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19/11/2007 - 14:11

Les grèves commencent à peser sur l'activité économique

Les Echos

Le trafic encore perturbé aujourd'hui à la SNCF et à la RATP • Les syndicats de cheminots iront à la table des négociations mercredi • La coordination étudiante appelle à amplifier la mobilisation



Jusqu'à maintenant silencieux, les responsables patronaux s'inquiètent désormais des conséquences du mouvement contre la réforme des régimes spéciaux qui, même s'il s'est essoufflé depuis la semaine dernière, entame son sixième jour consécutif. Alors que le trafic devrait rester fortement perturbé aujourd'hui à la SNCF et à la RATP, Laurence Parisot s'est alarmée hier de la situation de beaucoup d'entreprises désormais « menacées dans leur rentabilité (...) et donc dans leur pérennité ». De son côté, la CGPME dénonce aussi une situation qui « ne saurait perdurer ». Au fil des jours, la liste des secteurs touchés par le conflit s'allonge. Trouvera-t-il rapidement son épilogue ? Ce week-end, les contacts se sont multipliés entre l'exécutif et les syndicats, en particulier la CGT, qui acceptent de se rendre à la réunion prévue à la SNCF mercredi. De son côté, la mobilisation étudiante se poursuit. Une autre réforme est par ailleurs entrée ce week-end dans sa dernière phase, celle de la carte judiciaire.

Les « antigrève » ne font pas recette

C'est la grande différence avec le mouvement contre la réforme des régimes spéciaux de 1995. Cette fois-ci, l'opinion ne soutient pas majoritairement les grévistes de la SNCF et de la RATP. Et la situation s'aggraverait au fil des jours pour ces derniers, selon les sondages. Il n'empêche que les « antigrève » qui ont cherché à mobiliser hier ont fait un flop. Ils n'étaient qu'entre 6.500, selon la police, et 10.000, selon les organisateurs, à défiler de la République à la Nation à l'appel des organisations libérales Liberté chérie (17.000 « sympathisants » et 2.000 cotisants), Contribuables associés (135.000 adhérents) et Créateurs d'emplois et de richesse de France. Lors des grèves de 1995 et de 2003, Liberté chérie et Contribuables associés avaient réuni 40.000 personnes à chaque fois, selon la police.

Les pensions des cheminots sont peu élevées en raison de départs précoces

Les cheminots perçoivent les deux tiers de leur dernier salaire en guise de pension, un niveau inférieur à celui du privé. Mais ils partent six ans plus tôt. « Nous ne sommes pas des nantis. » Ce cri du coeur des agents SNCF depuis le début du conflit s'appuie sur une réalité : leurs retraites ne sont pas très élevées. Au premier regard, le montant moyen des pensions versées aux cheminots retraités est honorable : 1.557 euros par mois en 2005, selon la DREES (ministères du Travail et de la Santé). Un chiffre qui ne peut être comparé avec les montants moyens versés par les régimes du privé (CNAV, Arrco, Agirc) qui sont beaucoup plus faibles mais parce que les carrières sont souvent effectuées dans plusieurs régimes et parce que les effectifs féminins, aux carrières souvent partielles, sont beaucoup plus importants. La direction de la SNCF a donc corrigé ces biais en prenant pour référence des carrières complètes masculines : la moyenne pour le secteur privé et les cheminots est alors à peu près similaire, autour de 1.700 euros.

Plus significatif, le taux de remplacement (net de prélèvements sociaux) offert sur ces carrières complètes ne représente que 67 % du dernier salaire à la SNCF, contre 77 % dans la fonction publique et 84 % dans le privé, même si ces deux derniers chiffres diminuent rapidement avec les réformes de 1993 et 2003. « L'âge de départ des cheminots est plus précoce que celui du privé (plus de 6 ans d'écart) », explique la direction de la SNCF, et le salaire de référence qui sert au calcul de la pension des cheminots est amputé en moyenne de 12 % par rapport à la rémunération réelle d'activité. En outre, soulignent les fédérations de cheminots, rares sont les agents à partir avec des carrières complètes, à savoir 37,5 ans de cotisations : la durée d'assurance moyenne est de 34,1 ans. Car la direction peut mettre d'office à la retraite les conducteurs dès l'âge de 50 ans et les autres agents à 55 ans, cette pratique étant en fait la norme. D'où une proportion importante de retraités touchant moins de 1.000 euros par mois.

Les cheminots ont donc raison de dire que leurs retraites ne sont pas très élevées. Mais ces pensions sont néanmoins importantes au regard du nombre d'années réellement cotisées, en particulier pour les conducteurs qui voient leur durée d'assurance majorée de cinq ans. Un salarié du privé n'ayant que 34 années d'assurance et choisissant de partir à 60 ans (l'âge légal) aura, lui, une pension réduite à la portion congrue, bien inférieure à celle d'un cheminot. Dans les faits, il n'a d'autre choix que de prolonger jusqu'à 65 ans pour éviter la décote.

Nicolas Maury










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