Chapitre 33
Lorsqu'il avait requis de Tasio l'autorisation d'achever le prisonnier, celui-ci lui avait coulé un regard oblique, se contentant de sourire.
Une fois le moine détaché, Genio l'avait serré contre lui. Les deux hommes étaient tombés à genoux, avaient prié. Malgré l'hilarité que cela provoqua chez les autres, Vergier y avait vu le signe de sa conversion. Il avait oublié le poignard qui, à sa main, s'était enfoncé dans le ventre du moine pour lentement remonter vers le coeur.
C'est une vision, pensa Vergier, rien qu'une vision. Et pour quoi le carnet? Il décida de crever en paix, se laissa entraîner par la lumière de son néant, se blottir dans la chaleur langoureuse qui l'enveloppait. Il ne vit pas l'homme d'Eglise entraîner Bébé et lui chuchoter tendrement:" Viens Joseph, rentrons."
Des images se mirent à flotter: un prêtre trempe ses doigts dans de l'eau, en asperge Bébé. La mer se transpose, gigantesque, divine. Elle s'ouvre à lui, à tous les enfants qui le suivent. Bébé avance. Il se tourne parfois pour lancer des gerbes d'eau sur ses frères. Enfin, les lames déferlent vers les enfants qui s'y glissent, sereins et tranquilles pour l'éternité.
Aux policiers penchés sur lui, Vergier balbutia: "pourquoi j'y suis pas moi?"
Une fois le moine détaché, Genio l'avait serré contre lui. Les deux hommes étaient tombés à genoux, avaient prié. Malgré l'hilarité que cela provoqua chez les autres, Vergier y avait vu le signe de sa conversion. Il avait oublié le poignard qui, à sa main, s'était enfoncé dans le ventre du moine pour lentement remonter vers le coeur.
C'est une vision, pensa Vergier, rien qu'une vision. Et pour quoi le carnet? Il décida de crever en paix, se laissa entraîner par la lumière de son néant, se blottir dans la chaleur langoureuse qui l'enveloppait. Il ne vit pas l'homme d'Eglise entraîner Bébé et lui chuchoter tendrement:" Viens Joseph, rentrons."
Des images se mirent à flotter: un prêtre trempe ses doigts dans de l'eau, en asperge Bébé. La mer se transpose, gigantesque, divine. Elle s'ouvre à lui, à tous les enfants qui le suivent. Bébé avance. Il se tourne parfois pour lancer des gerbes d'eau sur ses frères. Enfin, les lames déferlent vers les enfants qui s'y glissent, sereins et tranquilles pour l'éternité.
Aux policiers penchés sur lui, Vergier balbutia: "pourquoi j'y suis pas moi?"
Chapitre 34
Bastard avait froid, le climat parisien ne lui convenait pas. Place Beauvau, son chauffeur plia le fauteuil roulant, l'aida à s'y installer. Il toussa, une toux de vieillard pensa le chauffeur. Bastard, un demi-sourire aux lèvres, le fixa puis baissa les yeux vers les plâtres qui lui ornaient les genoux et les jambes.
Il fut accueilli par un jeune blanc bec en costume trois pièces qui l'introduisit presque aussitôt dans un vaste bureau. Le nouveau bureau du ministre? Deux costauds l'avaient transporté dans son fauteuil comme un poids mort. On le laissa. Il fit tourner son engin sur la moquette. "Je me dégourdis les roues," lança t il à la pièce vide.
Ne m'appelez pas Bastard se préparait il à vociférer lorsque, par une porte dérobée, apparut celui qu'il nomma le noble vieillard. Puis les autres arrivèrent en cortège, la mine sérieuse, le teint constipé. Tout le monde s'assit. Les bruits des pas étaient étouffés par d'épais tapis. Quelques fauteuils firent un très discret ouf en accueillant leur occupant. Chacun veillait à ne pas troubler le silence feutré qui s'était abattu dans la pièce. "Ca flotte, mon bâtard, ça flotte. " Il posa bien à plat son unique main sur le petit guéridon à sa droite. Il observait son pouce qu'il animait d'un mouvement régulier de haut en bas.
