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Nicolas Maury Militant PCF Istres






 



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Dimanche 3 février 1991, dans une journée froide, alors qu'un grand écran projette des images historiques des luttes passées menée par le PCI, le PCI a cessé d'exister


Il y a 20 ans disparaissait le Parti Communiste Italien (2/3)
III- Le « Partito Democratico della Sinistra » et le « Partito della Rifondazione Comunista », a l'épreuve du feu.

A) Les élections partielles de 1991

- Les élections partielles

En 1991 des élections partielles devaient renouveler les conseils municipaux du nord et du sud de l'Italie, et le conseil provincial de Caserta.

La démocratie chrétienne obtient 37,7% (+2%), le PSI 20,2% (+2,5%) qui passe devant le PDS (ex PCI) qui obtient 16,5% (-8%). Le parti communiste maintenu (la rifondazione) a présenté sur 9 ville des listes autonomes et a obtenu 7% (le PDS chute à 13,9% sur ces 9 villes).

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- Gains démocrates-chrétiens en Sicile

Les élections régionales en Sicile ont eu une valeur de test politique. Le PDC obtient 42,9% contre 38,8% en 1986. Le PSI chute à 14,3% (15% en 1986).

Le PDS recueille 10,9% contre 19,8% pour le PCI. Le PC maintenu 3,5%. La Rete qui a mené campagne contre la maffia rassemble les voix des communistes (7,6%).

Le MSI, néo fasciste recule de 9,2% à 4,8%

B) les législatives de 1992, les attentes du PDS

Les sondages

Les sondages donnent le démocratie chrétienne victorieuse avec 32% (contre 34% en 1987), les socialistes 16,5% (contre 14,5%) les néo-fascistes du MSI chuterait à 5,9% (contre 8,2%). Les ligues « autonomistes » et racistes grimpent dans les sondages et son annoncées à 9,4%.

Le PDS (ex PCI) est crédité de 15,8% contre 26,6% pour le PCI. La rifondazione comunista obtiendrait 4,3%. L'érosion électorale du PCI n'a pas été contenue avec la recomposition de la gauche. Le PSI deviendrait le premier parti de gauche devant le PDS. Il y a là réellement un échec pour le PDS, qui ne parvient pas a recomposer la gauche autour de lui. Cette volonté de recomposition va traverser le PDS tout au long de son histoire.

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Les alliances se montent

Pendant toute la campagne la course aux portefeuilles se mène inlassablement. Le PSI et le PDC rejettent toujours de PDS même si ils le reconnaissent comme un parti « normal ». Achille Occhetto fait les yeux doux au PDC en annonçant que la crise n'a comme débouché, qu'une voie conservatrice ou qu'une voie réformiste, il balaie ainsi plus de 50 ans d'histoire italienne.

Face à ces arrangements, les poujadismes péninsulaires prènent de l'ampleur. Les ligues « autonomistes » rejettent l'Italie du Sud coupable des maux économiques que traverse le pays. Dans les régions du nord, les ligues devancent les chrétiens démocrates. L'extrême droite se fraye un chemin dans les décombres du PCI.

La maffia vote PDC et PSI, des scandales éclatent contre des dirigeants du PSI et du PDC. Le score de la rifondazione reste encore une grande inconnue dans un pays traversé par des mouvements sociaux.

Les inconnues de l'après scrutin


Les résultats montrent l'échec des grands partis au profit des ligues régionalistes et des petits partis. La coalition gouvernementale menée par le PDC (29,7%) et le PSI (13,6%) ne recueille que 48,8%. Les ligues raflent 8,6%, le MSI 5,4% et on voit l'entrée d'Alessandra Mussolini au parlement.


Le PDS recueille 16,1% (perd 70 députés) et la refondation communiste 5,6%. Trois mois après sa formation le PRC (Parti de la Refondation Communiste) dépasse les 5%, sans argent, sans représentation officielle lors de cette campagne. Le PRC dispose désormais de 35 députés.

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C) Le PDS un « parti travailliste moderne »

Le PDS adhère à l'internationale socialiste


En 1992 à Berlin le PDS devient officiellement membre de l'IS, le PSI a donné son accord. C'est la première fois qu'un parti post-communiste rentre dans l'IS. Le parti socialiste hongrois devient observateur de l'IS.

