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E.Macron : Le libéralisme et la finance toujours au pouvoir (2017-)

Equipé d’un casque à visière des forces de l’ordre, Alexandre Benalla, chargé de la sécurité du chef de l’Etat, s’en est pris à un homme à terre, place de la Contrescarpe


« Le Monde » identifie sur une vidéo un collaborateur de Macron frappant un manifestant le 1er mai à Paris
Une mise à pied de quinze jours et toujours un bureau à l’Elysée… C’est la sanction que s’est vu signifier, dans la plus grande discrétion, Alexandre Benalla, un proche collaborateur du président de la République, après s’être livré, le 1er mai, à des violences restées inconnues jusqu’ici. Ce jour-là, ce chargé de mission d’Emmanuel Macron, équipé d’un casque à visière des forces de l’ordre, s’en est pris à un jeune homme qui se trouvait à terre pendant une manifestation qui se tenait place de la Contrescarpe, dans le 5e arrondissement de Paris. Il s’est vite éloigné, de peur d’être reconnu.

Selon la chronologie des faits reconstituée par Le Monde, tout commence par un appel à rassemblement lancé sur Facebook. « Alors que la grève risque de s’essouffler chez les cheminots, alors que les facs occupées tombent les unes après les autres, alors que les hôpitaux seront réformés courant mai, écrivent les instigateurs de cet « Apéro militant », pas question de se contenter du “trajet court, déjà vu mille fois” », entre Bastille et place d’Italie.

Le Comité d’action interlycéen, proche de la mouvance autonome, propose de « passer un moment convivial en partageant un apéro sur la place de la Contrescarpe, à la fin de la manif [du 1er Mai], vers 18 heures ». L’invitation est notamment relayée par le syndicat étudiant UNEF et par le parti La France insoumise (LFI). Près de 260 personnes répondent qu’elles y participeront. A l’heure dite, ils sont en fait moins d’une centaine sur cette place très touristique, entourée de cafés. Les jeunes sont assis par terre, les CRS, postés en haut de la rue Mouffetard, quand, d’un coup, la situation dégénère.

Sur les images d’une vidéo largement partagée sur Facebook et postée par un militant de LFI (mais aussi sur des films d’autres militants, non partagés, que Le Monde s’est procurés), un homme portant un casque et un sweat-shirt clair tire par le cou une jeune fille aux cheveux châtains, puis revient s’en prendre violemment à un jeune homme, déjà à terre, entouré par des CRS. Dans l’une des vidéos, on entend le jeune homme le supplier de se calmer : « Je vais vous expliquer », lui crie-t-il. En vain. L’homme casqué, visiblement hors de lui, le traîne au sol, le saisit violemment au cou par-derrière puis le frappe à plusieurs reprises.



« Une scène d’une grande violence »

Les témoins de la scène sont convaincus qu’il s’agit d’un policier en civil, son casque est orné d’un écusson, et les CRS, présents en nombre, le laissent agir. « C’était une scène d’une grande violence, qui semblait sans raison et hors-sol, raconte un manifestant, Jérémie Ferrer-Bartomeu, chercheur en histoire à l’université de Nanterre, spécialiste de la Renaissance et des guerres de religion. Les policiers ne visaient pas des manifestants encagoulés en noir, ils étaient d’ailleurs quasi inexistants. Pas non plus des anarchistes coutumiers de ce genre de manifestations. »

« Ce garçon et cette fille, personne ne les connaissait. Etaient-ils tout simplement attablés à la terrasse de l’un des cafés ? On avait l’impression d’une scène de théâtre dont on ne comprenait pas l’intrigue », poursuit M. Ferrer-Bartomeu.

Le Monde n’a pas pu retrouver leur trace, mais les images confirment la violence de la séquence. Sur la vidéo, on entend la voix outrée d’un témoin qui lance à propos de l’agresseur : « Regardez bien sa tête ! Il l’a tabassé par terre ! » Sans doute par crainte d’être reconnu, l’homme casqué disparaît. Personne sur la place ne l’a identifié. Pas davantage par les organisateurs, les militants que les réseaux sociaux, où la vidéo est pourtant largement diffusée.

