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Afrique et Moyen-Orient
07/03/2025 - 18:30

Tunisie : Un procès controversé pour « complot contre la sûreté de l’État »

En Tunisie, un procès d’envergure impliquant une quarantaine de personnes, dont des figures politiques, des avocats, des journalistes et des militants, s’est ouvert dans un climat tendu. Ces individus sont accusés de « complot contre la sûreté intérieure et extérieure de l’État » et d’« adhésion à un groupe terroriste ». Parmi les accusés figurent des opposants de premier plan au président Kaïs Saïed, dont certains sont actuellement en détention.


Le juriste Jawhar Ben Mbarek, l’un des principaux accusés, dénonce un « harcèlement judiciaire » visant à « éliminer méthodiquement les voix critiques » dans le pays. Selon lui, les charges retenues sont infondées et relèvent d’une instrumentalisation du système judiciaire à des fins politiques.

Lors de la première audience, les avocats de la défense ont vivement critiqué les conditions dans lesquelles se déroulait le procès. Ahmed Souab, membre du collectif de défense, a qualifié l’organisation de l’audience d’« inhumaine » et de chaotique. Il a notamment déploré l’utilisation de la visioconférence pour certaines comparutions, ce qui, selon lui, entrave le droit à une défense équitable.

Souab a exigé la suspension de la procédure jusqu’à ce que des conditions plus justes soient garanties, notamment la présence physique des accusés et une meilleure organisation des débats. Ces critiques ont été relayées par plusieurs organisations de défense des droits de l’homme, qui dénoncent une dérive autoritaire du régime.

La dissolution du Parlement et du Conseil supérieur de la magistrature, ainsi que la gouvernance par décrets, ont suscité des inquiétudes quant à l’état de la démocratie en Tunisie. Les opposants au régime dénoncent une répression systématique des voix dissidentes et une instrumentalisation de la justice pour consolider le pouvoir exécutif.

Parmi les accusés figurent des personnalités politiques de premier plan, telles que Chaima Issa, figure du Front de salut national, et d’autres membres de partis d’opposition. Certains ont fui à l’étranger, tandis que d’autres, comme Abir Moussi, cheffe du Parti destourien libre, et Rached Ghannouchi, leader du parti Ennahda, sont déjà emprisonnés pour d’autres affaires.

Les charges retenues contre les accusés restent floues, selon leurs avocats et plusieurs observateurs. Les défenseurs des droits humains estiment que ce procès est davantage motivé par des considérations politiques que par des preuves tangibles. Les accusations de « complot » et de « terrorisme » sont perçues comme un moyen de criminaliser l’opposition et de justifier une répression accrue.

Kaïs Saïed a qualifié les opposants de « traîtres et terroristes », affirmant que ceux qui les défendent sont leurs complices. Ces déclarations ont renforcé les craintes d’un usage abusif du système judiciaire pour museler toute forme de contestation.

Malgré les pressions, la société civile tunisienne continue de se mobiliser pour défendre les droits des accusés. Lors de l’ouverture du procès, des proches des détenus et des militants se sont rassemblés devant le tribunal pour réclamer justice et dénoncer ce qu’ils considèrent comme une parodie de procès.

Les familles des accusés et leurs soutiens ont brandi des portraits de leurs proches, scandant des slogans en faveur des libertés et de la justice. Cette mobilisation témoigne de la résilience d’une partie de la population face à ce qu’elle perçoit comme une dérive autoritaire.

Initialement prévu pour débuter en mars 2025, le procès a été reporté au 11 avril par le juge, qui a également refusé de libérer les accusés en attente de la nouvelle audience. Ce report n’a pas apaisé les tensions, bien au contraire. Les avocats de la défense et les organisations de défense des droits humains continuent de dénoncer les conditions de détention et les procédures judiciaires, qu’ils jugent inéquitables.

Pour l’opposition, ce procès symbolise la lutte pour la préservation des acquis démocratiques obtenus après la révolution de 2011. Les accusés affirment que leurs actions visaient à unir une opposition fragmentée face à la concentration des pouvoirs entre les mains du président Saïed.

Plusieurs organisations internationales ont appelé à garantir un procès équitable et à respecter les droits fondamentaux des accusés. La communauté internationale observe avec attention l’évolution de ce dossier, qui pourrait avoir des répercussions sur la stabilité politique et sociale du pays.
Frank Robin
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