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Nicolas Maury Militant PCF Istres






 



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Dimanche 3 février 1991, dans une journée froide, alors qu'un grand écran projette des images historiques des luttes passées menée par le PCI, le PCI a cessé d'exister


Il y a 20 ans disparaissait le Parti Communiste Italien (3/3)
V- Le Parti Démocratique : L'ultime mutation du PCI

A) le Parti Démocratique pour 2008 ?

- Les élections de 2006


En octobre 2005, les partis de l'Union organisent des élections primaires pour désigner le candidat de la coalition pour les élections législatives de 2006. Les Démocrates de Gauche soutiennent la candidature de Romano Prodi qui recueille 74,1 % des votes, son concurrent Fausto Bertinotti recueille plus de 15%.

Une liste commune entre les Démocrates de Gauche et la Marguerite avec le symbole de l'Olivier doit soutenir la candidature de Prodi à la Chambre des Députés. En revanche, les candidats au Sénat sont regroupés dans des listes propres au parti. La liste de l'Olivier arrive première en assurant à l'Union une victoire de très courte marge.

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La liste des Démocrates de Gauche au Sénat (17,2 %) est devancée par celle de Forza Italia. La liste unique présentée à la Chambre des Députés rassemble plus de voix que l'addition des suffrages recueillis par les deux listes au Sénat. Les communistes obtiennent 5,9% pour le PRC et 2,3% pour le PdCI.

Après cinq ans passés à l'opposition les Démocrates de Gauche sont à nouveau le premier parti de la majorité parlementaire. Au moment de l'assignation des charges institutionnelles et des fonctions ministérielles, le parti réclame sa part. Or, la candidature de leur président Massimo D'Alema, d'abord à présidence de la Chambre des Députés et en suite à la présidence de la République est rejetée par les alliés au profit du communiste Fausto Bertinotti. Cependant, ils parviennent à faire élire Giorgo Napolitano l'une des personnalités les plus éminents du parti, à la présidence de la République, fonction à laquelle aucun communiste ou post-communiste avait jamais accédé auparavant.

Giorgo Napolitano
Giorgo Napolitano
- Le Parti Démocratique

Depuis le succès relatif de la liste de l'Olivier et l'insuccès constant des listes des Démocrates de Gauche la direction du parti soutient officiellement la fusion avec La Marguerite dans un Parti démocratique. Ce projet rencontre des vives résistances dans les deux formations et laisse des questions ouvertes :

La direction: le rôle du premier leader du parti démocratique est essentiel pour déterminer son succès. Cependant, aucune personnalité à l'exception de Prodi semble aujourd'hui créer un large consensus au sein des deux partis.

La structure: Les Démocrates de Gauche disposent d'une structure très articulée et hiérarchisée, héritage du parti communiste. Une partie de la Marguerite craint les risques d'être absorbée de facto par les démocrates de Gauche.

L'idéologie: Après la chute du communisme le parti s'est privé de son principal fondement idéologique. Cependant, beaucoup de membres regardent avec scepticisme la fusion d'un parti issu de la classe ouvrière avec un parti de tradition bourgeoise et catholique.

Socialiste ou Démocrate ? Les Démocrates de Gauche sont parmi les membres les plus actifs du Parti Socialiste Européen, appartenance qui est mise en évidence dans le symbole. Francesco Rutelli, en revanche, a fondé avec François Bayrou le Parti Démocrate Européen dont la Marguerite est la principale force avec l'Union pour la Démocratie Française (UDF).

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- Le congrès de Rome de 2005

Au troisième congrès des Démocrates de Gauche tenu au Palalottomatica à Rome, quatre motions ont été présentées :

Pour gagner, l'Italie qui unit (Motion Fassino) (79,1 %) : Soutenue par le président du parti Massimo D'Alema, la motion de la "droite" du parti est favorable au rapprochement du parti avec la Marguerite et au leadership de Romano Prodi.

