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Quelques repères généalogiques...
A l'inverse de ce que l'on a bien voulu faire accroire pendant des années, la généalogie et la quête qui la sous-tend, n'est nullement celle des vanités, cultivées au sein clos de cabinets d'amateurs de collations de titres et autres apanages d'une seule classe.
Bien au contraire, c'est bien souvent de milieux généralement qualifiés de plus "simples", que jaillit le plus grand nombre d'informations. Certes, le fait d'appartenir à un pays de droit écrit, à l'instar du Sud-ouest ou de la Provence constitue une aide précieuse dont bénéficient les chercheurs de toutes sortes.
Le Comté de Nice, à cet égard, est privilégié. La Terreur, si elle a sévit à Nice, n'eut pas le temps d'éradiquer les archives ecclésiastiques ou gouvernementales. Il convient de dire à ce sujet que la période présente fut bien plus préjudiciable que celle s'emplaçant des années 1792 à 1793. Ceci est d'autant plus vrai s'agissant de petites communes dont les maires, soucieux de se débarrasser du "fardeau" de leurs archives - et de bien d'autres par ailleurs -, les confièrent sans tri, ni recherche, à des administrations, souvent gardiennes aveugles.
J'ai eu maintes fois l'occasion de répondre à des questions relatives aux recherches généalogiques portant sur notre région. Tout d'abord, sur les sources. Pour résumer, voici quelques règles.
1) des mairies tu attendras peu...
Hormis la chance inouïe - quasiment impossible depuis que Nice est devenue une zone de largage politique (Cf. les "parachutés"), - tout demandeur en cette matière sent, à leurs yeux, son paysan du Danube.
2) des cimetières sortira l'arbre de vie...
Les noms niçois sont, pour beaucoup, frappés d'homonymie. Tel Massa, tel Asso, ici un Fighiera, là un Gilli qui sont parents à La Turbie, ne le sont plus à Nice ou à Lucéram. Aussi, est-il indispensable de connaître 1) le prénom du patronyme recherché, 2) souvent son "surnom", - vrai pour les archives et actes d'avant le seconde guerre mondiale - pour rechercher les uns et les autres au fronton des caveaux et autres tombes. N'oublions pas non plus les Monuments aux Morts.
3) du tabellion tu consulteras les grimoires...
Les archives notariales locales (notamment répertoriées par la remarquable base de données dite "Léonore" du Ministère de la Culture (http://mistral.culture.fr/documentation/leonore/NOMS/nom_131.htm), ou celle non moins brillante du Conseil Général des Alpes-Maritimes (http://www.cg06.fr/culture/archives-bases.html), sont parmi les sources les plus fiables. Les dates (naissance, décès, mariages, mutations) qui s'y trouvent, permettent de retrouver utilement vos ancêtres au sein d'actes de la pratique dont vous disposez déjà, ou que vous allez trouver en copie chez certains notaires "historicistes" et, toujours, aux archives de votre cité.
4) de patience tu t'armeras....
Le généalogiste est un "rat" qui fouine chez les morts pour satisfaire les vivants. Ceci implique un renoncement définitif au découragement. Ainsi, une visite sur le site des Mormons de l'Utah, donne une idée de l'entreprise (http://www.familysearch.org/)
J'indique, à toutes fins utiles, que je suis toujours heureux d'aider les chercheurs en la matière et, notamment, pour les familles se situant dans l'arrondissement dit de Villefranche. Pour ce faire, vous pouvez m'écrire à : xaviercottier@aol.com
Enfin, je joins ici mon propre arbre généalogique partiel, montrant la branche de Louis Figuiera d'Eze.