Il s’agit en fait d’Alexandre Benalla, un homme que M. Macron connaît bien puisqu’il a participé comme responsable de la sécurité à sa campagne présidentielle. M. Benalla a par la suite été recruté à l’Elysée en tant que chargé de mission, adjoint au chef de cabinet du président, François-Xavier Lauch.

Sollicité par Le Monde, mercredi 18 juillet, M. Benalla a refusé d’infirmer ou de confirmer sa présence place de la Contrescarpe. Mais le directeur de cabinet de M. Macron, Patrick Strzoda, nous a lui confirmé que M. Benalla était bien l’homme de la vidéo, impliqué dans les violences du 1er mai.

« Si les faits sont avérés, il faut prendre des sanctions »

Comment un collaborateur de l’Elysée, très proche du président, a-t-il pu se retrouver ce jour-là dans une manifestation, et agir de la sorte ? M. Strzoda livre l’explication suivante : « Alexandre Benalla m’avait prévenu deux jours plus tôt qu’il souhaitait participer à une intervention auprès de la préfecture de police pour voir comment se gérait une grande manifestation, à l’occasion du 1er Mai. Il m’en a demandé l’autorisation, je la lui ai donnée, mais en précisant bien qu’il y allait en observateur. Le lendemain de la manifestation, j’ai été avisé par un collaborateur que M. Benalla avait été reconnu sur le terrain en train de participer à des opérations de maintien de l’ordre. J’ai vu les vidéos, je l’ai convoqué le jour même, je lui ai demandé si c’était lui. »

Le directeur de cabinet prévient aussitôt le président de la République, alors en déplacement en Australie. « Si les faits sont avérés, il faut prendre des sanctions », lui répond M. Macron. Devant M. Strzoda, M. Benalla reconnaît être l’homme casqué. Le préfet rédige alors une lettre à son attention. Dans ce courrier, que Le Monde a consulté, le directeur de cabinet évoque un « comportement manifestement inapproprié » ayant « porté atteinte à l’exemplarité qui est attendue, en toutes circonstances, des agents de la présidence de la République ». Le courrier restera dans son dossier et en cas de nouvel écart, il sera licencié.

La lettre annonce aussi la sanction : une simple suspension temporaire, du 4 au 19 mai. Le délai de deux semaines s’écoule sans que l’information ne « fuite ». M. Benalla, « réserviste de la gendarmerie », selon l’Elysée, reste dès lors chargé de mission auprès du président de la République, quoique désormais affecté à un poste administratif, où il s’occupe de la sécurité d’événements organisés « à l’intérieur du Palais » : des rencontres avec des entreprises, la célébration de la victoire des Bleus au Mondial, lundi 16 juillet. Selon nos informations, le procureur de la République de Paris n’aurait été saisi de l’affaire (au titre de l’article 40 du code de procédure pénale) ni par la hiérarchie policière, ni par l’Elysée.

La lettre du directeur de cabinet d’Emmanuel Macron, Patrick Strzoda, à Alexandre Benalla

i[Le directeur de cabinet du président de la République

à Monsieur Alexandre Benalla, chargé de mission, adjoint au chef de cabinet, présidence de la République

Paris, le 3 mai 2018

Monsieur,

J’ai été informé de votre participation aux opérations de maintien de l’ordre, aux côtés des effectifs de la préfecture de police, lors des manifestations qui se sont déroulées à Paris le 1er mai dernier.

Votre initiative ne peut en aucune manière se rattacher à la mission qui vous a été confiée au sein des services de la présidence de la République.

A cette occasion, vous avez eu un comportement manifestement inapproprié.

Votre comportement a porté atteinte à l’exemplarité qui est attendue, en toutes circonstances, des agents de la présidence de la République.

En conséquence, j’ai décidé de vous suspendre de vos fonctions, à compter du 4 mai 2018, pour une durée de quinze jours.

Vous reprendrez vos fonctions le 19 mai 2018.

Je vous invite à tirer toutes les conséquences de ces incidents et de faire preuve, à l’avenir, d’un comportement exemplaire.

A défaut, je mettrai fin définitivement à votre collaboration au sein des services de la présidence de la République.

Je vous prie d’agréer, Monsieur, l’expression de ma considération distinguée.

Patrick Strzoda

Notifié le jeudi 3 mai 2018, signature de l’agent [manuscrit] lu et approuvé, et signature]i

Le Monde

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