Le procès fleuve qui s'est tenu d'août 2014 jusqu'en février dernier pourrait-il enflammer le Sénégal? Selon Jeune Afrique, le jugement sera rendu ce lundi et 7 ans de prison ont été requis contre Karim Wade, le fils de l'ancien président Abdoulaye Wade, suspecté de s'être enrichi illicitement de 178 millions d'euros à l'époque où son père lui avait confié plusieurs porte-feuille ministériels. L'enrichissement aurait été la conséquence de montages financiers tortueux. Naturellement, Karim Wade nie en bloc. Comme pour marquer le fait que ses précédents ministères ont été bien menés, Karim Wade a reçu ce samedi l'investiture du Parti démocrate sénégalais (PDS) : il est donc officiellement candidat à l’élection présidentielle de 2016.
Son père fait savoir partout que le Cour de répression de l'enrichissement illicite (CREI) qui rendra son jugement lundi est un «machin» peu digne de foi et tout à fait partial. Elle condamnera donc non pas le fils de l'ancien président de la république, non pas l'ex-ministre mais le candidat officiel du PDS, principal parti d'opposition. De scandale, l'affaire devient un procès politique. La condamnation est sujette à caution.
Les militants PDS sont appelés à se rendre en masse au palais de justice pour assister Karim lors du prononcé du jugement. Et certains de faire savoir que si des troubles surviennent, ce sera du fait du pouvoir en place qui aurait obtenu une injuste condamnation. Il s'agit d'un appel à peine voilé à se soulever. La police protégera les personnes et les biens, dit-elle. On sait déjà dans quels quartiers les réactions seront les plus vives : place de l'Indépendance, allées du Centenaire, Grand Yoff, Pikine, Thiaroye, Guediawaye.
Les militants PDS sont appelés à se rendre en masse au palais de justice pour assister Karim lors du prononcé du jugement. Et certains de faire savoir que si des troubles surviennent, ce sera du fait du pouvoir en place qui aurait obtenu une injuste condamnation. Il s'agit d'un appel à peine voilé à se soulever. La police protégera les personnes et les biens, dit-elle. On sait déjà dans quels quartiers les réactions seront les plus vives : place de l'Indépendance, allées du Centenaire, Grand Yoff, Pikine, Thiaroye, Guediawaye.
C'est dans ces quartiers que depuis quelques années, des femmes sont poursuivies par des imprécateurs qui leur reprochent leur liberté, leur indépendance, leur tenue, leurs tresses et les menacent de les battre. C'est dans ces quartiers que les hommes se rassemblent, le vendredi soir, pour psalmodier, dans les rues qu'ils obstruent en se tenant obstinément debout, les prières qu'un haut-parleur diffuse pendant des heures.
Alors faire appel ainsi à un soulèvement populaire, c'est faire prendre au pays un risque énorme. Et rien ne dit que lundi, le Sénégal, voisin du Mali et de la Mauritanie, ne va pas s'enflammer et que les imams, qui depuis longtemps hallucinent les fidèles de prêches violents, ne vont pas chercher à détourner les troubles, prétendument au profit de l'islam, pour affaiblir la démocratie qu'on donne pour modèle en Afrique de l'ouest.
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