Le noble vieillard parla:
- Merci, Messieurs, d'avoir bien voulu accepter de participer à cette réunion. Le ministre m'a demandé de le représenter auprès de vous et de vous assurer de son soutien." Il caressa un de ses favoris gris sale mais bien taillé. Apres avoir dégluti, il continua, la voix plus forte, le ton assuré:
- L'aspect euh... religieux que prend cette affaire a fait que nous avons décidé de faire appel à Monseigneur Laster, ici présent, en tant que représentant de l'Episcopat français. Monsieur le Préfet, je vous laisse la parole. "
Bastard décida qu'il n'y avait désormais plus rien à dire, que la suite qu'il pressentait pour aujourd'hui, pour demain, ne le concernait pas. Mais il voulut garder la face... Pour rien:
- Qui a donné l'ordre de tirer sur le gars qui sortait de chez moi? "
La question avait déjà été débattue à l'hôpital où il avait été soigné. Il l'avait projetée à la tête de chacun des visiteurs, avait profité du caractère officiel, et donc forcé, de leur apparition pour les culpabiliser. En fait, sa colère était tombée mais il s'entêtait à l'afficher.
Pendant un moment, le silence plana puis un murmure de petite conversation monta. Le vieillard leva la main:
- Messieurs, je vous en prie. " Il se tourna vers Bastard: votre vie était en danger, Monsieur Bas .. Monsieur le Préfet "
- Et le carnet disparu? "
- Reportez vous s'il vous plaît au rapport des services dont vous avez la responsabilité. Nul n'a vu ce carnet, tout au moins à ma connaissance. "
Le haut fonctionnaire bombait le torse. Bastard de nouveau observait son pouce. Les mains jointes, le Cardinal se leva, ronronna:
- Mes enfants, ne nous égarons pas. Nous sommes ici réunis pour nous éclairer les uns les autres. Si vous me le permettez, voici le point de la situation. Il y a, Messieurs, des enfants qui tuent; peu importe si c'est en provoquant le suicide ou autrement, cela semble dépendre de la situation. "
- Et de l'état mental des pseudo victimes " interrompit Bastard.
L'orateur le remercia d'un hochement de tête indifférent, ne demanda pas, comme le souhaitait Bastard, pourquoi les victimes étaient qualifiées de pseudo.
- Nous laisserons, si vous le voulez bien, le Docteur Nartan dont c'est il faut bien le dire la spécialité, nous faire tous les commentaires appropriés. En ce qui me concerne, seul l'élément humain me ... préoccupe. "
Les yeux clos, il inclina la tête en avant, observa un instant de silence, reprit d'une voix chevrotante:
- Dieu nous pardonne, Messieurs, pour toutes ces mères que l'Administration ... comment dites vous, Monsieur le Préfet? ... a mises en observation à l'hôpital. Peut être avons nous manqué de charité. Les accouchements ne sont pas naturels; le Docteur Nartan prétend même qu'il s'agit plutôt d'expulsions ... de parasites! " compléta l'homme de science.
Le cardinal hocha la tête, effleura une croix de bois qui flottait nonchalamment sur sa poitrine. Souriant, il continua, toujours debout, : immobile:
- Peu importe, pour l'Eglise, il s'agit de créatures de Dieu. "
- Que ne l'avez vous affirmé plus tôt, Monseigneur? C'est là un élément nouveau. "
En parlant, Bastard avait fait décrire un arc de cercle à son fauteuil. Le noble vieillard se crut obligé de prendre le relais de l'ecclésiastique.