Occhetto défini son programme (décembre 1993)

Achille Occhetto, secrétaire du PDS, annonce que son parti, ses candidats ont changé la substance du PDS, changé sa stratégie et pas que le nom. Pour Occhetto la recomposition de la gauche fait suite au déclin du centre (déclin des démocrates chrétiens) et à la création d'une force de centre-droit menée par Silvio Berlusconi « Forza Italia », véritable menace pour l'alliance progressiste.

Une alliance des progressistes se met en place, elle regroupe le PDS, le PSI, I Verdi (les verts), le RETE, le PR...et la Rifondazione Comunista. Le projet électoral repose sur une politique d'assainissement et de rigueur dans une perspective européenne, ne rien changer aux programmes de privatisations. Et la marque du PDS? Une volonté de mener a bien ces programmes, ni thatchérisme ni État gestionnaire. Le PDS recherche l'efficacité entre le public et le privé sur les problèmes d'emploi, de formation, de l'épargne productive. Comment aménager un capitalisme à l'italienne, qui doit continuer la réduction du temps de travail, réunir l'efficacité et la solidarité? Telle est la réflexion de la direction du PDS.

L'épouvantail communiste continue a touché le PDS, épouvantail constamment agité par la droite.

- Un parti qui se définit comme social-démocrate

Le PDS se veut être le pivot des coalitions gouvernementales. Estimant que les victoires électorales se faisaient au centre, Occhetto entend faire du PDS un parti social démocrate. Les statuts abandonnent la rupture avec le capitalisme par la volonté de le réformer. Le PDS se rapproche des chrétiens démocrates qui commencent à s'effondrer face aux affaires de corruptions organisé par la maffia.

L'élection législative de 1994 consacre l'échec de cette stratégie, car Silvio Berlusconi réussi a devenir président du conseil et Occhetto quitte la direction du PDS. C'est Massimo D'Alema qui le remplace. Cet ancien leader de la JC pousse encore plus loin les feux de la transformation social-démocrate.

Il fait du traité de Maastricht, de la monnaie unique et des critères de convergence la pierre angulaire du PDS. Il soutient Lamberto Dini, successeur de Berlusconi, les coupes budgétaires ainsi que la « réforme » des retraites au nom de Maastricht. Il se rapproche d'Umberto Bossi, leader de la Ligue du Nord pour former des alliances PDS-LN aux régionales, il rencontre Gianfranco Fini (du MSI néo-fasciste). Intronise Romano Prodi (économiste catholique chrétien démocrate) comme porte drapeau du centre gauche.

Le congrès du PDS c'est ouvert (juillet 1995), dans l'espoir que le PDS approuve la démarche de Massimo D'Alema. Parmis les invité il y a Silvio Berlusconi, et Gianfranco Fini.

- Achille Occhetto démissionne (juin 1994)

Les élections européennes ont entrainé la démission d'Achille Occhetto suite aux résultats désastreux du PDS. La gauche vient de rater sa campagne, peu de mobilisation, peu d'affiche collée sauf pour la droite, Forza Italia et l'alliance nationale raflaient la mise (30% pour Forza Italia et 12% pour l'AN). Le PDS obtient 19,1%, PRC 6%.

Dans toutes les circo ou le centre votait à gauche, Berlusconi les a récupéré par une campagne populiste et démagogique sur le chômage.

- D'Alema préconise un « parti travailliste moderne »

La gauche italienne veut se transformer en un grand « parti travailliste moderne » d'inspiration social-démocrate, a déclaré Massimo D'Aléma. Il approuve le choix de Romano prodi de prendre la tête d'une coalition de gauche lors des prochaines élections. Le PDS affiche sa volonté de s'ouvrir vers le centre, dont Romano Prodi est le point de convergeance entre les modérés et la gauche moderne.

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- Création de « L'olivier » (l'Ulivo)

En 1995, suite à l'initiative de Romano Prodi de rassembler la Gauche avec la composante progressiste de l'ancienne Démocratie Chrétienne, le parti guidé par Massimo D'Aléma participe à la fondation de L'Ulivo, dont il sera la principale force politique.

