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Informations syndicales et luttes

La journée d’action pour défendre « d’autres choix économiques et sociaux » en matière d’emploi, de revenus et de temps de travail, à l’appel 
de la CGT, de la FSU et de Solidaires, a suscité 160 rassemblements et manifestations dans tout le pays. Reportages à Paris, Lyon et Marseille


Plus de cent mille sur le pavé pour les salaires et la RTT
Plus de cent mille salariés, retraités, étudiants et lycéens ont manifesté à l’appel de la CGT, de la FSU, de Solidaires, de l’Unef et de l’UNL, ce jeudi, pour réclamer des hausses de salaires et défendre l’emploi et la réduction du temps de travail.

à Paris, la politique de hollande dans le viseur

À elle seule, la manifestation parisienne a réuni plusieurs dizaines de milliers de personnes. Une banderole chiffrée donne l’ampleur de l’injustice salariale qui règne dans la grande distribution. Celle des salariés de Carrefour : « Bénéfices 2014 : 1,24 milliard d’euros. Partage de cette richesse : + 10 % pour les actionnaires. + 0,5 % pour les salariés, soit 33 centimes par jour, le prix d’une demi-baguette » de pain. Frédéric Gérard (CGT Carrefour Market) précise que la lutte est perpétuelle depuis février dernier, et qu’elle s’amplifiera jusqu’en décembre, en lien avec d’autres enseignes du secteur. « L’industrie, c’est la production, pas la spéculation », dit une affiche. « C’est mon travail qui fait les richesses. Il n’y a pas de bons et de mauvais migrants », lit-on sur la pancarte d’un intérimaire. Le camion de la CGT Air France avec la chemise d’un pilote déchirée sur le toit attire les photographes. Les visages jeunes aussi. « Nous travaillons trop au lycée Jean-Renoir de Bondy. De 8 heures à 18 heures, avec un seul jour complet de repos », commente Carine, 16 ans.

Les jeunes de l’Unef et de l’UNL étaient appelés à manifester aux côtés des syndicats CGT, FSU, SUD et l’union régionale FO. Les militants du Front de gauche, eux, soutenaient les manifestants au bord du cortège, en présence de Pierre Laurent, tête de liste aux régionales en Île-de-France. Amandine, infirmière à Paris depuis trois ans pour 1 600 euros par mois, va changer de métier. « Toujours à l’hôpital, mais dans le domaine du relationnel. Parce que les soignants n’ont plus le temps d’échanger avec les patients. »

En tête de cortège, ce 8 octobre apparaît comme une étape sociale qui en promet d’autres. « Manifester ici, et surtout transformer la colère en mobilisation à l’intérieur même des entreprises », c’est le message de Virginie Gensel, responsable nationale de la CGT. Pour Jean-Louis, militant SUD PTT de Bobigny, cadre en ressources humaines rémunéré 2 200 euros par mois à trois ans de la retraite et « à qui personne n’a jamais arraché la chemise », « le premier responsable des politiques de droite qui sont à l’œuvre dans ce pays, c’est d’abord François Hollande ». « Les syndicalistes ont leur part de responsabilité », admet-il clairement : manière d’appeler à travailler aux rapports de forces pour peser dans les choix face au gouvernement. François Hollande, parce qu’il a été élu par le peuple de gauche, est aussi jugé responsable de la montée de la précarité, pour Bernadette Groison, secrétaire nationale de la FSU, qui délivre un message à son attention : « Il est urgent d’écouter les critiques, les revendications et propositions des salariés. »

Pour Jean-Noël Lahoz, secrétaire départemental de FO dans l’Essonne, « c’est la casse du Code du travail qu’il faut absolument empêcher ». Dans ce département qui a vu Manuel Valls faire ses armes en politique, l’humeur est au besoin d’unité syndicale durable, « surtout quand on voit comment les militants syndicaux sont dans le collimateur ».

à Lyon, contre les réductions d’effectifs

Environ 3 500 manifestants ont défilé à Lyon entre l’ancienne gare des Brotteaux et la place de la Bourse, banderoles et drapeaux CGT, SUD, FSU, Unef et CNT en main. « Parents licenciés, jeunesse précarisée, retraites amputées, on n’en veut pas, de cette société ! » scande un militant CGT depuis une camionnette syndicale. Un mot d’ordre qui semble bien représenter l’état d’esprit des manifestants qui, malgré la difficulté à mobiliser en cette journée d’action nationale, continuent à se battre dans leurs entreprises et leurs institutions.

