habitations à bon marché (HBM), ancêtres des HLM, la réalisation de cités-jardins par l’office public communal ou la mise en place de centres de santé pour démocratiser l’accès aux soins», développe Emmanuel Bellanger.

A cela s’ajoute un fort maillage territorial assuré par de nombreuses associations qui contribuent à fidéliser un électorat grandissant.

Si le Parti communiste structure en partie la banlieue parisienne, la réciproque est également vraie. Selon Annie Fourcaut, professeur d’histoire contemporaine à l’université de Paris-I Panthéon Sorbonne, en 1935, les adhérents de la région parisienne représentent jusqu’à 36% du total des membres du PCF. Un record. «La banlieue rouge a offert aux communistes à la fois une véritable contre-société protectrice, un vivier de militants et de cadres, une vitrine politique, censée préfigurer la société socialiste, et une base logistique indispensable», détaille Philippe Subra dans Ile-de-France : la fin de la banlieue rouge (publié au sein du n°113 de la revue Hérodote).

Cette banlieue rouge se retrouve dans les figures du secrétaire général du parti. Maurice Thorez, Waldeck Rochet, Georges Marchais ou Robert Hue : tous étaient élus au sein de ce territoire politique.

En Ile-de-France, la banlieue rouge se serre la ceinture
Depuis le nouveau millénaire, le patchwork communiste se découd de plus en plus vite. Trois fois moins de Franciliens sont administrés par un maire communiste en 2014 par rapport à 1977. Pourtant, le résultat triomphant de ces élections municipales, est déjà «une victoire en trompe-l’œil, tempère Emmanuel Bellanger. C’est celle de l’union de la gauche, avec l’apogée de la concurrence socialiste. En 1978, il y a une stabilisation du vote communiste. Et, dès 1981, on assiste à un effondrement du nombre de députés communistes en banlieue rouge, au profit des socialistes.»

Le déclin communiste en Ile-de-France s’amorce dès les années 60 où près de 600 000 emplois industriels sont délocalisés vers la province. La crise de 1973 continue de fragiliser l’assise du PCF en banlieue. «Le phénomène de désindustrialisation met fin à la matrice du communisme municipal : le fait d’habiter et de travailler dans une même ville. L’entreprise était souvent contrôlée par la CGT, on y trouvait des cellules du PCF, etc. Le modèle d’identification et de politisation des habitants est donc mis à l’épreuve», observe Emmanuel Bellanger.

A cela s’ajoute un renouvellement de la population au sein des banlieues. Le chercheur poursuit : «Ces villes ont toujours été faites par l’immigration, d’abord provinciale puis venue d’Europe. À partir des années 60, c’est l’immigration post-coloniale qui devient la plus importante. Or, l’intégration politique de ces nouvelles populations n’est pas portée par le PCF, au moment même où celui-ci connaît une désagrégation militante, avec un nombre de militants et d’associations en diminution.»

A l’approche des élections municipales de 2020, l’abstention en terres communistes reste un facteur déterminant. Supérieure de dix points en moyenne au reste des villes françaises lors des élections municipales de 2014, elle dépasse même les 57 % dans trois communes de plus de 80 000 habitants : Aubervilliers, Saint-Denis et Vitry-sur-Seine.

Même si, pour Emmanuel Bellanger, «il y a encore un capital d’enracinement qui reste fort, avec une forme de fidélisation, surtout parmi les anciens. Le scrutin de 2020 va être intéressant car les cartes sont brouillées. La question environnementale devient sociale et politique. Elle pèse sur le débat. Est-ce que les sortants communistes incarneront cette priorité environnementale ? Ils pourront en tout cas faire valoir un héritage. Est-ce que ce sera suffisant ? Ce n’est pas une évidence.»

Benjamin Monnet
Libération

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