Grâce à ce rassemblement, des alliances de Centre Gauche réussissent à obtenir des excellents résultats aux élections régionales de 1995 et en Aril 1996 l'alliance, guidée par Romano Prodi, remporte les élections législatives. Pour la première fois depuis1948 l'ancien Parti communiste est représenté au gouvernement et s'affirme comme premier parti du pays.

Le premier gouvernement de Romano Prodi dure jusqu'en Octobre 1998. Massimo D'Aléma poursuit une double stratégie : le parti reste loyal à l'alliance de centre-gauche mais tente au même temps de se transformer en grande force social-démocrate par l'abandon de tout lien avec son passé communiste et l'élargissement de l'électorat vers la droite.

Cette stratégie mène à la création des « Démocrates de Gauche » par l'incorporation du « Mouvement des communistes unitaires », issu du Parti de la Refondation Communiste, la « Fédération travailliste » issue du Parti Socialiste Italien dissout, les « Chrétiens sociaux » issus de la Démocratie Chrétienne et la « Gauche républicaine » issue du Parti Républicain Italien.

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IV- La mutation, la « Democratici di Sinistra »

A) Du Partito Democratico della Sinistra aux Democratici di Sinistra

Le PDS se cherche entre le chêne et la rose (1996)


La victoire de l'Ulivo est suivit d'un revers aux régionales siciliennes. Ceci relance dans le parti une réflexion sur l'essence du PDS. La direction du PDS annonce une révolution pour le congrès. Objectif du PDS, réunir la gauche démocratique pour lancer un processus d'unification de la gauche.

On annonce l'abolition de la faucille et du marteau (dernier héritage du PCI), voir même du chêne (symbole du PDS) pour être remplacé par une rose, symbole des socialistes européens. Le nom choisi par Occhetto pourrait devenir Parti de la Gauche Européenne ou Parti du Socialisme Européen. Le but englober les sympathisants de l'ancien PSI.

La volonté inavouée est d'empêcher une renaissance de la démocratie chrétienne au centre, ou du Parti Socialiste. Pour D'Aléma il y a une volonté de refuser de faire de l'Ulivo un parti politique du type « Démocrate » pour l'instant.

- Massimo D'Alema, du communiste au socialiste


Massimo D'Alema est le pivot des DS, parti au centre de la coalition de l'Olivier. Il est devenu incontournable dans la politique italienne. C'est lui qui a conclut la svolta du PCI pour en faire une force social-démocrate.

Il est le fils d'un sénateur communiste, qui a gravit les échelles du PCI passant du « pionnier » qui apporte les fleurs à Togliatti , au numéro 2 du PCI au côté de Occhetto pour liquider le PCI et fonder le PDS. En février 1998, il franchit la dernière étape de la transformation du PCI en faisant du PDS, le DS. Coalition de la gauche non communiste, sous les auspices de Tony Blair et Jacques Delors.

Massimo D'Alema est un européen convaincu, vice président de l'internationale socialiste, député à Strasbourg, proche de Tony Blair et du Parti Démocrate américain de Bill Clinton.

Malgré un réelle force de caractère, et une popularité d'ordre mondiale, Massimo D'Alema n'arrive pas a retrouver l'influence du PCI. En 1996, il récupère 21,1% des suffrages (8,6% pour la Refondation Communiste), qui au total fait 30% soit le score du PCI. Massimo d'Alema doit s'appuyer sur sa gauche, malgrès une hostilité a ces projets sociaux-libéraux.

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Le PDS coupe les dernières branches de son histoire (février 1998)

Le PDS a vécu, à Florence il a crée une coalition de la gauche non communiste: les « Démocrates de Gauches » afin de récupérer toute la gauche non communiste, avec les socialistes, les chrétiens sociaux, et les républicains. Une naissance placés sous les auspices de Tony Blair (Labour anglais) et du français Jacques Delors (PS). Pour Tony Blair, cette création se veut  « adapté aux réalités économiques » et qui a le souci de « l'équité et de la justice sociale ».

Pendant trois jours les leaders des trois grands partis de l'Ulivo, ont tenté de se réunir dans un grand parti, ou un bloc politique destiné a regrouper le PDS et les socialistes sous un même drapeau.