- Dans cette affaire, l'Eglise, si je puis dire, prend le train en marche. "
- Non, Monsieur, l'Eglise suit cette affaire depuis une cinquantaine d'années. S'asseyant, le cardinal continua dans un murmure: je ne suis pas là pour mentir. "
Bastard lui sourit:
- Et je vous en remercie, Monseigneur. Peut être, dans ce cas, pourrez vous nous faire la genèse de l'histoire, cela nous éviterait de rechercher le carnet du détective. "
- Je n'y manquerai pas, Monsieur... "
- Appelez moi Bastard, je vous en prie. " Il s'esclaffa: voyez vous, Monseigneur, l'étrange est que personne, pas même moi, n'ait pris la peine d'écouter ces enfants. Ils chantent, Monseigneur, ils chantent Dieu et Marie. "
Le docteur Nartan se leva, agressif. Bastard éleva la voix:
- Vous me pardonnerez, Docteur, et vous Monsieur le Représentant de l'Eglise, de rester assis. Sans doute en connaissez vous la cause? "
Un homme jeune, la trentaine, le visage poupon, se leva:
- Monsieur Bastard, si vous me le permettez? "
- Allez y, le Bastard permet, mon jeune ami! "
- Merci, Monsieur le Préfet. Je me présente: Léon T. . ., attaché au service du Ministre. "
- T…? "
- Autorisez moi, s'il vous plaît, à garder l'anonymat. "
- Que puis je faire pour vous, jeune homme? "
Léon T... riposta d'un sourire et continua:
- Qu'en est il, s'il vous plaît, de ce détective? "
- Il est mort, arrêt cardiaque, c'est dans mon rapport. "
- Certes, mais les circonstances? "
- Il dansait. "
- Nous le savons aussi. Ce que nous ignorons, c'est pourquoi il vous a tiré dessus. " Il grimaçait, l'air dédaigneux. Je m'explique : d'ordinaire, les enfants tuent ou provoquent le suicide mais n'incitent pas les adultes à. s'entre-tuer. Que s'est il passé, Monsieur Bastard? "
"Il y a des petits bâtards et des grands. Cet avorton d'Anastasio n'avait pas compris que je n'aurais fait aucun mal à Bébé. Quelque chose a dû foirer dans le système de communication ou alors dans le plan d'Anastasio. Pourquoi nous a t on rassemblés tous dans ce bureau, nous sommes les seuls à savoir presque tout ..." Il répondit enfin. Avec lassitude, pensa son interlocuteur.
- Je ne sais pas, Monsieur T..., les mères sont bien prises parfois de folies homicides. " Et le carnet, reprit l'autre, sa disparition est regrettable. Peut être aurait il pu nous édifier sur le passé d'Anastasio. De même que nous ignorons toujours si les enfants se rassemblent et, auquel cas, où et comment ? "
- Ce n'est pas moi qui possède ce carnet et je n'ai pas ordonné de tirer sur Vergier. "
L'autre s'approcha du fauteuil de Bastard, de ses mains, s'appuya aux accoudoirs. Bien décidé à porter un coup décisif à la trop belle assurance du préfet, il articula nettement:
- Monsieur Bastard, on m'a communiqué les minutes des précédentes réunions. Vous y affirmiez que le dénommé Anastasio allait, je cite, attirer les enfants. Qu'à votre sens, une organisation secrète, une secte aviez vous précisé offrait une cachette aux enfants.
Le vénérable vieillard les interrompit en désignant le cardinal:
- Monseigneur, peut être pourrez vous informer ces messieurs ... "
- En effet ... "
Tous les regards convergèrent vers lui.
C'est un enfant, un de ces enfants, il ne provoque plus de suicide, nous l'avons baptisé, il apprend ses prières. " Bastard fulmina:
- Et où est il s'il vous plaît? " L'homme d'Eglise se leva:
- Je vous le présenterai, Messieurs, il est ici, à Paris, et même en ces murs. Quant au carnet bleu, il n'a plus d'importance. Il n'y a plus d'affaire, Messieurs. Par ailleurs, le mémoire expédié à la police par l'abbé marseillais Dupic a été détruit ... par mes soins."
Le noble vieillard paraissait pétrifié. On ne l'avait pas informé. Bastard se demanda pourquoi.
Il fut accueilli par un jeune blanc bec en costume trois pièces qui l'introduisit presque aussitôt dans un vaste bureau. Le nouveau bureau du ministre? Deux costauds l'avaient transporté dans son fauteuil comme un poids mort. On le laissa. Il fit tourner son engin sur la moquette. "Je me dégourdis les roues," lança t il à la pièce vide.
