Notes Philosophiques ou Voyage en Anachronie -

My Blog

Mardi 5 Septembre 2006
Le « Chut ! » des Murs...
Silence ! Toujours nous ordonnèrent les murs.

Ceux du Temple de Jérusalem, presqu’abattus, ou Jéricho, trompettisés …. L’obstacle, dès lors, est religieux.

Celui du Crack des Chevaliers – du Temple ou d’Industrie -, planté au cœur de ce qui fut le désert. Naquit alors l’économie.

Ligne Siegfried ou Maginot, les murs mouvants, tonnants, tonitruants aux gueules de canons. Siegfried Idylle. Le dieu de la guerre semblait avoir cessé de vivre.
Murs de silence, froids comme des corbeaux, coupant dans les peuples comme le fil du beurre et, les laissant penauds, après la chute, chut !

Saint tabernacle des cités divines, des mégalopoles, des places à prendre et qui furent prises pour, enfin, les ouvrir aux maraudeurs.

Ainsi vont nos âmes, pour ne pas dire nos cœurs, nos sentiments et nos opinions, le tout plus interdit que défendu.

Les murs, mes Amis, nous libèrent quand ils sont tombés. Leur simple absence serait une insulte proférée à l’endroit de l’esprit, son pêché même, alors qu’aujourd’hui - ? – ils abondent, prospèrent et poussent déjà ruinés par le moteur du Temps : la Bêtise.

Le religieux, l’économiste – pour ne pas dire l’économe -, le guerrier, le maïeuticien et la Bête, tous tombés sous les murs, attendent la truffe du chien qui les sauvera de la géhenne.

En un mot, suivons les conseils du professeur Kuckuck, dans Les confessions du chevalier d'industrie Félix Krull, de Thomas Mann.

«Dormez bien! Rêvez de l'être et de la vie! Rêvez du tumulte des galaxies qui, dès l'instant où elles sont, subissent leur existence dans la joie et le tourment. Rêvez du bras d'un beau galbe à ossature primitive, et de la fleur des champs qui sait grâce à l'éther solaire extraire l'inanimé et, en le transformant, se l'incorporer! Et n'oubliez pas de rêver des pierres, du caillou moussu qui gît dans le torrent depuis des millénaires, lavé, rafraîchi sous le déferlement de l'écume et des eaux! Considérez avec sympathie son existence, vous, l'être le plus conscient devant le plus profondément inconscient [...]!»





Xavier Cottier
Rédigé par Xavier Cottier le Mardi 5 Septembre 2006 à 23:34
Notes Philosophiques ou Voyage en Anachronie -