Nicolas Sarkozy, le retour

"S'il s'engage, il s'engage à 2000%", a ajouté l'ancien ministre. "Cela veut dire qu'il s'exprimera, qu'il fera partager ses convictions, qu'il ira à la rencontre des Français, qu'il se déplacera dans de très nombreuses régions de notre pays."

Je ressens comme un gout de déjà vu. Les mêmes discours, les mêmes ambitions pour notre pays, le même orgueil d'être celui qui nous sauvera, les mêmes intentions...et tout cela pour notre bien, évidemment! Alors mes amis, on y croit? La question qui se pose est de savoir si Nicolas Sarkozy est plus apte que François Hollande, que Marine Le Pen ou qu'Alain Juppé à redresser la France. Les Français ont compris que les marges de manœuvre des uns et des autres sont extrêmement faibles. D'ici 2017, les uns et les autres s'emploieront à démontrer que les préconisations de l'extrême droite appauvriraient encore plus de Français et que celles de l'extrême gauche endetterait l’État plus qu'il ne l'est déjà.

Il y a fort à parier que les Français choisiront une alternative molle de centre droit. Et le centre droit, ce n'est pas Nicolas Sarkozy qui l'incarne: on se souvient trop de sa campagne droitière pour les présidentielles de 2012. Nicolas Sarkozy promet, selon le Figaro, des propositions iconoclastes. Un iconoclaste, dans la sphère politique, est celui qui s'oppose à toute tradition. Cela voudrait dire que Nicolas Sarkozy dispose des moyens de faire plier la finance, les syndicats de travailleurs... C'est essayer de faire un dépassement politique. De fait, c'est la seule issue possible pour celui qui a traversé de façon tonitruante la vie politique pendant presque 10 ans. Pourra-t-il trouver une voie typiquement sarkozyenne dans le champ politique qui est le sien? On peut tout attendre d'un bâtisseur. Mais le centre droit, dans l'espace politique français, est tenu par Alain Juppé: un politicien mesuré, aux antipodes des fureurs médiatiques et des excès des extrêmes.