Une ville sous le choc: Le risque d’autres embrasements

« C’est sûr, il y a des risques que tout reparte, comme en 2005 » , témoigne ce policier. Depuis dimanche soir, la tension est à son maximum à Villiers-le- Bel (Val-d’Oise). La mort suspecte de deux adolescents impliquant une voiture de police a provoqué un déchaînement de violences, faisant ressurgir le spectre d’un embrasement général. Selon un bilan établi hier par le procureur de la République et la préfecture, quarante policiers et un pompier ont été blessés, tandis que vingt-huit voitures sont parties en fumée, ainsi qu’un garage Peugeot, une antenne de police, un concessionnaire automobile et une multitude de poubelles.

Dans le registre de l’ignoble, on croyait avoir tout entendu de Le Pen. Erreur. Le drame de Villiers-le- Bel, a expliqué hier le chef du FN, est dû à « une surpopulation étrangère dans nos banlieues ». À vomir. Mais on peut s’interroger, à un autre degré, certes, mais s’interroger quand même sur l’empressement de quelques députés UMP à récupérer ce qui s’est passé, avant même que les faits exacts ne soient établis, pour réclamer tout aussitôt l’interdiction des mini-motos. On sait que celles-ci, avec lesquelles jouent souvent les adolescents, provoquent des nuisances sonores, incitent à des compétitions.