GÉNÉALOGIE PARTIELLE DE LA FAMILLE FIGHIERA D'EZE
BRANCHE DE LOUIS FIGUIERA
LUC, Syndic d'Eze en 1473 et 1493
DE LUC
+
GUILLAUME, Capitaine du Régiment de Soria en 1500
DE GUILLAUME
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BERTRAND, Syndic d'Eze en 1547, mort en 1555
DE BERTRAND
+
1) FRANÇOIS, Bayle Ducal d'Eze en 1587, marié à Marie Giacobi, de Contes, mort en 1612 sans postérité
2) CONSTANTIN, Capitaine en 1589, marié à Catherine Régis, d'Eze, mort en 1620
DE CONSTANTIN (2)
+
1) ANTOINE, Avocat, Docteur ès Lois, Sénateur et Conseiller d'État, marié en 1614 avec J-B Laugieri, mort en 1643
2) JACQUES-ANTOINE, marié en 1613 avec Francisquette Cotto, de Nice, mort en 1640
3) JACQUEMIN, Notaire Ducal et Procureur en 1616, marié en 1631 à Périnette Rossetti de La Turbie
4) FRANCIS, Marié avec Jeannette Giuglaris, fille du Notaire Antoine du même nom, mort en 1643
5) JACQUES, Prêtre, mort en 1667
6) ANTOINE-FRANCOIS, marié à Catherine Rossetti en 1620, Capitaine en 1625, Gouverneur d'Eze en 1650, mort en 1677
DE FRANCIS (4)
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1) LUCRÈCE, mariée en 1645 avec le Chirurgien Pierre Caisson, fils du Chirurgien Jean-Honoré du même nom, d'Eze
2) MARGUERITE, mariée en 1649 à Jean-Barthélemy Massa, d'Eze
3) ANTOINE, marié en 1684 avec Antonia Rossetti de La Turbie, mort en 1673
4) CONSTANTIN, Absent des États Sardes en 1660
5) CATHERINE, mariée en 1635 avec Jean-Baptiste Viani de Nice
D'ANTOINE (3)
+
1) MARIE-MADELEINE, mariée en 1684 à Jean-François Fighiera de La Trinité
2) JEAN-BAPTISTE, Vice-Curé de la Cathédrale de Nice en 1690, Vicaire Perpétuel de La Turbie, mort en 1739
3) ANTOINE, marié en 1709 à Anne-Marie Fighiera, mort en 1727
4) PERINETTE, mariée avec Jean-Baptiste Laurenti de La Turbie
D'ANTOINE (3)
+
1) JEANNE-BAPTISTINE, mariée en 1731 avec Barthélemy Ciais de La Turbie
2) JEAN-BAPTISTE, marié 1) avec Marie Gastaldi de Monaco 2) Françoise Anselmi, de Falicon, Bayle Comtal en 1748, mort en 1791
3) HONORE-MARIE, Vicaire Perpétuel d'Eze en 1764, mort en 1791
DE JEAN-BAPTISTE (2)
+
1) HONORE, Prêtre, mort en 1838
2) VINCENT, Docteur en Chirurgie de la Faculté de Turin, marié en 1784 avec Catherine Cuggia
3) JULIE, mariée en 1791 avec J-B. Rommuald Ceva
4) LOUIS, Capitaine au long cours en 1788, marié en 1791 avec Françoise Anselmi de Nice, Membre du Conseil Général des A-M en l'an VIII et Maire d'Eze, mort en 1850
5) JACQUES-THOMAS, Prêtre, curé à Cimiez en l'An IX, mort en 1817
DE LOUIS (4)
+
1) CLAIRE, mariée en 1808 à Thomas Bottone du Fontan
2) LOUIS, Procureur du Sénat de Nice, marié en 1828 à Honorine Gilly, Maire d'Eze, mort en 1861
3) VINCENT
4) MARGUERITE, mariée en 1818 avec Hospice Fighiera, décoré de la Médaille de Sainte-Hélène
DE LOUIS (2)
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1) CESAR-MARIE, Maire d'Eze, avoué selon décret Impérial du 14 décembre 1860, marié avec CLORINE MALAUSSENA, fille du Chevalier FRANCOIS MALAUSSENA, mort en 1898, premier Maire français de Nice.