En proie à deux plans sociaux en quelques années, les salariés de Renault Trucks à Vénissieux s’apprêtent à devoir en affronter un troisième dans les services informatiques. « On ne nous donne aucune information concrète pour l’instant, mais on sait que Renault Trucks veut externaliser l’ensemble de sa division informatique pour la céder à une société de services qui pourra envoyer les salariés vers d’autres missions. Les salariés sont très inquiets et une bonne partie préfère partir dans le cadre du PSE », explique Alexandre Arroyo, élu CGT au CHSCT. Très présents dans le cortège, les cheminots payent aussi le prix fort de la stratégie de la réduction de la masse salariale. « La SNCF veut diminuer de moitié les effectifs des ateliers de maintenance d’Oullins, qui doivent fermer en 2019 pour être déménagés vers un technicentre », rapporte Christophe Busset, délégué du personnel CGT, qui juge qu’on ne peut « que se mobiliser, vu toutes les attaques que subit le monde du travail ». La question du temps de travail paraît particulièrement présente dans les esprits. « Dans le cadre d’une nouvelle convention, on veut nous supprimer nos congés trimestriels, nos congés d’ancienneté, tout ça pour éviter d’embaucher », témoigne Laurence, 45 ans, monitrice-éducatrice à l’institut médico-éducatif Val-de-Saône, à Montanay, et militante à SUD santé-sociaux.

à Marseille, air france 
en tête de cortège

Juste avant l’Internationale en clôture de la manifestation marseillaise, devant la préfecture des Bouches-du-Rhône, un nouveau chant revendicatif s’est élevé de la sono. « Sans chemise, sans pantalon », le tube des années 1970 de Rika Zaraï, faisait bien entendu référence à la situation d’Air France, dont les salariés de l’aéroport de Marignane menacés au premier chef étaient en tête d’un cortège mêlant travailleurs du privé et du public, mais aussi des retraités, des lycéens, des étudiants et des chômeurs.

Devant les manifestants venus des nombreuses entreprises menacées du département, de Nexcis à Total La Mède en passant par Saint Louis Sucre, témoignages de la diversité du ras-le-bol social, les agents d’Air France ont pu crier leur colère. « Pour la seule base de l’aéroport Marseille-Provence, on en est au septième plan de rigueur depuis 2008, les salariés n’en peuvent plus. On leur demande pourtant encore de nouveaux efforts alors que la compagnie va annoncer des bénéfices, explique Serge Bodrero, secrétaire CGT de la base Air France de Marseille et élu au CE. La direction est dans la provocation et le refus du dialogue, on nous propose de la concertation, jamais de la négociation. »

Air France représente à elle seule 2,7 % du PIB de la région Paca et 47 000 emplois directs, indirects et induits, ce qui donne une idée de l’ampleur de l’enjeu local. À l’aéroport de Marseille-Provence, où la compagnie emploie 771 équivalent temps-pleins, elle demandait 8,1 millions d’euros d’économies sur les 32 millions de la masse salariale. Ce chiffre d’économies est brutalement passé à 13,9 millions, soit une hausse de 71 % en quelques jours et 210 emplois au tapis. « Pourtant, le travail est de plus en plus dur et de plus en plus stressant », témoignent Sandy et Florence, employées à la sécurité.

À Ajaccio, les économies demandées sont passées de 4 à 5,2 millions, soit 85 postes de moins et à Bastia, de 3,3 à 4,6 millions, soit 74 emplois perdus. Face à cette hémorragie annoncée, les salariés ont sonné l’heure de la mobilisation. « À la base de Marseille, par exemple, la situation économique est stabilisée, mais on fait face à une volonté de destruction de l’emploi. On revendique une table ronde avec le gouvernement, qui doit se décider à être un acteur, et la direction. S’il n’y a pas d’investissements, c’est toute la compagnie qui va couler, explique Aimé Musto, Marseillais et secrétaire général adjoint du comité central d’entreprise (CCE) d’Air France. Les salariés de Marseille sont inquiets, mais déterminés et pas du tout désabusés. Si l’on n’obtient pas de vraies négociations, il y aura une action d’une ampleur encore jamais vue sur l’aéroport de Marseille-Provence pour répondre à cette agression. »

MARC BUSSONE 
(À MARSEILLE), 
LAURENCE MAURIAUCOURT 
(À PARIS) 
ET LOAN NGUYEN 
(À LYON)
http://www.humanite.fr/plus-de-cent-mille-sur-le-pave-pour-les-salaires-et-la-rtt-586339

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