Une gauche forte. Une grande alliance démocratique (Motion Mussi - Berlinguer) (14,6 %) : Référence de la "gauche de la gauche" elle propose un renforcement des thématiques de la gauche traditionnelle ainsi qu'un rapprochement avec les mouvements altermondialistes. La motion rejette toute proposition de fusion avec la Marguerite et privilégie un rapprochement des partis de gauche.

A gauche, pour le Socialisme (Motion Salvi) (4 %) : La motion propose que le parti privilégie un renforcement des structures actuelles pour retourner à constituer le noyau du rassemblement de la gauche.

L'écologie fait du bien à l'Italie et à la Gauche (Motion écologiste) (2,4 %): Favorable à l'union avec la Marguerite et autres partis de la gauche modérée et propose d'élaborer un programme politique alternatif fondé sur l'écologie.

- Positions politiques


Les Démocrates de Gauche se reconnaissent dans les principes de la social-démocratie européenne. Ils adhèrent désormais à l'Internationale Socialiste et au Parti Socialiste Européen. Néanmoins, le terme "socialiste" n'est évoqué que dans une dimension européenne ou internationale. Les militants et les électeurs du parti ressentent tendent à associer le terme à la tradition du Parti Socialiste Italien (PSI) ou à une abnégation du passé communiste.

Malgré ses résultats électoraux en baisse les Démocrates de Gauche continuent à être au centre d'un réseau d'acteurs économiques et sociaux très ancrés dans les régions où le parti est dominant : La Confédération Générale Italienne du Travail (Confederazione generale italiana del lavoro, CGIL) et la Ligue des coopératives. La présence de ce réseau explique à la fois le pragmatisme et l'ancrage dans le territoire du parti, caractéristiques qu'il partage avec le Parti Travailliste britannique et le Parti Social-démocrate Allemand (SPD).

Sur la politique extérieure, les DS placent l'Italie dans l'OTAN, refusent le guerre en Irak, tout en participant à la coalition menée par les USA en Afghanistan, et au Liban.

Les DS ont voté en 2007 l'augmentation des effectifs militaire de l'Italie en Afghanistan, plongeant le parlement dans une crise gouvernementale suite à l'abstention de 2 sénateurs du PRC. Les communistes rassemblent plus de 100 000 personnes contre le projet militaire de Prodi, mais le votent au parlement. Les DS sont anti Castro, ils demandent la levée du blocus de l'île par le départ de Fidel Castro.

Sur le plan économique et social, les DS participent et revendiquent pleinement la démarche de Tony Blair. Les DS se placent clairement au centre de l'échiquier politique: Plan de privatisation, gèle des salaires, casse des retraites, accompagnement du capitalisme...

Fassino et Rutelli
Fassino et Rutelli
B) Le congrès de Firenze 19 au 21 avril 2007

Ce congrès prend une valeur spéciale, car le DS devrait engager sa mutation en parti démocrate à l'américaine. Pour la motion majoritaire de Piero Fassino, il s'agit de construire une grande force politique de centre-gauche capable de tenir tête à Forza Italia de Silvio Berlusconi. Le but serait de créer une force qui pourrait rassembler près de 30 à 35% des électeurs, soit guère plus que l 'ex PCI.

Ce congrès présente trois motions:


-La première est celle présentée par Fassino et qui se dénomme « pour le parti démocratique ». Cette motion veut conclure définitivement la mutation des DS en un parti moderne pour l'Italie, acter la fin d'un parti qui reste issue d'un système politique hérité des partis de la première République. Le Parti Démocratique devrait défendre un nouveau réformisme. Cette motion est défendue par la direction des DS dont Massimo D'Alema et Giorgio Napolitano.

-La seconde est défendue par Fabio Mussi ministre de Romano Prodi, « A gauche, pour le socialisme européen » qui veut un parti réformiste, démocratique, moderne, une grande force socialiste de centre-gauche encrée dans le Parti Socialiste Européen

-La troisième défendue par Gavino Angius et Mauro Zani « Pour un nouveau parti, Démocrate et Socialiste » qui craint de perdre les liens fort avec le PSE.

