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Sénégal d'Aujourd'hui
05/08/2008 - 15:06

Chronique d'une succession forcée : Ce que Wade prépare

Dakar-Abdoulaye Wade a imposé aux députés de l'Assemblée nationale un règlement intérieur pour le congrès et en leur défaveur. Il vient de leur faire voter la modification de l'article 27 de la constitution contre tous les avis d'expert des constitutionnalistes sénégalais et même des rédacteurs du texte fondamental. Wade conduit-il, en rouleau compresseur, un projet de legs de son pouvoir ? En tout cas, il montre une détermination sans faille pour imposer ses options à son parti, ses alliés et l'opposition.




Désormais, la question de la succession de Wade est à l'ordre du jour. S'il y a encore quelques scrupuleux à hésiter d'en parler, ils ont tort : Wade y travaille. Ce ne sont pas uniquement ses multiples chantiers, routes et autres édifices publics qui lui donnent du souci pour occuper une bonne place dans le legs. La préoccupation première du chef de l'Etat est le successeur, celui à qui il souhaite laisser la place quand il quittera le pouvoir. A force de « tuer » ses enfants politiques, Wade a créé un désert si aride autour de sa personne que forcément, il lui faut aujourd'hui, faire son choix sur la personne élue de son cœur et lui mettre le pied à l'étrier car le temps presse. Ceux qui étaient hier, ses plus proches sont aujourd'hui, des hommes éloignés du premier cercle du pouvoir. Seck, Ngom, Macky, Dias, etc. ne sont plus dans les grâces présidentielles ou sont hors du pouvoir. Pire, Wade n'a pu sortir de sa manche aucun autre homme ou femme ayant le potentiel politique pour lui succéder. A moins que Karim, son fils, soit l'élu malgré ses handicaps sur le plan politique.

Karim serait-il le choix de Wade pour sa succession ? Les indices ne manquent pas pour conforter cette opinion de plus en plus partagée aussi bien par les proches de Wade que les opposants au régime libéral. La preuve ? Wade n'a pas plus de numéro deux au sein du PDS et son chef du gouvernement n'a pas le profil pour l'emploi. L'éviction de Macky du poste de numéro deux du PDS a permis de mesurer à quel point le président Wade avait hâte de plonger son ancien Premier ministre et directeur de campagne dans la disgrâce. Pour une faute qui n'en était pas une, il a mis en ordre d'attaque tous ses lycaons pour manger cru l'ancien Premier ministre devenu président de l'Assemblée nationale. Sans obtenir la peau du président de l'Assemblée nationale, il parvient tout de même à laisser vacant le poste de numéro deux.

En outre, il mit tellement de férocité dans l'affaire que sans doute la peur s'est bien incrustée dans les rangs des leaders du PDS. Mais la résistance du président de l'Assemblée nationale surprit. Sans doute parce que celui-ci ne céda que du bout des lèvres face à Wade, le chronogramme de la succession a été révisé. Celui-ci vient donc de redémarrer avec la votation des lois constitutionnelles cinq mois après la paix armée entre le patron du PDS et son ex-numéro deux. Etape essentielle pour mesurer si la résistance au projet de Wade est toujours aussi solide, la tenue bien que chahutée du congrès a rassuré. Car Wade a imposé le bureau du Sénat comme bureau du congrès avec le but d'humilier le président de l'Assemblée.

L'étape suivante a été le vote de la révision de l'article 27 de la constitution. Hors les manifestations du Front Siggil Sénégal et de l'opposition parlementaire soutenue par un petit groupe de libéraux, ce projet si contesté a été voté par l'Assemblée nationale sans difficulté. Comme si celle-ci est rentrée dans les rangs après la saute d'humeur au sujet de la prééminence du Sénat sur elle au congrès. Alors Wade a-t-il définitivement maté l'Assemblée ? Macky Sall a-t-il jeté l'éponge ? Les « pétages » de plomb de Mbaye Ndiaye, Moustapha Cissé Lô, etc. n'ont-ils été que de l'agitation stérile ou les soubresauts d'une phalange libérale à l'agonie ? En mettant en demeure les députés libéraux de se mettre en rang derrière Papa Diop président du Sénat et de voter ensuite la révision de l'article 27 sans murmure, le président Wade peut désormais enclencher sur la deuxième étape de son projet d'installer Karim au palais de la Présidence de la République.

La succession par Karim Wade est désormais lancée. Comment Wade compte-t-il y parvenir ?
De sources sûres, le principal concerné a informé une puissance occidentale, par l'intermédiaire d'un de ses agents, qu'il veut succéder à son père. Après avoir donné des gages sur la sauvegarde des intérêts occidentaux au Sénégal qui ne pâtiront pas de l'arrivée des Arabes et Asiatiques, il a décliné le plan de succession. Le projet tel que décliné n'est pas inédit. Il s'agit de remettre à l'ordre du jour l'article 35 qui avait permis à Abdou Diouf de succéder à Léopold Sédar Senghor. Evidemment, la formule exacte n'a pas été indiquée, le chronogramme non plus. Mais des indices laissent entrevoir le process d'installation de Karim Wade sur le fauteuil présidentiel. La stratégie est usée : la terre brûlée. Depuis 2000, le président Wade s'acharne à néantiser son opposition et les libéraux qui auraient le profil pour aspirer au fauteuil présidentiel. Apparemment, il y a réussi, du moins dans son camp, en réduisant à rien la quasi-totalité des hommes qui lui ont été proches. Il y a réussi d'une certaine manière parce que l'opposition ne réussit pas à élever son discours pour bien le contrer. Enfin, il est parvenu à « patrimonialiser » les institutions. « C'est ma république, c'est mon Etat, ce sont mes députés et mes sénateurs », dit-il souvent à des interlocuteurs sidérés par la chosification du pays. Il avait choqué les Français au plus haut niveau quand suite à l'annonce de la renégociation des accords de défense, il avait déclaré que si la France retire ses troupes du Sénégal, « je reprends mes (sic) terres ».

Wade a une approche possessive du pouvoir présidentiel parfaitement conforme à la royauté. Il vient de le démontrer avec la tenue de la première session du congrès et le vote de la révision de l'article 27 de la constitution. Il va donc continuer avec la mise en scène d'une succession jus sangunus. Les textes, pour cela, seront modifiés à bon escient. Comment insérer dans la constitution un article 35 à la version Abdoulaye Wade ? Les formules sont nombreuses. Mais la porte dérobée qui permettra de faire tout passer, c'est la fin de l'élection présidentielle au suffrage universel direct. La seconde porte dérobée, c'est la constitution d'un congrès où deux chambres nommées (le Sénat actuel et le Conseil économique et social) viendront noyer totalement les députés élus. Avec un tel congrès, toutes les lois seront votées sans difficulté. Toutes les réformes pour légaliser une succession, sans passer par les urnes, passeront. Un Vice-Président pourra être nommé et devenir le bénéficiaire direct d'une vacance du pouvoir. Le président pourra organiser une élection anticipée sans avoir à démissionner. Bref, tout sera possible légalement.

Dès lors que Karim veut succéder à son père, le père fera tout pour que ça passe. Et toutes nos informations nous assurent que le petit veut le pouvoir … « officiellement ». Parce qu'il a déjà l'essentiel du pouvoir actuellement parce que rien ne se décide et ne se fait sans son accord.

Source: Rewmi

Awa Diakhate










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