Deux visions opposées sur l'immigration
Alors que Bruno Retailleau juge que "l'immigration n'est pas une chance pour la France", Éric Lombard a souligné, lors d'une interview sur LCI le 26 janvier, l'importance de l'immigration de travail pour l'économie du pays. Il a précisé que la France devait rester un pays d’immigration sur le plan économique. Selon lui, l’immigration est un levier essentiel pour répondre aux besoins de main-d'œuvre dans divers secteurs, y compris l’industrie, les hôpitaux, et les entreprises.
"Les entrepreneurs le souhaitent, et cette immigration se fait déjà", a-t-il ajouté, insistant sur le fait que des divergences d’opinions au sein du gouvernement sont possibles. "Ce n’est pas ma vision de l’immigration", a-t-il précisé, en réponse aux déclarations de Retailleau.
"Les entrepreneurs le souhaitent, et cette immigration se fait déjà", a-t-il ajouté, insistant sur le fait que des divergences d’opinions au sein du gouvernement sont possibles. "Ce n’est pas ma vision de l’immigration", a-t-il précisé, en réponse aux déclarations de Retailleau.
Le gouvernement face à la question de la régularisation
Éric Lombard a également réagi aux propos de Bruno Retailleau concernant la régularisation des sans-papiers. Le ministre de l’Intérieur a annoncé la mise en place de critères plus stricts, suggérant que, pour bénéficier d’une régularisation, un étranger devrait prouver au moins sept ans de présence en France. De plus, Retailleau insiste sur la nécessité de respecter les "principes de la République", notamment la laïcité et la maîtrise de la langue française.
Ces changements visent à limiter les régularisations, qui, selon Retailleau, ont été trop nombreuses ces dernières années. En 2023, 34 724 personnes ont pu obtenir des papiers grâce à la circulaire Valls de 2012, un texte qui offrait aux préfets une certaine marge de manœuvre. La nouvelle politique de Retailleau vise à resserrer ces conditions, en particulier pour les travailleurs sans papiers.
Au-delà de l’immigration, Éric Lombard a abordé d’autres sujets d’actualité. Il a estimé qu’il était urgent de réduire les dépenses de santé, en particulier les coûts liés aux médicaments, soulignant que la France était le "premier consommateur" d'antidépresseurs. Il a aussi remis en question la nécessité de rembourser intégralement certains médicaments pour les personnes ayant des revenus supérieurs à la moyenne.
Concernant la réforme des retraites, le ministre a soutenu l'idée de la capitalisation comme une "très bonne solution", tout en précisant qu’elle ne serait pas au cœur des discussions actuelles entre les partenaires sociaux. Selon lui, il est également important d'assurer un équilibre dans le système en permettant aux travailleurs ayant des métiers pénibles ou des carrières longues de partir plus tôt, tout en trouvant des solutions pour ceux qui seraient prêts à travailler plus longtemps.
Les divergences entre Lombard et Retailleau ne sont pas sans rappeler les tensions internes qui existent parfois au sein d’un gouvernement. Tandis que Retailleau semble favoriser une approche plus restrictive vis-à-vis de l'immigration, Lombard défend la nécessité d’une immigration de travail pour soutenir l’économie du pays.