C) Les tendances au sein des Démocrates de Gauche

La tendance de la majorité est celle de la direction menée par Piero Fassino, Massimo D'Alema et Walter Veltroni. Ses propositions de congrès l'on toujours amenée a favoriser l'union de la gauche au sein de l'Olivier, et aujourd'hui au sein d'un nouveau parti qui rassemble le centre-gauche (les DS, les restes du PSI et la marguerite en gros).

Ses valeurs sont celles de la social-démocratie, de la démocratie, du réformisme, et de l'acceptation du capitalisme.

Au sein de la majorité, il y a des tendances qui sont autonomes comme celle de « la gauche et du mezzogiorno » d'Antonio Bassolino forte d'une grande influence dans le sud de l'Italie et pus radicale que la direction.

L'autre motion interne à la direction est celle de la « gauche républicaine » représentée par des anciens membres du PRI (parti républicain italien) venus au DS en 1998. Leurs valeurs ne refusent pas le parti démocratique, mais insistent sur le fait qu'il doit être Républicain et Laïque.
La tendance dite « libérale » est l'aile droite du DS, qui défend des valeurs libérales-socialistes et la création d'un parti réformiste. Au congrès de Firenze les libéraux ont rejoint Fassino pour créer le parti démocrate.

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La « réforme pour l'Europe », elle est issue de l'ex PSI et defend des valeurs social-démocrates eurpéennes.

Les « chrétiens socialistes » issue d'une scission de la Démocratie Chrétienne en 1994, qui rejoint le PPI puis l'alliance des progressistes. Ils se veulent Laïques et socialistes.

Les travaillistes, tendance issue du PSI et de la fédération travailliste qui a adhérée aux DS en 1998. Ils sont contre la création d'un parti démocratique, qui serait en contradiction avec l'adhésion au PSE. Ils défendent le social-libéralisme.

La Gauche Libérale association fédérée aux DS qui défend sa proximité avec la Margherite, cette tendance défend la tradition du libéralisme social.

- La tendance de la « Gauche DS » l'aile gauche des DS qui ne renie pas sa culture


post-communiste et la culture démocrate-chrétienne issue des fractions du PDC. Cette tendance présentent à chaque congrès une motion afin de défendre les valeurs de la gauche, du socialisme européen et démocratique. Les leaders de cette motion sont Fabio Mussi et Giovani Berlinguer (le frère d'Enrico Berlinguer).

Les valeurs sont floues, à la fois proche des travailistes de Tony Blair et du socialisme démocratique. Elle veut aussi que le DS soit un parti qui se tourne vers la gauche radicale, vers la non violence, et de l'antilibéralisme.

La principale tendance de la « gauche du DS » est menée par la « gauche du DS pour le socialisme », c'est un tendance qui propose de se tourner vers le modèle français avec le PS. Cette tendance refuse l'intégration dans l'Olivier et dans le parti démocratique. C'est la tendance qui a conservé quelques héritage du PCI.

Les « Socialistes d'Europe » est un tendance qui c'est crée en 2007 pour le congrès de Firenze. Ils veulent que le DS ne rompt pas avec le PSE et les valeurs de la social-démocratie européenne. Ils présentent une motion au congrès pour un nouveau parti, démocrate et socialiste.

La Gauche Ecologiste, qui est née lors du congrès de Rome. Favorable à l'union avec la Marguerite et autres partis de la gauche modérée et propose d'élaborer un programme politique alternatif fondé sur l'écologie.

-Les adhérents des DS: en 1999 ils sont 656.146, en 2000 ils sont 555.171 , 2001 - 598.085 , 2002 - 534.358 , 2003 - 549.372 , 2004 - 555.481 , 2005 - 543.907 . Les DS sont parmi les partis les plus influents et les plus nombreux derrière le SPD et la CDU en Allemagne.

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VI- Le Partito Democratico

A) La « Chosa II »: Le Parti Démocratique est né

- La « Chosa II »


Le Partito Démocratico est né de la fusion de deux grands partis italiens membres de l'Ulivo de Romano Prodi. Les « Démocrates de Gauche » mené par Piero Fassino (ex PCI) et les chrétiens démocrates de La Marguerite menée par Francesco Rutelli se sont unis dans un parti de type nouveau en Europe clairement centriste/réformiste, ni social-démocrate, ni démocrate chrétien.

