L'année 2008 avait mal commencé pour Nicolas Sarkozy. Les Français s'agaçaient alors de ses frasques sentimentales -sujet clos avec son mariage avec Carla Bruni le 2 février-, et s'impatientaient de ne pas voir arriver l'amélioration promise de leur pouvoir d'achat.
En ce début d'année, rien ne marchait, décidément. Nicolas Sarkozy apporte son soutien au rapport de Jacques Attali sur la croissance? Tollé dans les professions visées, à commencer par les taxis, et à l'UMP. Il propose de confier aux élèves de CM2 la mémoire des enfants français victimes de la Shoah? Une nouvelle polémique enterre l'idée présidentielle.
Et quand il inaugure le Salon de l'agriculture, les Français ne retiennent que son altercation avec un visiteur agressif, auquel il lance un peu présidentiel "casse-toi alors, pauvre con".
En mars, le divorce se confirme: lors des élections municipales, c'est une vague rose. Nicolas Sarkozy fait le dos rond et procède à un léger remaniement de son gouvernement.
Mais les réformes, elles, se poursuivent, au pas de charge: mise en oeuvre du Grenelle de l'environnement, un Plan banlieue décevant, allongement de la durée de cotisation sur les retraites, service minimum d'accueil (SMA) à l'école en cas de grève, réforme de l'intéressement et de la participation, Livre blanc sur la Défense avec de sévères réductions d'effectifs et des fermetures de casernes, réforme de la Constitution adoptée de justesse par le Congrès le 21 juillet, ou réforme de l'audiovisuel. Face à la crise qui se profile, "la plus mauvaise réponse serait de ralentir le changement", martèle le chef de l'Etat.
L'été apporte les premières bonnes nouvelles, avec la libération le 2 juillet d'Ingrid Betancourt lors d'une opération de l'armée colombienne contre les FARC.
Mais c'est en président de crise que Nicolas Sarkozy va vraiment marquer des points. A la tête de l'Union européenne depuis le 1er juillet, il prend les choses en main lors de la guerre en Géorgie. Il se précipite le 12 août à Moscou et à Tbilissi pour négocier un cessez-le-feu, qui fait la part belle à la Russie.
Surtout, quand les marchés financiers s'effondrent en septembre, il parvient à réunir autour de la même table les dirigeants des Etats membres de la zone euro pour faire adopter un gigantesque plan de soutien du secteur bancaire, de quelque 1.700 milliards d'euros.
La spirale de l'effondrement boursier et bancaire est -au moins provisoirement- stoppée. Et Nicolas Sarkozy parvient même à convaincre le président américain George W. Bush d'accueillir en novembre un sommet du G20 sur la réforme du capitalisme mondial.
Au moment de céder la présidence de l'UE aux Tchèques, il peut aussi se vanter d'avoir obtenu un accord sur le paquet climatique et sur le traité de Lisbonne. "Les objectifs que nous nous étions assignés (...) c'est pas qu'ils ont été atteints, c'est qu'on va bien au-delà!", exulte-t-il, même si son style a parfois heurté ses partenaires, notamment l'Allemagne.
Parallèlement, le président français engrange les bénéfices de son rapprochement avec les Etats-Unis, après l'élection à Washington du très populaire Barack Obama. Mais cette politique a aussi un prix. Alors que le contingent tricolore en Afghanistan a été renforcé à la demande des Etats-Unis, dix soldats français sont tués le 18 août dans une embuscade tendue par des talibans près de Kaboul.
Le bilan n'est par ailleurs pas glorieux sur le terrain des droits de l'Homme. Nicolas Sarkozy est violemment critiqué quand il convie le président syrien Bachar el-Assad le 14 juillet sur les Champs-Elysées. Venu assister en août à la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques à Pékin malgré les critiques, il est aussi parvenu à mécontenter à la fois les défenseurs des droits de l'Homme et la Chine en hésitant à rencontrer le dalaï lama, avant de finalement s'entretenir avec lui.
Au total, les Français saluent à 56% le bilan de leur président à la tête de l'UE, selon un sondage BVA pour "Les Echos" et France Inter publié le 15 décembre. Mais ils restent très critiques sur son action en France: 61% jugent sa politique économique mauvaise. Un sur deux prédit même "un mouvement social important" dans les prochains mois.
Le plan de relance annoncé le 4 décembre par Nicolas Sarkozy ne les a apparemment pas rassurés. Il est vrai que même le gouvernement ne cache pas son pessimisme pour 2009, à tel point qu'il a décidé de laisser filer les déficits pour amortir le choc économique.