Ne m'appelez pas Bastard se préparait il à vociférer lorsque, par une porte dérobée, apparut celui qu'il nomma le noble vieillard. Puis les autres arrivèrent en cortège, la mine sérieuse, le teint constipé. Tout le monde s'assit. Les bruits des pas étaient étouffés par d'épais tapis. Quelques fauteuils firent un très discret ouf en accueillant leur occupant. Chacun veillait à ne pas troubler le silence feutré qui s'était abattu dans la pièce. "Ca flotte, mon bâtard, ça flotte. " Il posa bien à plat son unique main sur le petit guéridon à sa droite. Il observait son pouce qu'il animait d'un mouvement régulier de haut en bas.
Le noble vieillard parla:
- Merci, Messieurs, d'avoir bien voulu accepter de participer à cette réunion. Le ministre m'a demandé de le représenter auprès de vous et de vous assurer de son soutien." Il caressa un de ses favoris gris sale mais bien taillé. Apres avoir dégluti, il continua, la voix plus forte, le ton assuré:
- L'aspect euh... religieux que prend cette affaire a fait que nous avons décidé de faire appel à Monseigneur Laster, ici présent, en tant que représentant de l'Episcopat français. Monsieur le Préfet, je vous laisse la parole. "
Bastard décida qu'il n'y avait désormais plus rien à dire, que la suite qu'il pressentait pour aujourd'hui, pour demain, ne le concernait pas. Mais il voulut garder la face... Pour rien:
- Qui a donné l'ordre de tirer sur le gars qui sortait de chez moi? "
La question avait déjà été débattue à l'hôpital où il avait été soigné. Il l'avait projetée à la tête de chacun des visiteurs, avait profité du caractère officiel, et donc forcé, de leur apparition pour les culpabiliser. En fait, sa colère était tombée mais il s'entêtait à l'afficher.
Pendant un moment, le silence plana puis un murmure de petite conversation monta. Le vieillard leva la main:
- Messieurs, je vous en prie. " Il se tourna vers Bastard: votre vie était en danger, Monsieur Bas .. Monsieur le Préfet "
- Et le carnet disparu? "
- Reportez vous s'il vous plaît au rapport des services dont vous avez la responsabilité. Nul n'a vu ce carnet, tout au moins à ma connaissance. "
Le haut fonctionnaire bombait le torse. Bastard de nouveau observait son pouce. Les mains jointes, le Cardinal se leva, ronronna:
- Mes enfants, ne nous égarons pas. Nous sommes ici réunis pour nous éclairer les uns les autres. Si vous me le permettez, voici le point de la situation. Il y a, Messieurs, des enfants qui tuent; peu importe si c'est en provoquant le suicide ou autrement, cela semble dépendre de la situation. "
- Et de l'état mental des pseudo victimes " interrompit Bastard.
L'orateur le remercia d'un hochement de tête indifférent, ne demanda pas, comme le souhaitait Bastard, pourquoi les victimes étaient qualifiées de pseudo.
- Nous laisserons, si vous le voulez bien, le Docteur Nartan dont c'est il faut bien le dire la spécialité, nous faire tous les commentaires appropriés. En ce qui me concerne, seul l'élément humain me ... préoccupe. "
Les yeux clos, il inclina la tête en avant, observa un instant de silence, reprit d'une voix chevrotante:
- Dieu nous pardonne, Messieurs, pour toutes ces mères que l'Administration ... comment dites vous, Monsieur le Préfet? ... a mises en observation à l'hôpital. Peut être avons nous manqué de charité. Les accouchements ne sont pas naturels; le Docteur Nartan prétend même qu'il s'agit plutôt d'expulsions ... de parasites! " compléta l'homme de science.
Le cardinal hocha la tête, effleura une croix de bois qui flottait nonchalamment sur sa poitrine. Souriant, il continua, toujours debout, : immobile:
- Peu importe, pour l'Eglise, il s'agit de créatures de Dieu. "
- Que ne l'avez vous affirmé plus tôt, Monseigneur? C'est là un élément nouveau. "
En parlant, Bastard avait fait décrire un arc de cercle à son fauteuil. Le noble vieillard se crut obligé de prendre le relais de l'ecclésiastique.