Les formations politiques suivantes se sont toutes dissoutes dans le PD :

* Démocrates de gauche (social-démocrate);
* La Margherita (centriste);
* Parti démocrate du sud (centriste);
* Projet Sardaigne (centriste);
* Mouvement des républicains européens (social-libéral);
* Républicains démocrates (social-libéral);
* Alliance réformiste (sociale-démocrate).

Rapidement cette nouvelle machine purement électorale apparaît comme un gage de stabilité politique au centre/centre-gauche. L'échec de la coalition de Romano Prodi (L'Unione) a poussé la création de ce nouveau parti qui n'est rien d'autre que la fusion des partis de l'Ulivo.

Le résultat des élections de 2006, après le succès de l'édition 2005 de l'élection primaire du centre-gauche, où plus de quatre millions d'électeurs ont officiellement approuvé Prodi comme candidat au poste de Premier ministre, a donné un coup d'accélérateur au projet de création d'un grand parti unifiant le centre-gauche. Peu après ces évènements, Francesco Rutelli et Piero Fassino, respectivement dirigeants des partis La Margherita et Les démocrates de gauche, ont en effet prévu des conventions pour le mois d'avril 2007 afin d'approuver officiellement la fusion des deux formations.

Le 19 avril 2007, les Démocrates de gauche ont tenu leur dernier congrès, à l'occasion duquel environ 75% des membres du parti ont voté en faveur de la création du Parti démocrate dès que possible, tandis que la gauche du parti, menée par le ministre Fabio Mussi, opposé à ce projet, n'obtiendra qu'environ 15% des voix. Une troisième motion, présentée par Gavino Angius proposant l'intégration du Parti démocrate au Parti Socialiste européen (et donc à aucune autre formation politique européenne), a obtenu 10% des voix. Pendant et après la convention nationale des Démocrates de gauche, Mussi et Angius ont annoncé leur intention de ne pas adhérer au Parti démocrate et de fonder un nouveau parti de gauche, Gauche démocrate, plus enclin à unir l'extrême gauche sous une même bannière. Angius a finalement abandonné le projet en faveur de la création d'un parti social-démocrate, plus modéré, avec les Socialistes démocrates italiens, le Parti socialiste.

Le 22 mai 2007, la liste des membres du Comité d'organisation du Parti démocrate est annoncée : elle comprend 45 hommes politiques, principalement issus des deux grands partis impliqués dans le processus, mais également des personnalités comme Marco Follini, Ottaviano Del Turco, Luciana Sbarbati, Renato Soru, Giuliano Amato, Gad Lerner et Tullia Zevi. Le 18 juin, le Comité s'est réuni pour décider des règles à suivre pour l'ouverture de l'élection des 2 400 membres de l'Assemblée constituante. Prodi a annoncé que chaque électeur aurait à choisir entre un certain nombre de listes, chacune d'elle étant associée à un candidat au poste de leader du parti. L'assemblée devrait ensuite avoir élu le premier chef de file lors d'une convention fondatrice, prévue le 14 octobre.

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- Les difficultés programmatiques

Le programme de ce nouveau parti n'est pas d'une innovation exceptionnelle, il se place uniquement face à Berlusconi et comme pivot d'un jeu de l'alternance. Pour le diriger, le maire de Rome Walter Veltroni a été élu lors d'une primaire. Cet ancien communiste, ancien directeur de l'Unità, admirateur du Parti Démocrate américain et de Kennedy se place dans une optique de donner au PD une base électorale calqué sur celle du PCI, entre 35 et 40%. Walter Veltroni a bien compris que le PD doit se placer comme une arme qui vise avant tout a affaiblir la gauche dans son ensemble, et a limiter l'influence de la gauche radicale en pleine recomposition.