La « Cosa II », ou la « créature de Massimo D'Alema» est donc née, placée a mis chemin entre la rose (symbole des socialistes) et le chêne (symbole du PDS) qui sera sur imprimé pour faire le logo des DS. C'est la fin de tous les liens avec le PCI (abandon de la faucille et du marteau héritage du PCI sur le logo du PDS).

Le DS se veut européen, libéral, moderne et liée a l'internationale socialiste. Son discours va en direction des jeunes et de la gauche. Le DS prône l'échec du PCI et du PSI comme un héritage obsolète du passé.

Les réactions sont mitigées, Achille Occhetto, critique la décision de la mutation du PDS qu'il compare a un « lifting », il décide de quitter le DS et de former son propre mouvement. Walter Veltroni (ancien directeur de l'Unità), grand admirateur de Kennedy regrette que le PDS ne soit pas devenu un parti démocrate à l'américaine. Pour la Rifondazione Comunista, Fausto Bertinotti a refusé l'adhésion du PRC aux DS, et il annonce que seul le PRC défend désormais la classe ouvrière.

En Octobre 1998, suite à la décision de Refondation Communiste de retirer l'appui au gouvernement Prodi, Massimo D'Aléma est chargé de former un gouvernement auquel participent également le Parti des Communistes Italiens (PdCI) et l'Union Démocratique pour la République (UDR). La référence à L'Ulivo est suspendue.

Walter Veltroni, vice-premier ministre de Prodi, accède au secrétariat du parti. La devise I care choisie par le nouveau secrétaire marque une ouverture du parti à la société civile et aux mouvements ainsi qu'une concentration de l'attention aux problématiques de la société contemporaine.

Cependant, l'impopularité des gouvernements de centre-gauche entraîne un enchainement de défaites électorales et en 2000 Massimo D'Alema est contraint à abandonner la tête du gouvernement au profit du socialiste Guiliano Amato. Le parti sort affaibli par l'échec de Massimo D'Alema et renonce à présenter un candidat issu de ses rangs pour guider la coalition de centre-gauche.

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- Vers le parti démocratique (2002)

Les élections législatives de 2002 marquent un double échec pour les Démocrates de Gauche: la coalition de l'Olivier, re-constituée sous le guide de Francesco Rutelli est défaite par la « Maison des libertés » de Silvio Berlusconi. A leur tour, les Démocrates de Gauche sont largement dépassés par Forza Italia dans le classement des partis. Dans l'Olivier ils sont devancés dans plusieurs circonscriptions par leur allié de centre La Margherita.

Après son élection à la mairie de Rome, Walter Veltroni abandonne ses fonctions de secrétaire du DS. Son successeur est Piero Fassino, un proche de Massimo D'Aléma fidèle à la ligne social-démocrate et pour certains aspects libérales des dernières années. Les membres proches de Walter Veltroni préfèrent se rassembler avec la minorité du parti qui revendique une ligne politique plus ancrée aux valeurs traditionnelles de la gauche dans le Correntone, représenté par Giovani Berlinguer, frère d'Enrico Berlinguer.

L'action de Piero Fassino se concentre surtout sur le rassemblement politique durable du centre-gauche fondé sur deux sujets:

L'Ulivo, fédération entre les Démocrates de Gauche et la Marguerite, destinée à devenir la force politique de référence à gauche ;
L'Unione, alliance électorale entre l'Olivier et des partis de gauche minoritaires.

Les listes de l'Olivier - associées à la personnalité de Romano Prodi - arrivent en tête aux élections européennes de 2004 et aux élections régionales de 2005. Toutefois, le choix de présenter des listes communes entre les deux partis ne fait pas l'unanimité, surtout dans les régions du Mezzorgiorno où les différences entre les deux ensembles sont plus marquées.

Le centre gauche en mal d'identité (2004)


Après la victoire de l'Olivier, le centre gauche n'a toujours pas de projet alternatif. La création d'un grand parti du centre gauche semble être aussi mis aux oubliettes. La Margherita tente aussi de marquer son programme et son existante face aux DS. La Margherita montre sa différence « démocrate chrétienne » et « réformiste » au sein de l'Olivier.

Dix ans après l'éclatement du PDC et du PSI les clivages sont de retour. La Margherita siège au parlement européen avec l'UDF de François Bayrou et les DS avec les socialistes européens. L'absence de programme alternatif provoque une victoire légère pour le centre gauche (33%) et permet de renforcer la « sinistra radicale » avec 10%.

