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Afrique et Moyen-Orient
27/01/2025 - 09:21

Goma, ville assiégée, croule sous l'urgence humanitaire

Dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), les habitants du Nord-Kivu vivent une crise sans précédent. Depuis le début de l'année 2025, les affrontements entre l'armée congolaise et les rebelles du M23 ont provoqué le déplacement de plus de 400 000 personnes, aggravant une situation déjà dramatique. Goma, la capitale provinciale, est au bord du gouffre : les combats se rapprochent dangereusement, et les besoins humanitaires explosent.


Le M23, groupe armé ayant repris ses activités en 2021, continue de progresser dans la région. Ses avancées militaires ont placé Goma dans une situation critique, presque totalement encerclée. Entre le 17 et le 24 janvier, des bombardements ont touché plusieurs camps de déplacés, faisant des victimes parmi des populations déjà traumatisées par la guerre.

Dans le Sud-Kivu, la ville de Minova a été envahie par des groupes armés non étatiques, provoquant la fuite de 80 % des habitants vers Goma. Parmi eux, des familles entières cherchent désespérément refuge. « Beaucoup dorment dans les rues, sans abris, exposés à l’insécurité et au froid », a déclaré un porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).

Des enfants meurent sous les bombes, des civils innocents sont pris au piège des affrontements. À Kitalaga, deux jeunes enfants ont perdu la vie lors d’explosions sur un site de déplacés. Dans d'autres localités comme Nzuolo et Bushagara, la violence pousse les habitants à fuir sans savoir où aller.

Les besoins humanitaires dépassent largement les capacités d’intervention. Dans les provinces du Nord et Sud-Kivu, les 4,6 millions de déplacés internes s’entassent dans des camps précaires. L’accès à l’eau potable, à la nourriture et aux soins médicaux est limité, tandis que les hôpitaux de Goma sont saturés par l’afflux de blessés.

Les violences ciblent également les infrastructures essentielles. À Minova et Numbi, deux localités où l’ONG Médecins Sans Frontières (MSF) était active, les combats ont contraint les équipes à réduire leur présence. Entre le 3 et le 18 janvier, 270 blessés ont été soignés dans ces zones, mais la plupart des patients ont dû fuir les hôpitaux.

Le chemin de l’aide humanitaire est semé d’embûches. Les routes vers Minova sont coupées, et les bombardements aveugles compliquent les interventions. Les agences humanitaires alertent sur le fait que l'accès à ces populations devient quasi impossible, aggravant une situation où chaque minute compte.

Alors que la situation se détériore, le secrétaire général de l'ONU, António Guterres, a exprimé sa vive inquiétude face à l'escalade des violences. Selon lui, les récentes offensives du M23 risquent de provoquer une guerre régionale. Les tensions entre la RDC et le Rwanda ajoutent une dimension complexe au conflit, Kigali étant accusé de soutenir activement le groupe rebelle.

Les Nations unies rapportent que les affrontements ont coûté la vie à 18 civils dans le village de Bweremana, à une cinquantaine de kilomètres de Goma. Elles avertissent qu’une attaque directe contre cette ville densément peuplée pourrait entraîner des conséquences « catastrophiques » pour les centaines de milliers de civils qui y vivent.

Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, a appelé toutes les parties à mettre fin aux violences et à respecter le droit international humanitaire. « Les attaques contre les populations civiles doivent cesser immédiatement, et les efforts doivent être redoublés pour permettre l’accès à l’aide humanitaire », a-t-il souligné.

Les habitants du Nord-Kivu vivent dans une angoisse permanente. Les groupes armés pillent, tuent, et enlèvent sans discrimination. Les femmes et les enfants, particulièrement vulnérables, souffrent dans des conditions inhumaines. L'insécurité touche également les déplacés, souvent accusés d’être des rebelles.

Dans Goma, les détonations rythment la vie quotidienne. Les tirs se font entendre jusque dans le centre-ville. « Nous avons peur pour nos vies. Où allons-nous fuir si Goma tombe ? » s’inquiète une mère de famille rencontrée dans un camp improvisé.

Face à l’urgence, le président Félix Tshisekedi a écourté son séjour au Forum économique mondial de Davos pour convoquer une réunion de crise. Cette rencontre, qui réunit les principaux responsables de la défense et de la sécurité, vise à analyser l’aggravation de la crise et à mettre en place des mesures pour protéger Goma et ses habitants.

Dans un communiqué, le ministère congolais de la Communication a assuré que les Forces armées de la RDC (FARDC) restent mobilisées pour reprendre les localités occupées par le M23. Les autorités appellent également la population à ne pas céder à la panique, tout en renforçant leur vigilance.

Sur la scène internationale, les appels à des sanctions contre le Rwanda se multiplient. Kinshasa accuse Kigali d’avoir envoyé de nouvelles troupes en RDC, qualifiant cela de « déclaration de guerre ». Les États-Unis ont exprimé leur condamnation des hostilités et appelé à des mesures contre ceux qui alimentent le conflit.
Frank Robin
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