Le 21 novembre, le nouveau logo a été dévoilé, il dépeint la partie acronyme (PD), avec des couleurs rappelant le drapeau tricolore italien (vert, blanc et rouge) et intégrant une branche d'olivier, symbole historique de L'Olivier. Selon les termes de Ermete Realacci, le vert représente les cultures écologiste et sociale-libérale, le blanc la solidarité catholique et le rouge les traditions socialistes et social-démocrates.

Sa création provoquera plusieurs scissions : celle de la Gauche démocrate qui refuse de suivre la motion du dernier congrès des Démocrates de gauche, et celles, issues de la Marguerite, des Libéraux-démocrates menés par l'ancien président du conseil Lamberto Dini, et de l'Union démocratique.

La gauche des « Démocrates de Gauche » refuse ce choix qui vise a abandonner les références au socialisme européen. La tendance « Gauche-DS » menée par Fabio Mussi ne rejoint pas le PD et décide de former un nouveau parti, résurgence du PDS.

L'aile social-démocrate modérée décide de rejoindre le « Partito Socialista » nouvellement recrée par la fusion de multiples parti issues de l'ex PSI (coalition Rossa nel Pugno, SDI, Craxi Socialisti) seuls les nuevo PSI (proche de Berlusconi) et le parti Radical ont refusé de le rejoindre.

- Le Positionnement européen: PDE ou PSE ?

Le positionnement européen est l'une des principales questions concernant le Parti démocrate ; en effet, les Démocrates de gauche (DS) sont affiliés au PSE tandis que la Margherita est membre fondateur du PDE. Les diessini Valdo Spini et Gavino Angius, qui ne font pourtant pas partie des courants de gauche de DS, ont plusieurs fois exprimé leurs perplexités au sujet de la fondation du Parti Démocrate précisément parce que cela pourrait les conduire à ne plus siéger au PSE.

Dans cette perspective, le PSE a modifié ses statuts lors de son dernier congrès, en se redéfinissant comme une force politique ouverte à tous les partis européens "d'inspiration socialiste, progressiste et démocrate", de façon à permettre la possibilité d'un élargissement du parti aux mouvements progressistes qui ne proviennent pas nécessairement du champ historique des gauches européennes. Cette tentative d'amener la Marguerite dans le giron socialiste n'a cependant pas trouvé un echo favorable au sein du parti de centre-gauche, qui continue de refuser de rejoindre le PSE.

Walter Veltroni
Walter Veltroni
B) Walter Veltroni, du communisme au centrisme

Journaliste auprès de L'Unità dont il a en été le rédacteur en chef de 1992 à 1996, conseiller de la ville de Rome de 1976 à 1981, député du Parti communiste italien (PCI) et ensuite du Parti des démocrates de gauche (PDS, actuels Démocrates de gauche) de 1987 à 2001. Il a été vice-président du conseil et ministre des Biens culturels dans le gouvernement de Romano Prodi du 17 mai 1996 au 21 octobre 1998. De 1998 à 2001, il a été le secrétaire général des Démocrates de gauche.

Le 13 juin 1999 il a été élu député au Parlement européen, où il a été membre de la Commission de la culture, de la jeunesse, de l'éducation, des médias et des sports. Il a été aussi Président de l'Intergroupe "Cinéma, Politique audiovisuelle et Propriété Intellectuelle". Il a été elu maire de Rome une 1ere fois en 2001 avec 53 % des suffrages, et a été réélu en 2006 avec 61,45 %.

Personnalité consensuelle très douée pour la médiation, il entretient des relations excellentes avec la presse ainsi qu'avec les pouvoirs économiques de la capitale italienne.

Le 23 mai 2007 il a été un des 45 membres fondateurs du Comité national pour le Parti démocrate qui réunit les leaders des composantes du futur Parti démocrate. Il s'est prononcé en juin 2007 pour devenir le futur leader du nouveau Parti Démocrate (PD), né de la fusion de la Marguerite avec les composants majoritaires des Démocrates de gauche (DS), lors des primaires d'octobre.

Suite à ces élections primaires, auxquelles ont participé près de 3 millions d'italiens, Veltroni a été élu Secrétaire général du Parti démocrate avec près de 80 % des voix.