Pour le PRC, le programme radical de la gauche permet à la refondation communiste de réaliser un score de 6,1%. Pour l'Olivier une équation complexe se mets en place: s'ouvrir vers la gauche avec le PRC et le PdCI ou, comme le veut la Margherita vers la droite en s'ouvrant à l'UDC (issue du PDC) proche de Berlusconi?

Une affaire politico-financière qui embarrasse les DS

Pour la droite c'est une aubaine, les DS sont victimes d'une campagne de scandale sur la gestion d'une société d'assurances de coopératives UNIPOL proche de l'ex PCI. Pour Piero Fassino et Massimo D'Alema cela tombe mal, a quelques mois des législatives, cette affaire entache les DS, qui reconnaissent « quelques erreurs ». Le menace réelle repose sur la peur de l'implosion des DS comme jadis le PSI et le PDC miné par les scandales de corruption. De plus cela reporte à plus tard la constitution d'un parti démocratique avec la coalition de l'Ulivo.

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B) L'Unità, l'ex quotidien du PCI dans la tourmente

Dernière page de l'Unità (Juillet 2002)


Fondé par Antonio Gramsci en février 1924, l'Unità est un quotidien de gauche, ouvrier, avant de devenir l'organe central du PCI jusqu'en 1991, disparaît faute de manque de moyens, de pubs, et de volonté rédactionnelle.

Dès le mois d'août 1924, l'Unità clandestine combat l'Italie de Mussolini. Après la guerre, elle bénéficie de l'ascension du PCI et de la popularité de Palmiro Togliatti. Ce dernier veut faire de l'Unità un journal utile pour le prolétariat, et les mouvements sociaux. L'Unità atteint son âge d'or avec Enrico Berlinguer dans les années 70 (280 000 ex en 1976 par jours) devenant ainsi le 3ème journal du pays derrière la Corierre della Serra et la Stampa (plus de 300 000 chacun par jour).

Mais les germes du marasme sont semés. Un groupe de journalistes exclus du PCI fondent un quotien communiste indépendant (hors du PCI et des groupuscules communistes et gauchistes) « Il Manifesto ». En Janvier 1976, un exclu du PSI Eugenio Scalfari crée la « Repubblica » avec l'ambition de rassembler les lecteurs de gauche. L'Unità perd son monopole de quotidien d'opposition. En 1982 « La Repubblica » a absorbé 1/3 des lecteurs de l'Unità séduit par les anectodes de couloir des partis de la gauche italienne. L'Unità commence a être mal en point et publie en 1985 les cours de la bourse de Milan.

L'Unità tente de reconquérir ses lecteurs par la mise en place d'une politique éditoriale nouvelle: Tango, un espace de satire politique, menée par les plus grands caricaturistes d'Italie.

Pendant la « svolta » l'Unità, très favorable à la mutation, ouvre ses colonnes aux militants du PCI, qui expriment, nombreux, leurs peurs de la « cosa », plongeant la direction du PCI dans la tourmente tant ils croyaient que la mutatin serait acquise par la base. Quoi qu'il en soit le PCI devient le PDS en février 1991. L'Unità devient journal fondé par Antonio Gramsci et abandonne le titre de « journal du PCI ». Lors de la fête d'adieu du PCI des journalistes quittent l'Unità pour fonder plus tard « Liberazione » journal de la refondation communiste.

Que devient l'Unità sans le PCI? Elle est donnée morte dans les deux ans a venir, or les ventes vont faire mentir des « spécialistes ». Par une politique éditoriale habile l'Unità réussi à vendre plus de 200 000 ex par jours. Le journal édite les classiques du cinéma italien avec son journal. En 1995, l'Unità crée une société indépendante qui permet d'éponger les dettes. Mais le succès est de courte durée (imitations des autres journaux et sale coup des DS)

Les DS, propriétaires du journal vendent leurs parts a des investisseurs privés en 1997. Les investisseurs ne relancent pas le journal et l'Unità perd ses lecteurs, elle survit en s'appuyant sur 20 000 abonnés et ses 60 000 ventes quotidiennes. En deux ans l'Unità accumule 250 millions de francs dettes et chute à 45 000 lecteurs. La Justice décide la liquidation judiciaire du journal, c'est la fin de la parution de l'Unità.

