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Textes Littéraires
16/12/2007 - 11:30

La Chère Ubine

La Chère Ubine, c'est un homme, une falaise, une femme et l'océan qui danse en vagues. Et cette chaise, dont on reconnaît trop bien le rôle, fait de ce texte une fiction si réelle qu'elle fait éprouver tous les désirs: les nôtres et ceux de l'autre dans un tout qui forme un univers onirique palpable à en crever. L'auteur est anonyme. Dommage pour nous...



La Chère Ubine
Un homme est debout sur une falaise… Il y a aussi une chaise à côté de lui.
En contrebas, les vagues dansent et l’appellent, et dans ses prunelles, il n’y a que de l’eau.

Derrière lui s’arrête une voiture de laquelle descend une femme.
Elle lui sourit, muette… Il inspire et cache ses yeux dans le col de son manteau.

La jeune femme s’approche, son regard glisse des falaises… Elle dit : «C’est haut.»

Il la déshabille un moment à travers les cristaux puis se met à rire… Sur ces cils, une larme expire.

Puis il lui gobe la joue de sa paume et lui demande : « Que fais-tu là, toi? », sur le ton triste du reproche.

« Je viens souvent içi voir les âmes naître. »

« Tu viens donc te divertir. », conclut-il dans un soupir.

La femme bascule un peu vers l’avant et lui répond dans un sourire vertige : « Non, j’espère sauter un jour moi aussi…Histoire que le temps fige… Ou peut-être l’ai-je déjà fait... Je ne me rappelle plus très bien à vrai dire. »

L’homme prend la chaise et s’assoit.

« Tu ne vas donc pas sauter? » lui demande-t-elle, surprise.

« J’ai tout le temps, non?! A vrai dire j’ai un peu peur… Et puisque tu es là, pourquoi ne pas goûter tes lèvres…Une dernière fois: leur peau est si fine, si rose…On dirait qu’elles vont exploser sous la pression du sang. »

« Tu n’es pas bien beau. »

« Tu n’es pas bien gentille mais je saurais m’en contenter… Alors qu’en dis-tu? Nous pourrions même sauter ensemble dans un baiser à frustrer la mort. »

Elle rit: « Mais…C’est que je ne m’y suis pas préparée. »

« Tu ne seras jamais prête…Alors, me laisses-tu goûter ta langue ? »

« Mmmmm…Aurais-tu un chewing-gum par hasard ? »

« C’est l’idée la plus sensée que j’ai jamais entendue. »

« Moi je la trouve plutôt saugrenue. »

« Mais non, de plus il me reste quelques dragées… Tiens. »

La femme les met dans sa bouche avec une expression délicieusement timide…Puis elle dit, l’haleine sucrée : « Veux-tu que nous fassions un peu connaissance avant de nous livrer à notre dernier jeu? »

« Oh non , cela briserait le charme…Laisse moi plutôt fantasmer ton corps sous ces jolies dentelles… Tes seins ont l’air pleins de sève et tes cuisses bien pleines. »

« Et oui, il va te falloir jouir de cette intimité de chair…Ne pas me gâcher… Viens. »

L’homme s’approche et la prend par la taille avec un sourire gourmand.

Ils se hument un temps sans se toucher, histoire de faire durer cet instant fatidique.

Puis leurs lèvres se scellent et ils chavirent dans le vide, abandonnés… Doucement… Ils se regardent…Une éternité.

Mais soudain l’homme s’écrie: « Attends ! », et ses pieds mordent le sol pour ne plus le quitter.

La femme a déjà basculé… Sa main, seule, à la vie enlacée.

« Non. Viens. », lui souffle-t-elle.

Cette fois-ci, le refus de l’homme est tel qu’il s’arrache à la main nacrée de la jeune femme… Il le regrette terriblement… Elle s’abîme alors en lui souriant.

Puis elle disparaît dans un tombeau de roches et d’écume.

Seul à nouveau avec sa chaise, l’homme regarde renaître l’idéal en contrebas… Il a un goût de vie sur les lèvres et se permet de dire: « Les anges peuvent être si cruels parfois. »

kellogsbeach@hotmail.com

kellogsbeach@hotmail.com











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