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C) La « Gauche Démocratique »

C'est la tendance de Fabio Mussi des « Sinistra DS » qui a refusé l'abandon des références au socialisme européen, comme jadis la Rifondazione avait refusé l'abandon des références au communisme. Ce nouveau Parti voit le jour après le congrès de Firenze des Démocrates de Gauche d'avri 2007. C'est parti réformiste, démocratique, socialiste de centre-gauche encrée dans le Parti Socialiste Européen qui voit le jour. Il dispose du soutien de 21 députés, 10 sénateurs et 4 députés européens. Paradoxalement Achille Ochetto, dernier secrétaire général du PCI et premier du PDS vient d'y adhérer car ce parti représente les valeurs réformistes héritières du Partito Democratico della Sinistra.

D) Renaissance du Parti Socialiste

Le Parti socialiste (Partito socialista) est un parti politique italien créé en 2008 par le regroupement de plusieurs petits partis issus de la diaspora socialiste consécutive à l'éclatement du Parti socialiste italien dans les années 1990. Les principales composantes de ce nouveau PS sont :

* les Socialistes démocrates italiens.
* Démocratie et socialisme, scission de l'aile droite de la Gauche démocrate hostile à la création de La Gauche - l'Arc en ciel.
* Les Socialistes
* Le Parti socialiste - Gianni De Michelis, issu du Nouveau Parti socialiste italien
* l'Association pour la Rose au poing

Le congrès de formation de ce nouveau PS doit avoir lieu les 7 et 8 mars. Le parti a arrêté sa position pour les prochaines élections générales italiennes où il se présente sans apparentements avec d'autres partis et avec Enrico Boselli comme candidat à la Présidence du Conseil des ministres. Il fait partie de l'Internationale socialiste et du Parti des socialistes européens (PSE).

En 2008, il compte alors 15 députés, 3 sénateurs et 3 députés européens. Mais lors des élections générales italiennes de 2008, il n'atteint pas 1 % des voix (en métropole ; il dépasse les 3 % chez les Italiens de l'étranger) et perd à cette occasion tous ses représentants au Parlement italien.

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E) Rifondazione Socialista ?

Avec le Parti Démocratique l'espace politique à gauche est quelque peu bouleversé et dangereusement fragmenté. Le PD vise une position hégémonique. De plus le Président de la République Italienne Giorgio Napolitano face aux renversement de majorité a décidé la dissolution du Parlement et la convocation d'élections anticipées pour le 12 et 13 avril 2008.

La Rifondazione Comunista renforcée par ses bons scores de 2005 doit faire face à la menace du PD et doit tirer le bilan de sa participation aux gouvernements de Romano Prodi, or la situation sociale et économique laisse les communistes sans ressources pour agir au sein de l'Unione. Réforme des retraites, privatisations, précarité, salaires etc. les communistes n'apparaissent pas comme capable d'agir. De plus le leader du PRC, Fausto Bertinotti, président de la Chambre des Députés, semble amener les communistes

italiens vers une nouvelle mutation. Le président du Parti de la Gauche Européenne semble prendre la route du Die Linke en Allemagne.

En décembre 2007, à Rome, des partis de gauche se réunissent pour monter une coalition électorale, portant à 4 le nombre des blocs électoraux (le PDL de Berlusconi, le PD de Veltroni, Bertinotti et UDC). Cette assemblée rassemble les nouveaux SD, les Verts (I Verdi), les Comunisti Italiani (PdCI) et la Rifondazione.

Cette alliance se nomme Sinistra Arcobaleno (gauche arc en ciel), c'est la première fois depuis la fin de la seconde guerre mondiale que la faucille et le marteau n'apparaitra pas. De plus dans le tête des dirigeants de la Rifondazione, cette alliance doit a terme devenir un nouveau parti pour la gauche radicale, un parti dont « le communisme ne sera plus qu'une tendance culturelle » selon Fausto Bertinotti.