Une énorme émotion traverse l'Italie à l'annonce de la fin de l'Unità. Toute la classe politique pleure la fin de ce journal (sauf Silvio Berlusconi). Le Corriere della Serra, Il Manifesto et Liberazione accueillent une page spéciale des journalistes de l'Unità. La publication ne se fait plus que sur internet. L'Unità titre pour sa dernière parution: « le grand rêve est fini ».

En mars 2001 l'Unità reparaît


Après 8 mois d'absence, un petit groupe d'éditeurs de gauche, décident la reparution de l'Unità. Période ou Berlusconi, patron tout puissant dirige l'Italie par une politique populiste. L'Unità est indépendante de toute structure partisane. Une volonté d'en découdre contre le mythe d'un Berlusconi « entrepreneur-ouvrier » anime le journal. Les parlementaires DS, animé par le remort de la disparition de journal, offrent 2000 abonnement de 6 mois. Pour les 40 journalistes restant (sur 120 avant la liquidation) c'est un leurre avant qu'ils retournent lire la « Repubblica » annonce les journalistes de l'Unità.

L'Unità reparait entre la Repubblica toute puissant, copieuse et agressive, et 2 journaux communiste Il Manifesto (30 000 ex) et Liberazione (15 000 ex). Elle arrive se frayer une place (75 000 ex).

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C) Une scission au PRC: La naissance du PdCI

La démission du secrétaire de la refondation communiste (juin 1993)


Le secrétaire du PRC Sergio Garavini, a démissionné après les élections législative de 1992, ou le PRC avait réalisé le score de 6% et de 8,5% aux municipales. Pour Sergio Garavini et Pietro Ingrao, le PRC doit promouvoir l'alliance avec le PDS, lui aussi issue du PCI. C'est Fausto Bertinotti, ancien responsable du PCI et syndicaliste de la CGIL qui prend la tête du parti de la refondation communiste.

La formation du PdCI


C'est sur un contexte troublé que ce crée le Parti des Communistes Italiens (Partito dei Comunisti Italiani). Le PRC est membre d'une coalition gouvernementale menée par Romano Prodi. Une fois au pouvoir, le PRC ne participe pas au gouvernement, il est juste membre de la majorité regroupée autour de l'Ulivo. Le PRC refuse de voter le budget proposé par Romano Prodi (trop favorable à la rigueur économique), provoquant ainsi la démission de président du conseil.

Une minorité de députés et sénateurs réunis autour d'Armando Cossutta, refuse la ligne « Bertinotti » et continuent à participer au gouvernement mené par le successeur de Prodi, Azeglio Ciampi.

Pour la minorité du PRC, il y a une volonté de créer un nouveau parti communiste. Un parti qui se revendique du marxisme et qui refuse l'intransigeance de Bertinotti. C'est à Rome entouré de 3000 personnes que le Parti des Communistes Italiens voit le jour le 11 Octobre 1998. Armando Cossutta en prend la tête et affirme clairement que le PdCI prônera « l'autonomie de la gauche dans un centre gauche unitaire ».

Avec Oliviero Diliberto, successeur de Cossutta, le PdCI connait un décollage électoral faible par rapport au PRC mais croissant. Il a parmi des figures italiennes: Marco Rizzo et l'astronaute Umberto Guidoni. Son organe central, est un vieux journal hebdomadaire du PCI: la « Rinascitta della sinistra ».

- Appel contre la scission au sein du PRC

A cette annonce une cinquantaine de résistants, parlementaires, syndicalistes et ex-responsable du PCI lancent un appel à l'unité, au delà des divergences, et des désaccord pour continuer a faire vivre le PRC et refuser toute scission.

Pour ces signataires la constitution d'un nouveau parti entre les DS et le PRC serait un leurre, qui cependant mettrait en pièce

toute volonté de refonder un parti communiste de masse. C'est le meilleur cadeau fait à la droite annoncent-ils.

Ses scores sont en constante progression depuis sa création passant de 618 000 voix en 2001 (1,7%), à 783 000 en 2004 (2,1%), à 885 000 électeurs en 2006 (2,4%).

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