2) CLAIRE, mariée avec Me Bottone, Notaire à Villefranche-Sur-Mer
3) ANDRÉ, Docteur en Médecine, marié avec Marguerite Delamare
DE CESAR-MARIE (1)
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1) ALBERT, Maire d'Eze, Avoué puis Juge, Officier de l'Instruction Publique, marié à Adèle Perin, mort en 1955
2) LOUIS LIONEL, Greffier, mort en 1918 sans postérité
3) ADÈLE, mariée avec Alexandre Topin, Procureur de la République de Nice
D'ALBERT (1)
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1) RAYMONDE, mariée avec Eugène Abeille, de Toulon en 1919
2) ADÈLE, mariée avec Mohamed Sultan Bey, Docteur en Droit en 1919
3) MARCELLE, épouse du Colonel Roger Larieux en 1929
DE RAYMONDE (1)
1) CLORINE, mariée à Paul Cottier
2) ALBERT, marié à Denise Destre
DE CLORINE (1)
1) Patrick Cottier, marié à Yvette Moulier
2) Xavier Cottier, marié à Yu Fei-Tsai
D'ALBERT (2)
1) Cécile, mariée à Christian Deinez
2) Edith, mariée à Christian Digonnet
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Actualité :
Une fois n'est pas coutume. Ne nous plaignons pas. A la fin des années 1990, le Conseil Général des Alpes-Maritimes lance l'idée puis le projet d'un Musée des Arts Asiatiques à Nice.
Commencé modestement, l'œuvre prit de l'ampleur pour, aujourd'hui, accueillir une exposition rare, soit une partie des collections du Musée National de la Soie de la Province du Zhejiang en Chine Populaire.
Pendant trois mois, à compter d'hier, date à laquelle eut lieu un brillant vernissage mêlant les sens de la fête chinois et niçoise (et qui ne sont nullement antagonistes), le jeune musée niçois va pouvoir présenter aux amateurs (ceux qui aiment...) un étonnant raccourci de cet art millénaire de la soie. Remarquant que son Conservateur, Madame Marie Foissy, n'a pas été mentionné en cette occasion, je voudrais dire combien son action est à l'origine même de l'expansion de l'institution dont il (elle, devrais-je dire) a la charge.

S.E. M. Zhichun Xu, Vice-président du Comité Permanent de l'Assemblée Populaire de la Province de Zhejiang, Chine


Préparation de la Danse du Dragon



Et pour finir, de retour vers Eze, cette vue du Château.
Aller voir la parure des morts, fussent-ils de Chine et revêtus de soie, relève d'une démarche conforme à notre Comté où ce qui est toujours beau est le fruit d'un travail de conservation et ce qui ne l'est plus du : "progrès". Saluons malgré tout - et l'hommage en aura d'autant plus de prix - les initiatives du Conseil Général.
(photos Xavier Cottier - 2005)
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La réputation sulfureuse de la "Côte d'Azur", pendant du vertueux Comté de Nice, n'est pas nouvelle. Ainsi, la Reine Victoria, pourtant pratiquante des joies de la "French Riviera", fermait-elle les rideaux de son wagon pour ne pas voir les paysage empreints de stupre et de lucre des lieux connus pour leur faune graveleuse et dionysiaque!
Frank Harris est la parangon de ces hommes éternels qui hantent alors les halls de gare, d'hôtels ou d'officines en tous genres. De Cannes à Menton, les villes de la côte offrent tout un choix d'activités rémunérées et non taxables qui vont de gigolo, à joueur "chanceux", en passant par celles d'investisseur désargenté et d'ami professionnel.
Français, il eut été feuilletoniste ou rédacteur de presse à scandale (elle existait déjà). Nous devons à John Dos Passos d'en savoir plus sur notre triste héros qui mourut à Nice, rue de la Buffa, en 1930.

Il nous apprend au premier chef qu'écrivain - disons chroniqueur, notamment pour le "Spectator" -, Harris a utilisé ici même ses connections mondaines afin de vendre des actions dites "blue-sky", ayant découvert avant d'autre que l'or bleu en vaut bien d'autre. Il séjournait à l'Hôtel du Cap d'Antibes et entreprit des investissements dans des hôtels monégasques ainsi qu'à Eze!
