Sous couvert d'évolution favorable ou non des processus mentaux de certains criminels pendant leur période d'incarcération, les magistrats sont appelés à revenir sur leur sentence. Une loi pour faire du Tribunal un théâtre de marionnettes et décrédibiliser l'ensemble du corps judiciaire. Un dangereux précédent à éviter à tout prix si l'on ne souhaite pas que les Français s'accoutument à de tels procédés qui, s'ils paraissent légitimes à l'égard des pédophiles, pourraient se banaliser et s'appliquer - pourquoi pas? - aux automobilistes responsables d'accidents de la route.
Cette loi est dirigée exclusivement contre les criminels. Pour que de telles sentences puissent être appliquées, à l'avenir, à d'autres catégories de contrevenants sans que l'opinion publique s'en émeuve, il suffira de reclasser certains délits en les élevant au rang de crimes. Une loi sera-t-elle nécessaire pour que tel ou tel délit soit assimilé à un crime?
Un renforcement de la législation avait été demandé par Nicolas Sarkozy fin août dernier après l'arrestation à Roubaix (Nord) de Francis Evrard, violeur et récidiviste présumé d'un enfant de cinq ans. Le chef de l'Etat avait réclamé quelques jours plus tard que les malades mentaux puissent être traduits devant la justice après qu'une infirmière et d'une aide-soignante aient été tuées à l'hôpital psychiatrique de Pau.
L'Union syndicale des magistrats (USM) juge ce texte critiquable, notamment parce que le placement en "rétention de sûreté", la "prison après la prison", sera soumise aux juges.
Ce projet de loi pose d'autres problèmes: est-il prudent de susciter des similitudes, mêmes lointaines, entre délinquance et maladie mentale? S'il s'agit d'apporter à certains délinquants des soins analogues à ceux donnés aux malades mentaux, on peut estimer que la société joue son rôle de normalisation. Si, par contre,il est question de donner aux malades mentaux le traitement réservé en principe aux délinquants, la société fait le choix de l'exclusion.
Cette loi est dirigée exclusivement contre les criminels. Pour que de telles sentences puissent être appliquées, à l'avenir, à d'autres catégories de contrevenants sans que l'opinion publique s'en émeuve, il suffira de reclasser certains délits en les élevant au rang de crimes. Une loi sera-t-elle nécessaire pour que tel ou tel délit soit assimilé à un crime?
Un renforcement de la législation avait été demandé par Nicolas Sarkozy fin août dernier après l'arrestation à Roubaix (Nord) de Francis Evrard, violeur et récidiviste présumé d'un enfant de cinq ans. Le chef de l'Etat avait réclamé quelques jours plus tard que les malades mentaux puissent être traduits devant la justice après qu'une infirmière et d'une aide-soignante aient été tuées à l'hôpital psychiatrique de Pau.
L'Union syndicale des magistrats (USM) juge ce texte critiquable, notamment parce que le placement en "rétention de sûreté", la "prison après la prison", sera soumise aux juges.
Ce projet de loi pose d'autres problèmes: est-il prudent de susciter des similitudes, mêmes lointaines, entre délinquance et maladie mentale? S'il s'agit d'apporter à certains délinquants des soins analogues à ceux donnés aux malades mentaux, on peut estimer que la société joue son rôle de normalisation. Si, par contre,il est question de donner aux malades mentaux le traitement réservé en principe aux délinquants, la société fait le choix de l'exclusion.
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