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F) Les élections générales d'avril 2008: Le PD tout puissant à gauche

Romano Prodi n'aura survécu à Silvio Berlusconi, 71 ans, revoilà le leader de la droite depuis 1994, à la tête d'une coalition « Il Popolo della Liberta » débarrassée des restes de la démocratie chrétienne. Revanchard et crédité de plus de 35% des voix, devant le nouveau PD de Veltroni. Walter Veltroni, dont le slogan de campagne fut « tout est possible » part au combat presque seul, seul les radicaux et Di Pietro sont présents au côté du PD. Weltroni a refusé la reconduction de l'Unione, qui a au bout de 20 mois, a fait chuter les gouvernement de Romano Prodi.

La droite de Silvio Berlusconi l'emporte haut la main, face au Parti Democrate de Walter Veltroni.

Cette victoire donnée d'avance, a toutefois le mérite de faire émerger un nouveau paysage politique en Italie avec le renforcement des deux coalitions principales de droite et de gauche, mais aussi une remontée en puissance de l’extrême droite symbolisé par les bons scores de la ligue du Nord, et la marginalisation des partis d’extrême gauche.

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Silvio Berlusconi réclamait aux électeurs une majorité claire, pour gouverner et « prendre des mesures impopulaires ». Ses voeux ont été exaucés. À la Chambre des députés, avec 46,7 % des voix, sa coalition obtient 340 sièges. Au Sénat, où les commentateurs attendaient une très courte majorité, voire une majorité dissonante, avec 47,3 %, il obtient 167 sièges sur 315. Plus humiliant encore pour Walter Veltroni, du Parti démocrate (PD), le Peuple des libertés (PDL), la formation issue de la fusion de Forza Italia de Silvio Berlusconi et d’Alliance nationale (AN), s’installe comme premier parti du pays, avec 38 % des voix. Le PD n’en recueille que 33,5 %.

Les électeurs ont en quel- que sorte anticipé une réforme électorale favorisant le bipartisme. Seulement six formations seront présentes à la Chambre des députés. « Sur les cendres des petits partis naît la IIIe République », écrivait hier Filippo Ceccarelli dans le quotidien la Repubblica. Les deux principales coalitions ont recueilli ensemble 84 % des voix, et les deux principaux partis 70 %.

Quant au Parti démocrate (PD), il devra désormais se pencher sur sa stratégie. Avec 33 % des voix, « nous sommes la plus grande force réformiste que le pays n’ait jamais eue », s’est félicité son secrétaire, Walter Veltroni. Il reste que l’ouverture au centre est loin d’avoir fonctionné. À la Chambre des députés, le nouveau parti ne gagne que deux points par rapport aux résultats de ses prédécesseurs, en 2006. Au Sénat, il gagne cinq points. De plus, il se trouve sans alliés pour la suite. Les autres composantes de la coalition de centre gauche qui supportaient le gouvernement Prodi ayant été profondément affaiblies et chassées du Parlement.

Ce sont les partis hors coalition (Gauche arc-en-ciel et UDC) qui ont été franchement sanctionnés par les électeurs.

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G) La gauche Arc-en-ciel ne réalise que 3,1 % des suffrages

- Bipolarisation des forces politiques


Les élections du 13 et 14 avril sont marquées par un événement historique dans la politique italienne : la fin de la présence parlementaire des communistes.

Les deux forces politiques parlementaires se réclamant de la gauche ont été littéralement balayées lundi. Le Parti socialiste sera pour la première fois depuis sa création, il y a 116 ans, hors du Parlement, n’ayant obtenu que 1 %. Le Parti de la refondation communiste (PRC) et le Parti des communistes italiens (PDCI), qui concouraient avec les Verts et la Gauche démocratique (SD) sous les couleurs de la Gauche arc-en-ciel (SinArc), n’ont pas franchi le seuil des 4 % pour entrer au Parlement (3,1 % contre 10,2 %, le score global de ces différents partis en 2006, dont 5,8 % pour le seul PRC). Ces formations perdent trois millions d’électeurs, sur les quatre qu’elles comptaient en 2006. « C’est une défaite nette, aux proportions imprévues », a commenté le chef de file de l’arc-en-ciel, Fausto Bertinotti, qui a annoncé sa démission des organismes dirigeants de Refondation.

