Les communistes français sont appelés dans la semaine à se prononcer pour leur stratégie aux présidentielles et aux législatives de 2017. La survie du PCF est un combat quotidien depuis sa création. Cette dimension est d’autant plus vraie pour la consultation qui nous est proposée. Tant que la lutte des classes existera, les partis communistes auront une raison d’être. Nous sommes la seule force à gauche garante d’une transformation sociale de la société (l’arnaque EELV/PG dans la gestion de la mairie de Grenoble et la politique du gouvernement sont à mettre au même plan et confirment ce fait). La disparition du PCF c’est la fin de tout espoir d’abattre le capitalisme et de changer la société.

Je tiens à préciser qu’une fois de plus les communistes sont en retard pour préparer une élection. Je pense en effet que la question des présidentielles et des législatives auraient dû être tranchées lors de notre notre 37ème congrès. Un congrès qui n’a finalement servi qu’à montrer nos désaccords sans les résoudre. Oui avoir une vraie représentativité à l’élection présidentielle et avoir 2 groupes communistes forts à l’Assemblée Nationale et au Sénat n’est pas une question de second plan.

2 choix nous sont donc proposés : un soutien « autonome » à Jean Luc Mélenchon (option 1) ou une candidature communiste (option 2). Malgré les rumeurs et les insultes lancés par le camp du candidat « ni gauche ni droite » de la pseudo « France Insoumise », jamais chez les militants communistes l’idée de soutenir un Montebourg ou un Hamon n’a été évoquée. Jamais.

Option 1, une rupture totale avec le Front De Gauche.

L’option 1, le soutien autonome à Jean-Luc Mélenchon est intenable. En mettant cette option en tête, les communistes se tireront une balle dans le pied. Cette option est contraire à la raison d’être du PCF et à la démarche du Front De Gauche.

- Sur la forme : La « France insoumise » veut, comme Robert Hue, la disparition des partis politiques. Pire encore, le candidat autoproclamé tombes dans le piège des thèses dangereuses et populistes sur l’immigration (discours de JLM au parlement européen ou dans le Figaro), ou encore le « Ni gauche ni droite », thèse portée par le Front National et Alain Soral. De plus la démarche bonapartiste et totalitaire d’un homme qui réclame une 6ème république laisse plus que perplexe. Jean-Luc Mélenchon refuse de discuter depuis février avec les communistes, il ne changera pas d’avis. Prenons acte.

- Sur un accord programmatique. Alexis Corbière l’a expliqué clairement : Les derniers arrivés à la table n’auront pas le dernier mot. Le programme de la FI est en rupture totale avec l’humain d’abord. Je ne mettrai en avant, car la liste est longue, que 3 points de désaccords majeurs du programme de la FI que les communistes ne peuvent concevoir. Un soutien à JLM c’est accepter un SMIC à 1300€ (alors que nous proposons 1800€ en adéquation à la demande de la CGT). C’est accepter de financer la sécurité sociale par la fusion entre l’impôt sur le revenu et la CSG, en mettant ainsi une rupture définitive sur le caractère révolutionnaire du financement de la sécu en arrachant aux profits une part de la plus-value. C’est accepter « droit opposable à l’emploi en faisant de l’État l’employeur en dernier ressort : en cas de chômage de longue durée, l’État doit proposer un emploi au chômeur en lien avec sa qualification, sur une mission d’intérêt général, dans le cadre d’un service public de l’emploi identifiant clairement chacune des missions ». Ce qui revient aux Ateliers Nationaux de juin 1848. Je ne m‘étends pas plus je vous invite la contribution réalisée par la commission économique du PCF à ce sujet, où il est démontré pourquoi le programme de la FI capitule devant le capitalisme financiarisé.

- Aucun accord électoral. Le principe d’une coalisation ou d’une alliance électorale c’est la mutualisation des forces de chacun dans le respect de tous, pour porter un projet politique utile aux populations. La « France Insoumise » est encore une fois une rupture avec le Front De Gauche. En cas de soutien des communistes à Jean Luc Mélenchon, aucun accord aux législatives ne sera trouvé. En effet, une charte scandaleuse doit être signée par des candidats sortit du chapeau par une commission électorale contrôlé par JLM. Bien évidemment JLM et ses amis se partageront les meilleures parts du gâteau. Le but est clair : liquider les élus communistes pour mettre ceux d’une France totalement soumise à un chef. Seuls les communistes ont œuvré à l’intérêt des travailleurs de ce pays. L’absence d’un groupe communiste à l’Assemblée Nationale c’est définitivement abandonner les travailleurs dans les bras du capital.

Option 2, une nouvelle offre et un débouché politique aux luttes sociales.

Il faut donc ouvrir un nouvel espoir à gauche. Les Français ne veulent pas du casting
de 2012. Nous communistes nous nous devons d’aller chercher les voix des quartiers populaires et des travailleurs qui ne se reconnaissent pas dans les candidatures proposées. L’enjeu est double : unir les forces alternatives à gauche dans un programme de rupture tout en mettant à disposition une nouvelle offre politique. C’est ce que propose l’option 2. L’union peut se faire autour d’une candidature du PCF.

Une candidature communiste c’est préparer l’avenir en offrant un débouché politique à la lutte sociale et étudiante contre la loi travail. C’est redonner espoir à des milliers de travailleurs et travailleuses, de jeunes, de chômeurs, d’étudiants.

Une candidature communiste de rassemblement, portée par André Chassaigne c’est mettre en avant le travail des parlementaires communistes qui ont été absents des médias mais ont été les seuls opposants à gauche de ce gouvernement.

Une candidature communiste c’est avoir un cap unique entre présidentielles et législatives.

C’est mettre en avant un discours de lutte des classes dans les médias et balayer un populisme du « ni gauche ni droite ».

Comme le disait Jean Jaurès, l’un des pères de la gauche en France, « C’est en allant vers la mer que le fleuve reste fidèle à sa source ». Notre seule boussole doit être l’intérêt des travailleurs de ce pays, et elle doit être portée par une candidature communiste. Mes chers camarades, restons fidèles à ce que nous sommes.