Le chef de l'Etat s'inquiète d'une explosion sociale. Il n'aura ainsi fallu que quelques manifestations pour qu'il décide de reculer sur la réforme des lycées. Désormais, Nicolas Sarkozy marche sur des oeufs.
Source: Yahoo News
En ce début d'année, rien ne marchait, décidément. Nicolas Sarkozy apporte son soutien au rapport de Jacques Attali sur la croissance? Tollé dans les professions visées, à commencer par les taxis, et à l'UMP. Il propose de confier aux élèves de CM2 la mémoire des enfants français victimes de la Shoah? Une nouvelle polémique enterre l'idée présidentielle.
Et quand il inaugure le Salon de l'agriculture, les Français ne retiennent que son altercation avec un visiteur agressif, auquel il lance un peu présidentiel "casse-toi alors, pauvre con".
En mars, le divorce se confirme: lors des élections municipales, c'est une vague rose. Nicolas Sarkozy fait le dos rond et procède à un léger remaniement de son gouvernement.
Mais les réformes, elles, se poursuivent, au pas de charge: mise en oeuvre du Grenelle de l'environnement, un Plan banlieue décevant, allongement de la durée de cotisation sur les retraites, service minimum d'accueil (SMA) à l'école en cas de grève, réforme de l'intéressement et de la participation, Livre blanc sur la Défense avec de sévères réductions d'effectifs et des fermetures de casernes, réforme de la Constitution adoptée de justesse par le Congrès le 21 juillet, ou réforme de l'audiovisuel. Face à la crise qui se profile, "la plus mauvaise réponse serait de ralentir le changement", martèle le chef de l'Etat.
L'été apporte les premières bonnes nouvelles, avec la libération le 2 juillet d'Ingrid Betancourt lors d'une opération de l'armée colombienne contre les FARC.
Mais c'est en président de crise que Nicolas Sarkozy va vraiment marquer des points. A la tête de l'Union européenne depuis le 1er juillet, il prend les choses en main lors de la guerre en Géorgie. Il se précipite le 12 août à Moscou et à Tbilissi pour négocier un cessez-le-feu, qui fait la part belle à la Russie.
Surtout, quand les marchés financiers s'effondrent en septembre, il parvient à réunir autour de la même table les dirigeants des Etats membres de la zone euro pour faire adopter un gigantesque plan de soutien du secteur bancaire, de quelque 1.700 milliards d'euros.
La spirale de l'effondrement boursier et bancaire est -au moins provisoirement- stoppée. Et Nicolas Sarkozy parvient même à convaincre le président américain George W. Bush d'accueillir en novembre un sommet du G20 sur la réforme du capitalisme mondial.
Au moment de céder la présidence de l'UE aux Tchèques, il peut aussi se vanter d'avoir obtenu un accord sur le paquet climatique et sur le traité de Lisbonne. "Les objectifs que nous nous étions assignés (...) c'est pas qu'ils ont été atteints, c'est qu'on va bien au-delà!", exulte-t-il, même si son style a parfois heurté ses partenaires, notamment l'Allemagne.
Parallèlement, le président français engrange les bénéfices de son rapprochement avec les Etats-Unis, après l'élection à Washington du très populaire Barack Obama. Mais cette politique a aussi un prix. Alors que le contingent tricolore en Afghanistan a été renforcé à la demande des Etats-Unis, dix soldats français sont tués le 18 août dans une embuscade tendue par des talibans près de Kaboul.
Le bilan n'est par ailleurs pas glorieux sur le terrain des droits de l'Homme. Nicolas Sarkozy est violemment critiqué quand il convie le président syrien Bachar el-Assad le 14 juillet sur les Champs-Elysées. Venu assister en août à la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques à Pékin malgré les critiques, il est aussi parvenu à mécontenter à la fois les défenseurs des droits de l'Homme et la Chine en hésitant à rencontrer le dalaï lama, avant de finalement s'entretenir avec lui.
Au total, les Français saluent à 56% le bilan de leur président à la tête de l'UE, selon un sondage BVA pour "Les Echos" et France Inter publié le 15 décembre. Mais ils restent très critiques sur son action en France: 61% jugent sa politique économique mauvaise. Un sur deux prédit même "un mouvement social important" dans les prochains mois.
Le plan de relance annoncé le 4 décembre par Nicolas Sarkozy ne les a apparemment pas rassurés. Il est vrai que même le gouvernement ne cache pas son pessimisme pour 2009, à tel point qu'il a décidé de laisser filer les déficits pour amortir le choc économique.
Le chef de l'Etat s'inquiète d'une explosion sociale. Il n'aura ainsi fallu que quelques manifestations pour qu'il décide de reculer sur la réforme des lycées. Désormais, Nicolas Sarkozy marche sur des oeufs.
Source: Yahoo News
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