Dos Passos ne mentionne pas le nom de l'hôtel en question, mais cette révélation est pour le moins singulière! Il est vrai que la période annonçant la grande crise de 1929, soit celle qui succède immédiatement aux fastes années Vingt, présage également de l'utilisation du nouveau tourisme à des fins spéculatives. A Eze, la "Société Terrienne de la Côte d'Azur" entreprend de nombreux achats fonciers. Il serait faire trop d'honneur à Frank Harris, qui n'est après tout qu'un pauvre hère, d'en faire l'éclaireur de la multitude d'escrocs qui empêchèrent le développement de la station balnéaire d'Eze-sur-Mer. Il n'en demeure pas moins que de faillites en liquidation, des pans entiers de notre territoire furent mis en coupe sombre ou laissés en jachère laissant accroire aux plus naïfs (Dieu qu'ils étaient nombreux à l'époque!) d'entre les Ezasques qu'il s'agissait là d'une "réserve foncière"; En fait, un trésor de guerre qui, plus tard, sera déterré lorsque les dirigeants d'ici ou là seront moins regardants.
Revenons à notre petit homme d'Harris qui, ruiné, meurt à Nice en 1930. Il est juste qu'il eût sa plaque, le XXe siècle ayant rendu plus d'hommages aux faux qu'aux vrais héros. Mais il fut tout de même l'un de nos visiteurs et à ce titre il a sa place dans notre panthéon des pousse-cailloux d'Eze qu'ils fussent français, étrangers, princiers, parfois royaux ou simples quidams.
Nous lui devons, enfin, d'être cité par Dos Passos ce qui n'est pas rien et, après tout, face à nos escrocs d'aujourd'hui, Mr. Frank Harris est tout à fait fréquentable!
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Un homme comme lui ne peut s'appeler Duval, aussi son nom de plume sera-t-il : Lorrain.
Son nom est rattaché à Eze de façon étrange. Ma grand-mère me conta maintes fois ses rencontres avec l'écrivain. Elle le remarqua alors que s'étant assise à ses côtés il lui sembla sombrer dans le plus grand des sommeils. Un ami à qui elle confia cet extraordinaire fait, lui répondit simplement "Mais vous ne savez pas que Jean boit de l'éther. C'est un éthéromane?"
L'homme est né malade mais il a aggravé sa peine par tous les abus que la morale réprouvait sur le papier mais contemplait non sans délectation. Il pensa panser les blessures de ses épanchements de toutes sortes en allant dès 1905 dans la région niçoise et fit de nombreuses cures à Peira Cava où le maire d'Eze avait une propriété. Puis, charmant qu'il était, passa par tous les salons littéraires ou ludiques de cette province vers laquelle Paris l'avait exilé.
Son œuvre est si marquante de la période qu'il ne s'est jamais vraiment fait oublier alors même qu'alors elle a pu être jugée mineure. Sa richesse ? La décadence. Celle-là même qui fit les très riches heures de la Belle Epoque. Rien ne se fit, rien ne fut vraiment créé mais tout fut transformé
L'important est qu'il fût un véritable écrivain et cela il le fut. Ses paradigmes sont souvent empruntés - notamment à d'autres - mais sa poésie est personnelle. Il a la légèreté qui manque à Proust ou à Huysmans mais possède cette profondeur ironique d'un Byron ou d'un Wilde. Il est du temps et cela lui vaut un peu d'oubli.
Sur Eze, il n'écrivit rien d'inoubliable, précisément, mais cet extrait vaut la peine d'être cité ici.
"Quand les amandiers seront en fleurs et le bleu du large s'éclaboussera de floconnements roses, qui seront autant de branches de pruniers ou de pêchers, c'est alors que vous sentirez monter des golfes et des promontoires la poésie virgilienne de nos vergers d'oliviers... Ah! la silhouette violâtre du rocher d'Eze, les arabesques d'or de l'Estérel dans le couchant, là-bas, à l'extrémité de la baie des Anges, la nostalgie des voiles latines tachant de rouille l'horizon, et, sur le bloc des môles, cette eurythmie antique, les pieds nus des pêcheurs!..."
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IMAGERIE...
Un quai de fer et quelques fleurs. Bataille de fer, bataille de fleurs. De l'un et des autres, plus rien...
Ou si, peut-être, si... L'incertitude de savoir qui est le plus coupable. Celui qui nous les a pris. Celui qui ne nous les a pas rendus.
Incertitude, comme tu es cruelle !
Méchantes couleurs, vous qui êtes tout Nice. Le bon goût vous aura tuées. Joueur de flute désenchanté, rends-nous tous nos enfants... Ils seront comptés.