La principale question pour les forces de la Gauche arc-en-ciel est maintenant son devenir. Pour le PdCI, une partie du résultat s’explique par une mauvaise conception de ce qu’elle doit être. « 90 % de l’électorat de la SinArc est communiste. L’absence de la faucille et marteau aura contribué au non-vote », estime Pino Sgobio, chef du groupe PDCI à la Chambre. Pour lui, la SinArc doit rester une confédération, dans laquelle député, après l’expérience Prodi, « il faut et organiser les luttes, être moins

Le Parti de la Rifondazione Communiste a, pour sa part, maintenu jusqu'en 2006 la bannière communiste et cette posture politique anti-système lui a permis non seulement de survivre, mais d'amplifier sa présence politique grâce à trois axes fondamentaux. En premier lieu, il a appuyé et participé aux mouvements sociaux

anti-néolibéraux – et en particulier la mouvance altermondialiste, ce qui lui a permis de rajeunir la militance communiste, à la différence des nombreux partis européens. En deuxième lieu, il a pu compter sur la popularité d'un leadership intelligent qui combinait critique radicale et grande capacité communicative, celui de Fausto Bertinotti. Enfin, le parti a défendu son indépendance à l'intérieur d'un front anti-Berlusconi, en conservant une diversité et une spécificité politico-idéologique, sans se retrouver marginalisé des luttes politiques nationales.

A partir de 2006, Rifondazione Communista a pourtant accepté d'intégrer non plus seulement une coalition électorale, mais une alliance de gouvernement et s'est retrouvé co-responsable de l'expérience du second gouvernement Prodi. En moins de deux ans, le PRC a perdu la crédibilité accumulée au large de plus de quinze années. A sa gauche, il a été critiqué pour avoir appuyé un gouvernement qui n'a pas rempli ses promesses de réformes sociales et pour avoir assumé quelques fois des positions franchement conservatrices, en particulier sur les thèmes du pacifisme.

Toute cela alors que Bertinotti assumait la présidence de la Chambre des Députés. A sa droite, les critiques ont aussi fusé et dénoncé le PRC comme un «facteur instable» de l'alliance gouvernemental. Au-delà de la fragile majorité parlementaire, les droites et les médias ont dénoncé le «chantage» des gauches (celui du PRC, mais aussi des Verts, de la dissidence de gauche du PD, appelée Gauche Démocratique (DS), et du Parti des Communistes Italiens). Des gauches qui n'ont pas pu changer l'orientation «naturelle» du gouvernement et ont été accusées d'être responsables de sa chute.

- Le crépuscule du communisme parlementaire


Les résultats attribuent 3,21% de bulletins au PRC, soit un minimum historique. Un 3,21% obtenu de surcroît par une formation qui se déclare ouvertement postcommuniste. Les trois groupes trotskistes qui se sont présentés au scrutin - fait inédit en Italie - ont obtenu, en regroupant leurs suffrages, près de 1%, canalisant le mécontentement de gauche face à la politique institutionnaliste de Rifondazione Comunista. Non seulement le communisme se dilue quantitativement, mais aussi qualitativement. A l'intérieur de la Gauche-Arc-en-ciel, si les forces de Rifondazione et des Communistes Italiens étaient prédominantes, la faucille et le marteau ont disparu et Bertinotti a déclaré que le communisme n'allait plus être qu'un «courant culturel» à l'intérieur d'une organisation plurielle. Ce qui suscité des réponses polémiques de la part de certains courants de son parti. Le bilan politique montre l'échec de la stratégie combinée d'être à la fois parti de gouvernement et dans le mouvement. Le gouvernementalisme a avalé le mouvementisme. Le retour dans l'opposition du PRC manquait de crédibilité. La dissolution du discours et des symboles communistes a paru comme une modernisation trop synonyme de modération. Les résultats électoraux n'auraient pourtant probablement pas été meilleurs, sans la création de la Gauche-Arc-en-ciel.

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Nicolas Maury
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