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Socialisme et communisme en Amérique Latine

Au cours de son existence centenaire, le Parti communiste chilien a su traduire les aspirations de liberté et de justice sociale du peuple


Son immense prestige peut se mesurer au fait que les grandes manifestations étudiantes qui ont secoué le Chili l’année dernière, et qui ont tenu en échec le gouvernement de droite du président Sebastian Piñera, ont eu pour leaders Karol Cariola, secrétaire générale des Jeunesses communistes, et Camila Vallejo, jeune communiste aujourd’hui vice-présidente de la Fédération des étudiants chiliens. Les milliers de manifestants exigeaient un enseignement gratuit et de qualité, et ils sont plus que déterminés à faire aboutir leurs revendications malgré la brutale répression policière. Les communistes ont également appuyé les revendications ouvrières et les protestations massives contre le durcissement du modèle néolibéral. Ils exigent en outre une réforme de la Constitution.

Le PC chilien vit de toute évidence une étape importance dans sa lutte en faveur des couches les plus humbles et fragiles de la société chilienne. Cette organisation politique fut fondée le 12 juin 1912, il y a aujourd’hui 100 ans par l’infatigable ouvrier typographe Luis Emilio Recarraben et une trentaine d’ouvriers du salpêtre et d’employés dans les locaux du quotidien El Despertar, dans la ville d’Iquique, dans le nord du pays. Il vit le jour sous le nom de Parti ouvrier socialiste.

Le changement de nom eut lieu lors du 2e Congrès de cette organisation, le 2 janvier 1922, quand cette formation politique décida d’adhérer à l’Internationale communiste.

Du fait de la crise que traversait le pays au début du siècle, le jeune parti souleva aussitôt la nécessité de la prise du pouvoir par le prolétariat et de faire la révolution, et entama une lutte qui suscita d’emblée de violentes attaques de la bourgeoisie.

Pendant des décennies de lutte, les communistes chiliens connurent plusieurs périodes de persécutions et d’interdictions qui les firent entrer dans la clandestinité et les obligèrent à se reconstruire à plusieurs reprises. Beaucoup de leurs militants furent réprimés, incarcérés ou assassinés. L’assassinat du chanteur de l’Unité populaire Victor Jara constitue probablement l’un des crimes les plus emblématiques de la sanglante dictature qui pendant 17 ans fut imposée par le général Augusto Pinochet et qui ne parvint pas à bout de l’idéal communiste au Chili.

En 1933, le PC chilien rejoint le Front populaire, une alliance d’organisations de gauche comme le Parti socialiste, le Parti radical, le Parti démocratique et la Centrale des travailleurs, ce qui lui permit d’acquérir plus de poids sur la scène politique chilienne, et d’augmenter son influence dans l’arène internationale avec la création du Mouvement unique pour la victoire, pour apporter de l’aide politique, morale et matérielle à l’Union soviétique pendant la Seconde guerre mondiale dans sa lutte contre le fascisme allemand.

Rentré dans la clandestinité, le PC chilien décida pour la première fois d’apporter son soutien à Salvador Allende Grossens pendant les élections présidentielles de 1952 (perdues), et à cette fin il constitua avec le Parti socialiste le Front de libération nationale (ou Front du peuple), mais il était encore trop tôt pour obtenir des résultats significatifs avec un programme, dans une atmosphère haineuse marquée par les violentes campagnes de propagande lancées par Washington et l’oligarchie chilienne.

Avec leur discours sur un programme de changements économiques et sociaux, anti-impérialistes et anti-oligarchiques, les communistes reprirent la lutte et, après la légalisation du parti en 1958, ils soutinrent une nouvelle fois la candidature d’Allende et du Front d’action populaire (FRAP), aux élections générales de cette même année, où le candidat de la gauche avait de grande chances de l’emporter. La propagande massive de la droite et de l’impérialisme l’en empêcha.