- Dans cette affaire, l'Eglise, si je puis dire, prend le train en marche. "
- Non, Monsieur, l'Eglise suit cette affaire depuis une cinquantaine d'années. S'asseyant, le cardinal continua dans un murmure: je ne suis pas là pour mentir. "
Bastard lui sourit:
- Et je vous en remercie, Monseigneur. Peut être, dans ce cas, pourrez vous nous faire la genèse de l'histoire, cela nous éviterait de rechercher le carnet du détective. "
- Je n'y manquerai pas, Monsieur... "
- Appelez moi Bastard, je vous en prie. " Il s'esclaffa: voyez vous, Monseigneur, l'étrange est que personne, pas même moi, n'ait pris la peine d'écouter ces enfants. Ils chantent, Monseigneur, ils chantent Dieu et Marie. "
Le docteur Nartan se leva, agressif. Bastard éleva la voix:
- Vous me pardonnerez, Docteur, et vous Monsieur le Représentant de l'Eglise, de rester assis. Sans doute en connaissez vous la cause? "
Un homme jeune, la trentaine, le visage poupon, se leva:
- Monsieur Bastard, si vous me le permettez? "
- Allez y, le Bastard permet, mon jeune ami! "
- Merci, Monsieur le Préfet. Je me présente: Léon T. . ., attaché au service du Ministre. "
- T…? "
- Autorisez moi, s'il vous plaît, à garder l'anonymat. "
- Que puis je faire pour vous, jeune homme? "
Léon T... riposta d'un sourire et continua:
- Qu'en est il, s'il vous plaît, de ce détective? "
- Il est mort, arrêt cardiaque, c'est dans mon rapport. "
- Certes, mais les circonstances? "
- Il dansait. "
- Nous le savons aussi. Ce que nous ignorons, c'est pourquoi il vous a tiré dessus. " Il grimaçait, l'air dédaigneux. Je m'explique : d'ordinaire, les enfants tuent ou provoquent le suicide mais n'incitent pas les adultes à. s'entre-tuer. Que s'est il passé, Monsieur Bastard? "
"Il y a des petits bâtards et des grands. Cet avorton d'Anastasio n'avait pas compris que je n'aurais fait aucun mal à Bébé. Quelque chose a dû foirer dans le système de communication ou alors dans le plan d'Anastasio. Pourquoi nous a t on rassemblés tous dans ce bureau, nous sommes les seuls à savoir presque tout ..." Il répondit enfin. Avec lassitude, pensa son interlocuteur.
- Je ne sais pas, Monsieur T..., les mères sont bien prises parfois de folies homicides. " Et le carnet, reprit l'autre, sa disparition est regrettable. Peut être aurait il pu nous édifier sur le passé d'Anastasio. De même que nous ignorons toujours si les enfants se rassemblent et, auquel cas, où et comment ? "
- Ce n'est pas moi qui possède ce carnet et je n'ai pas ordonné de tirer sur Vergier. "
L'autre s'approcha du fauteuil de Bastard, de ses mains, s'appuya aux accoudoirs. Bien décidé à porter un coup décisif à la trop belle assurance du préfet, il articula nettement:
- Monsieur Bastard, on m'a communiqué les minutes des précédentes réunions. Vous y affirmiez que le dénommé Anastasio allait, je cite, attirer les enfants. Qu'à votre sens, une organisation secrète, une secte aviez vous précisé offrait une cachette aux enfants.
Le vénérable vieillard les interrompit en désignant le cardinal:
- Monseigneur, peut être pourrez vous informer ces messieurs ... "
- En effet ... "
Tous les regards convergèrent vers lui.
C'est un enfant, un de ces enfants, il ne provoque plus de suicide, nous l'avons baptisé, il apprend ses prières. " Bastard fulmina:
- Et où est il s'il vous plaît? " L'homme d'Eglise se leva:
- Je vous le présenterai, Messieurs, il est ici, à Paris, et même en ces murs. Quant au carnet bleu, il n'a plus d'importance. Il n'y a plus d'affaire, Messieurs. Par ailleurs, le mémoire expédié à la police par l'abbé marseillais Dupic a été détruit ... par mes soins."
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