Pedro Sanchez devrait être reconduit au poste de Président du Conseil des ministres à l'issue des élections générales espagnoles. Avec 28,7% des voix, le PSOE remporte 123 sièges (+38) et s'impose dans presque toutes les communautés d'Espagne, même dans la Galicie de Mariano Rajoy.

Malgré ce score en nette progression, le PSOE ne dispose pas de majorité au Congrès (176 sièges nécessaires) et devra composer soit avec sa gauche, soit avec sa droite. Mais ses électrices et électeurs, comme les militant.e.s socialistes n'en veulent pas.

Lourde défaite pour le Parti populaire

Le Parti Populaire est le principal perdant de ces élections. Avec 16,68% des voix, le parti le plus corrompu d'Espagne réalise son pire score de toute son histoire. Il conserve 66 sièges (-71) et est humilié en Catalogne (1 siège contre 6 en 2016). Il est vampirisé par l'extrême droite VOX et Ciudadanos.

Avec 15,84% des voix, le parti Ciudadanos s'impose comme la troisième force politique du pays et en situation de faire une majorité au PSOE avec ses 57 sièges (+25) . Ce que Albert Rivera a déjà rejeté.

La coalition entre Podemos et Izquierda Unida, "Unidas Podemos", ne parvient pas à sauver la majorité de ses sièges au parlement. UP subit un recul électoral avec seulement 14,3% des voix et 42 sièges (-29). La liste perd ses leadership de 2016 en Catalogne et au Pays Basque. Ce résultat signe l'arrêt de mort du "populisme de gauche" tant promu par les postmodernistes et ses égarements idéologiques et stratégiques (position sur la Catalogne, alliance ou non avec le PSOE ...). Mais face à la situation Pablo Iglesias a appelé à l'unité d'action avec le PSOE pour créer une majorité à gauche.

L'extrême droite VOX fait son entrée au Parlement avec 10,26% des voix et 24 sièges. Sur les restes du Parti Populaire, ce parti ouvertement fasciste, réactionnaire, remporte d'importantes positions notamment dans les régions du centre, du sud de l'Espagne. il envoie aussi un député depuis la Catalogne.

Les autres formations, majoritairement régionales, conservent leurs représentations :

PNV-EAJ (centre-droite) est en tête des élections au Pays Basque avec 6 sièges (+1). EH Bildu (gauche indépendantiste basque) remporte 4 sièges (+2).

La Coalición Canaria-Parti Nationaliste des Canaries (droite) remporte 2 sièges (+1).

Enfin les derniers a obtenir des sièges viennent de Navarre (NA+ 2 sièges) et du Pays Valencien (Compromís 1 siège).

Difficiles majorités à trouver

Pedro Sachez se retrouve maintenant face au difficile choix de majorité. En réalité, il y a 3 scénarii :

1- Le gouvernement de gauche minoritaire

Une alliance minoritaire entre le PSOE et Unidas Podemos est possible, mais difficilement tenable. cette coalition disposerait de 165 sièges, là où il en faut 176 pour ne pas subir de blocages lors des votes cruciaux (comme le budget).

2- Le gouvernement de centre-droit

Une alliance PSOE-Ciudadanos (droite). Cette idée pourrait être envisagée car elle donnerait à la coalition 180 sièges. Par contre, ça enverrait un message négatif à la Catalogne et ne ferait que renforcer un conflit déjà bien avancé.

3- Une alliance très large à gauche avec les indépendantistes

Une alliance, peu probable, entre le PSOE, Unida Podemos, les partis régionalistes et les indépendantistes catalans. Avec 199 sièges, Pedro Sanchez pourrait envisager un autre choix pour l'Espagne. mais il a annoncé qu'il ne céderait pas sur l'organisation d'un référendum d'autodétermination et que les prisonniers politiques ne seraient pas libérés.

Une situation qui s'annonce difficile pour Pedro Sanchez.