Pourtant, le Parti communiste chilien et ses alliées gagnaient du terrain. En 1964, la bataille des élections s’annonçait plus rude que jamais du fait de la popularité grandissante d’Allende. Cependant, la droite manœuvra et retira son candidat en faveur du Parti démocrate chrétien représenté par Eduardo Frei Montalva et son discours démagogique plein de promesses réformistes qu’il n’a pas tenues.

La lutte de classes faisait rage au Chili. En 1969, une coalition de six partis politiques, allant des communistes aux radicaux et aux chrétiens de gauche, fut constituée en vue des élections de 1970. Son programme attira les masses déçues des promesses non tenues par les partis bourgeois.

Salvador Allende l’emporta. Mais la nationalisation du cuivre et d’autres mesures sociales qui profitaient aux couches les plus pauvres de la population, ainsi que le soutien grandissant des masses à l’Unité populaire représentaient un danger intolérable pour les États-Unis, l’oligarchie et les militaires de formation fasciste emmenés par Augusto Pinochet qui, le 11 septembre 1973, perpétrèrent un coup d’État sanglant organisé par la CIA, qui fit des milliers de morts, de torturés et de disparus.

Le secrétaire général du Parti communiste chilien, Luis Corvalan (un combattant infatigable et un fidèle ami de Cuba) fut fait prisonnier et la plupart des membres du Comité central furent contraints à l’exil, ce qui provoqua un certain flottement dans ses rangs, jusqu’à la création d’un organisme chargé de regrouper et de réorganiser le parti avec des dirigeants clandestins ou quasiment inconnus : l’Équipe de direction intérieure, qui vit le jour en 1974.

Au début des années 90, sans Pinochet au pouvoir, l’exécutif de l’organisation décida de relever de nouveaux défis dans la lutte en faveur des masses appauvries, en dépit des obstacles pseudo-légaux dressés par la Constitution et les lois pinochettistes qui avaient pour but de contrer son influence dans la vie politique nationale, ainsi que son accession au Parlement.

Dans ces conditions, le PC chilien décida de participer aux élections à tous les niveaux, et en 1999 Gladys Marin, l’emblématique secrétaire générale du Parti, décorée de l’Ordre de José Marti par le Conseil d’État de Cuba, obtint 3,19% des suffrages. À sa mort, en 2005, le poste de direction du Parti fut confié à Guillermo Teillier, un autre combattant révolutionnaire, cette fois en qualité de président.

Aux élections parlementaires de cette année, le Parti communiste du Chili allait conclure un accord avec les partis de la Concertation démocratique qui lui permit de disposer de 3 députés au Parlement (Hugo Gutierrez, Lautaro Carmona et Teillier).

Fort de son prestige et aujourd’hui avec une petite force parlementaire, le PC chilien prend une part active à toutes les luttes des masses dans le pays contre les lois néolibérales imposées par Pinochet pour protéger les intérêts de l’oligarchie et des transnationales qui se livrent au pillage des ressources naturelles du pays.

L’une de ses tâches prioritaires est de contraindre le Congrès à supprimer le système dit d’« élection binominale », héritage de Pinochet qui étouffe les minorités politiques et crée les conditions, combinées à d’autres facteurs, d’approfondissement de la crise de représentation, de participation et de légitimité.

Le Parti communiste assure son soutien et sa solidarité indéfectibles aux indiens mapuches dans la défense de leurs terres ancestrales. Il s’oppose à la répression des étudiants et des peuples originaires, et les ouvriers ont pu compter sur un appui solide du PC chilien dans leurs grèves et leurs manifestations pour améliorer leur niveau de vie. Il déploie toute son énergie à tenter de sortir les grandes masses dépossédées de la pauvreté et de l’indigence, et met toute son action et son dévouement au service de son peuple et de la justice sociale. Le PC chilien continue sur cette voie, confiant dans la victoire.

http://www.granma.cu/frances/notre-amerique/26abr-Les%20100%20ans.html

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